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7 janvier 2011, par
Notre camarade Ary Yee Chong Tchi Kan nous a demandé si nous ne pourrions pas consacrer le ’billet philo’ de cette semaine à l’information très importante donnée par ’Témoignages’ le jeudi 30 décembre dernier, en pages 1 et 3, sur une étude de l’INSEE à propos de l’usage de la langue créole réunionnaise dans notre île. C’est une bonne idée, car cette information mérite effectivement une réflexion sur les atouts du peuple réunionnais que certains néo-colonialistes et leurs complices ’péi’ veulent à tout prix minimiser, voire écraser, au lieu de les valoriser.
« Plus de la moitié des Réunionnais parlent aujourd’hui encore uniquement le créole, ce qui en fait de loin la langue régionale la plus utilisée dans les Départements d’Outre-mer ». À ces 53% de la population réunionnaise cités par l’Institut national des statistiques et des études économiques (INSEE) s’ajoutent les 38% de Réunionnais qui parlent aujourd’hui aussi bien le créole que le français dans leur vie de tous les jours. Au total, cela fait donc 91% des habitants du pays qui pratiquent la langue créole réunionnaise, selon cette étude publiée par l’INSEE dans le dernier numéro de sa "Revue économique de La Réunion".
"Témoignages" a eu raison de souligner l’importance de cette information, selon laquelle le patrimoine linguistique spécifique du peuple réunionnais a une grande importance dans les relations humaines ; car le contexte international dans lequel nous vivons est très négatif de ce point de vue : pour le linguiste français Claude Hagège, 25 langues disparaissent chaque année dans le monde.
Selon l’UNESCO, sur les quelque 6.800 langues parlées sur Terre, 3.000 sont aujourd’hui en voie de disparition. Et en novembre 2001, la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle proclamait : « Source d’échanges, d’innovation et de créativité, la diversité culturelle est, pour le genre humain, aussi nécessaire qu’est la biodiversité dans l’ordre du vivant ».
Des dizaines d’années de chasse au créole
À La Réunion même, tout a été fait par les néo-colonialistes et leurs alliés "locaux", depuis l’abolition officielle du statut de colonie de notre pays en 1946, pour accentuer dans les faits l’assimilation métropolitaine et occidentale du peuple réunionnais. Ils ont utilisé tous les moyens à leur disposition pour casser l’identité spécifique de ce peuple, comme pour détruire la richesse de ses diversités culturelles ancestrales et de son interculturalité.
Dans le domaine linguistique, le système administratif, éducatif et médiatique a fait le maximum pour "border" le créole, l’inférioriser, le mépriser, le dévaloriser. Ce sont des dizaines d’années de chasse au créole. À ce propos, on n’oubliera jamais ce mot d’ordre lancé par un représentant de l’État à la Direction de l’Académie de La Réunion : « il faut fusiller le créole ! ». De quel droit ce commandeur des Réunionnais peut-il vouloir détruire un élément important de notre patrimoine ? Et de quel droit peut-il vouloir empêcher les Réunionnais de penser — et donc s’exprimer — en Réunionnais ?
Dans les médias, on voit et l’on entend encore tous les jours les assimilateurs et les assimilés tenter d’opposer le créole et le français (au nom de quoi… ?!) ; ils combattent le bilinguisme, voire le multilinguisme, dont les Réunionnais ont besoin pour à la fois s’exprimer à leur façon — avec toutes les valeurs que cela contient — et s’ouvrir au monde.
Oté lé gayar !
Eh bien, malgré toutes ces actions pour dénigrer le créole et l’insulter, les chiffres de l’INSEE cités plus haut comme ceux des sondages d’opinion publiés ces dernières années par Lofis la lang kréol prouvent la vitalité de ce que l’on appelle la langue maternelle des Réunionnais. Ainsi, l’importance de l’usage de la langue créole dans notre pays est un signe fort de la résistance réunionnaise à toutes les formes d’oppression qui nous sont imposées. Si le peuple réunionnais, uni et solidaire, n’avait pas su résister à toutes les méthodes d’élimination de sa langue et de ses « concepts pour penser créole » (selon le titre du livre de la docteure en philosophie Aude-Emmanuelle Hoareau), il aurait été privé — ainsi que l’humanité — de ce patrimoine.
Cette résistance est incarnée et exprimée par tous les citoyens qui sont fiers de leur identité réunionnaise et qui aiment s’exprimer en créole, car c’est ainsi qu’ils veulent faire passer leur message, faire connaître leurs idées et faire comprendre que la réalité réunionnaise est incontournable. Elle est due aussi au travail considérable accompli par de nombreux écrivains, poètes, conteurs, chanteurs et autres militants culturels qui nous montrent la richesse de la langue créole.
Comme il est impossible de citer et de féliciter personnellement tous ces acteurs, nous voudrions juste dire le bonheur de nombreux lecteurs de "Témoignages" de pouvoir lire tous les jours le billet de Justin, qui illustre la richesse et la force d’expression de la langue créole. "Oté" lé vréman gayar !
« I fo nou trap nout libèrté par nou mèm »
Au-delà de ce bonheur, nous pensons qu’il est juste de signaler aussi que nous devons continuer à renforcer notre entente sur la promotion de la langue créole par tous les moyens : à l’école, dans les médias, dans les lieux publics, dans les services administratifs, sur la signalétique des routes et chemins, etc. En effet, il n’y aura pas de développement durable de La Réunion sans — notamment — le respect des spécificités de notre identité culturelle, dont notre langue dite régionale. Sans l’opposer au français et à d’autres langues à connaître pour tisser des liens avec les autres peuples du monde. Tout en évitant les polémiques ridicules sur la graphie du créole que tentent d’animer les diviseurs de la population et les ennemis de la reconnaissance des droits fondamentaux des Réunionnais.
Ce droit à la liberté d’expression du peuple réunionnais doit être respecté au nom des principes de la République et de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Et comme le disait le 19 décembre dernier l’artiste Frédérik Mayo dans l’émission "Kosa la fé" diffusée vers 13 heures sur Télé Première, « sé touzour lo gro blan i komann anou ; i fo nou trap nout libèrté par nou mèm ».
Roger Orlu
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