Billet philosophique

« L’égalité d’abord »

29 janvier 2016, par Roger Orlu

Nous poursuivons la réflexion sur la préparation à La Réunion du futur vote par les parlementaires à Paris d’un projet de loi de l’État pour l’égalité réelle dans les Outre-mer. Un projet qui concerne le nouveau statut du pays et l’abolition des inégalités mais qui n’est pas encore connu à quelques semaines du vote de cette loi et qui, selon son contenu final et son application, pourrait permettre à notre peuple d’entrer dans l’ère de la responsabilité et du développement durable. Or, en dehors du P.C.R. et de son sénateur, qui s’en occupe pour qu’il aille dans ce sens ?

Il faut associer le maximum de citoyens réunionnais à la préparation de la loi pour l’égalité réelle dans les Outre-mer.

Dans la société civile réunionnaise, on trouve des militantes et des militants qui ne cessent de faire des propositions concrètes pour sortir du système socio-économique, culturel et politique dominant actuel afin de construire enfin un développement durable de La Réunion. C’est le cas par exemple de l’Association Initiatives Dionysiennes (A.I.D.), qui a organisé le mardi 26 janvier dernier une conférence-débat avec une vingtaine de personnes sur le concept de la croissance, de plus en plus contesté par des économistes altermondialistes en tant que critère du développement.

À cette occasion, le Dr Bruno Bourgeon, président d’A.I.D., a notamment présenté la pensée de l’économiste français Jean Gadrey, auteur du livre ‘’Adieu à la croissance’’ et d’un blog sur le site du mensuel ‘’Alternatives économiques’’. Il a donc expliqué qu’« une nouvelle approche économique sans croissance, basée sur des méthodes de productions douces dans de nombreux domaines, permettrait de créer des richesses et des emplois avec beaucoup moins de dégâts causés aux populations et à la nature ».

« Faire converger nos forces »

Bruno Bourgeon ajoute : « Insistons sur le caractère social qu’une telle réorientation écologique comporterait. Il n’est pas possible d’envisager de transformation écologique et sociale sans considérer les temporalités nécessaires pour y parvenir. Les exigences de

court terme liées au fonctionnement actuel de l’économie capitaliste en sont les principales entraves. Il nous faut penser une planification de l’économie sur des périodes longues de plusieurs décennies ».

Le président d’AID a posé aussi cette question pertinente : « peut-on s’en sortir dans le cadre d’un capitalisme néo-colonial ? » et il a plaidé pour une économie sociale et solidaire, en demandant « l’égalité d’abord ». Enfin, il a lancé un appel en faveur de la démocratie, c’est à dire « le pouvoir au peuple plutôt qu’aux privilégiés et à l’oligarchie financière », et pour cela « nous devons faire converger nos forces ».

« Un grand débat public »

Lors de cette rencontre, le public mais aussi d’autres responsables d’organisations associatives ont exprimé leur soutien à ces thèses, comme par exemple Hubert Hervet, président de l’Union des Familles Laïques de La Réunion, et François Maugis, président de l’association Énergie Environnement. Pour celui-ci, le problème essentiel dont nous devons prendre conscience est que « l’argent tue ».

D’où l’importance de la dernière « mise au point » adoptée ce lundi 25 janvier par le P.C.R., où à propos de la loi pour l’égalité réelle celui-ci « salue toutes les initiatives déjà prises et encourage à rendre publiques toutes les contributions pour que le débat puisse enfin commencer entre Réunionnais ». En effet, « la population de La Réunion a besoin d’un grand débat public pour éclairer son avenir. Il appartient aux Réunionnaises et Réunionnais de dire ce qui sera bon ou mauvais pour notre pays ».

Roger Orlu

Égalité réelle

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