Billet philosophique

L’économie néo-coloniale mise en cause à La Réunion

16 octobre 2015, par Roger Orlu

Comme on le sait, il ne faut pas confondre philosophie et politique ; ce sont des domaines de recherches et de réflexions très différents. Mais il se passe actuellement des choses tellement extraordinaires à La Réunion sur le plan politique qu’elles pourraient ouvrir un avenir nouveau et vraiment réjouissant pour le peuple réunionnais. Nous ne pouvons pas ne pas tenter de philosopher à ce sujet afin d’en tirer des enseignements…

Patrick Lebreton au meeting unitaire de Saint-Louis le 11 octobre dernier.

Un responsable politique réunionnais suscite de plus en plus d’admiration dans le pays chez les personnes qui sont informées sur ses prises de position concernant les grands défis à relever d’urgence et dans les décennies à venir. Il s’agit de Patrick Lebreton, qui a décidé avec ses amis du Mouvement Le Progrès et la majorité des sections de la Fédération réunionnaise du Parti Socialiste de soutenir des thèses défendues depuis des décennies par le PCR et son fondateur, Paul Vergès.
En effet, dimanche dernier encore, au grand meeting unitaire tenu à Saint-Louis pour les élections régionales du 6 décembre prochain, le député-maire socialiste de Saint-Joseph — contrairement aux politiciens diviseurs et conservateurs dits ‘’de droite’’ comme ‘’de gauche’’ — a mis l’accent sur les causes fondamentales des graves problèmes du pays. En effet, comme l’a fait le philosophe Karl Marx pour toutes les sociétés du monde, il s’est attaqué au système économique qui domine La Réunion sur le plan social, idéologique, culturel et politique.

Ce qu’il faut transformer dans notre société

Dans son discours très apprécié par la foule, Patrick Lebreton a démontré de façon très précise que 70 ans après l’abolition officielle du statut colonial de La Réunion, celle-ci est toujours traitée de fait par les classes dominantes comme « une colonie » au profit de multinationales et du système financier. Avec une telle analyse, il dit vraiment l’essentiel sur ce qu’il faut transformer dans notre société afin de construire un développement durable, humain, responsable et harmonieux face à une économie néo-coloniale à mettre en cause.

Dans cet esprit, il prône une économie sociale et solidaire, avec un soutien par exemple à la Coopérative Ouvrière Réunionnaise des dockers portois, une politique équitable en termes de revenus, de prix et de fiscalité, avec un pouvoir de décision du peuple réunionnais à ce sujet comme pour tout le reste qui le concerne. D’où la nécessité d’une gouvernance réunionnaise démocratique et populaire, dans le cadre d’un partenariat équitable avec la France, l’Union Européenne et les peuples frères de l’Indianocéanie.

« Mettre fin à la pauvreté et à la discrimination »

Lorsqu’on entend un responsable politique socialiste réunionnais tenir de tels propos, on mesure l’ampleur du changement de société possible dans les années à venir, si notre peuple continue d’élargir son rassemblement dans le combat autour de telles perspectives. D’autant plus que bien d’autres organisations syndicales, politiques et associatives réunionnaises partagent l’essentiel de cette analyse et des propositions de Patrick Lebreton pour la libération de notre peuple de toutes les formes d’oppressions et d’injustices.

On en a vu encore l’illustration ces derniers jours lors de diverses rencontres, comme celle en faveur de l’encyclique ‘’Laudato si’’ du Pape François, celle du collectif Partaz citoyen pour la paix ou encore celle pour la préparation de l’édition 2015 de la Journée mondiale du refus de la misère à l’appel d’ATD Quart-Monde et de ses partenaires. Allons donc nous battre ensemble en tant que Réunionnais pour mettre en œuvre de façon libre et responsable le thème de cette journée proposé par les Nations Unies : « S’unir pour mettre fin à la pauvreté et à la discrimination, c’est construire un avenir durable pour tous ».


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