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Billet philosophique
10 décembre 2010, par
Vendredi dernier, ici même, à l’occasion de l’ouverture du 7ème Congrès du P.C.R., nous avions posé la question : kosa i dovyin nout parti kominis ? Eh bien, ce qui s’est passé à Saint-Louis durant ces trois jours d’échanges entre congressistes et de rencontres avec leurs invités est très encourageant pour l’avenir de ce parti et pour la lutte de libération du peuple réunionnais. Mais nous aurons l’occasion d’y revenir. La priorité aujourd’hui dans cette chronique est donnée à ce qui s’est passé mardi soir au Théâtre Canter, sur le campus universitaire de Saint-Denis.
Pour la première fois cette année, l’Université de La Réunion a organisé un concours philosophique, dans le cadre de la Journée mondiale de la Philosophie sous l’égide de l’UNESCO. Pas moins de onze étudiants — 5 femmes et 6 hommes — ont participé à ce concours en répondant chacun à sa façon, sur une page et demie, à la question : "Que pensez-vous de notre société ?". Et mardi dernier, six d’entre eux sont venus à la soirée organisée par l’Espace de la Vie Étudiante et par le Théâtre Canter pour désigner et récompenser les vainqueurs.
Ce fut une super soirée, avec plusieurs dizaines de participants, une ambiance conviviale, des exposés très intéressants de la part des étudiants sur la question du concours et des échanges constructifs avec la salle. Après une présélection de trois candidats par le jury, le public a voté pour Ghislain Chung To Sang, un Saint-Louisien de 20 ans, étudiant en 3ème année de Licence en Droit, désigné vainqueur de cette épreuve.
« Briser les barrières »
Au cours de son intervention pour présenter son texte, Ghislain Chung To Sang a expliqué pourquoi il y dénonce une société qui est trop souvent un « monstre destructeur et sournois, qui commande notre esprit et nos actions ». En effet, dans le type de société que nous imposent les classes dominantes, « l’individualisme, le chacun-pour-soi, prend des dimensions extrêmes ». Voilà pourquoi, dit-il, « la philosophie doit être développée à l’école, et pas seulement la philosophie occidentale ; d’où la nécessité aussi de renouveler ce concours philosophique pour les étudiants et de créer un "département philo" à l’Université de La Réunion ».
Les autres participants au concours ont plaidé dans le même sens, chacun à sa façon. Ainsi, Érika Dijoux, une Tamponnaise étudiante en 1ère année de Médecine, a donné de nombreux exemples des souffrances endurées par les victimes d’un système socio-économique injuste, notamment avec le chômage et les autres discriminations sociales qui frappent de nombreux jeunes Réunionnais, même diplômés. C’est la raison pour laquelle, dit-elle, « il faut briser les barrières où nous sommes emprisonnés » et « faire des choix politiques déterminés par les valeurs du partage et de la solidarité ».
« La cause principale »
Pour Élodie Hoarau, également du Tampon, étudiante en 1ère année de Droit et jeune maman, « l’État peut être le plus froid des monstres froids », comme dit le philosophe allemand Nietsche (1844–1900), lorsqu’il rend les humains serviles et fait triompher l’individualisme. Parmi ces "monstruosités étatiques", elle a cité la politique raciste de Sarko contre les immigrés et elle a conclu que « nous sommes là pour améliorer le futur ».
Marc Tomas, 22 ans, qui prépare un Master d’enseignant comme conseiller principal d’éducation, a notamment cité Karl Marx, pour expliquer que « la cause principale de cette individualisation est l’exploitation des travailleurs pour tirer le maximum de profit » et que « ce système économique, omniprésent dans les médias », est à la source de notre manque de cohésion sociale.
Asma Jackaria, étudiante en 1ère année de Droit, a souligné elle aussi que « notre société est confrontée à de nombreuses difficultés » et qu’elle « a besoin de changements pour lui permettre d’avancer, car des personnes désocialisées sont déshumanisées ». Elle a ajouté que « notre société a besoin de prendre conscience de ses erreurs pour progresser » et que « la philosophie peut contribuer à analyser la société pour la transformer, pour changer la politique ».
« Le fléau majeur »
La dernière intervenante parmi les participants au concours présents à cette soirée fut Marie-Anne-Carole Joséphine, également étudiante en 1ère année de Droit. Elle a notamment estimé que malgré certains acquis de notre société au cours des siècles passés, avec notamment une démocratie très tardive, celle-ci « ne doit pas se reposer sur ses lauriers », car les besoins fondamentaux d’une bonne partie de la population ne sont pas satisfaits.
Pour elle, « le fléau majeur de notre société est le chômage, qui est la base de nombreux problèmes personnels, familiaux et sociaux ». Elle a conclu qu’« il faut développer la philosophie dans l’enseignement pour aider les jeunes à prendre conscience de leur responsabilité dans la transformation de la société ».
« Rompre avec le déterminisme »
Ce qui est intéressant, c’est que les textes rédigés par les autres participants au concours vont aussi dans ce sens. Ainsi, Bruno Murat de Sainte-Clotilde passe en revue tout ce qui rend cette société « mauvaise » sur le plan économique, social, culturel, environnemental et politique ; il plaide en faveur d’une promotion des « raisonnements philosophiques, en espérant une prise de conscience comme au temps des philosophes des Lumières ».
Tom Muringer, mathématicien, se « pose la question de savoir si à un moment donné, il est possible de rompre avec le déterminisme ».
Bernard Relave, pour sa part, estime que « l’univers mental et collectif d’aujourd’hui (…) jette l’individu moderne davantage dans une aventure d’angoisse (…) plutôt que de sagesse harmonieuse, car généreuse et désintéressée ».
Marie Vekunka affirme que « les problèmes de la société sont l’affaire de tous les membres qui la composent, et chacun, à son niveau, peut apporter un élément de réponse ».
« La loi du plus fort »
Nous laisserons le dernier mot à Ahmed H., de la Fac de Droit et Économie, pour qui nous vivons dans une société où, « comme dans toutes les jungles, la loi du plus fort domine », où « l’individu est gouverné par le capital » et où « le troupeau se laisse guider par le berger à l’abattoir ».
Si nous voulons libérer notre pays de ce système oppresseur et sauvage, allons penser en Réunionnais, en développant notre esprit critique. C’est à cela que sert la philo ! Voilà pourquoi nous sommes heureux de voir que la jeunesse étudiante réunionnaise s’empare de la philo pour changer la société.
Rozé Orlu
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