En 2001, l’UNESCO a lancé le projet intitulé "Dimensions de la pauvreté relatives à l’éthique et aux droits de l’Homme : vers un nouveau paradigme de la lutte contre la pauvreté", en vue d’aboutir à la formulation d’une assise conceptuelle à la considération de la pauvreté comme violation des droits humains.
Ce projet repose ainsi sur le postulat selon lequel les situations où la pauvreté sévit découlent de la responsabilité de certains individus, agents collectifs ou Gouvernements, et cette responsabilité peut être formulée en termes de violation des droits humains.
C’est dans le cadre de ce projet qu’une série de séminaires internationaux est prévue, rassemblant des experts dans les domaines de la philosophie, du droit, de l’économie et de la science politique.
L’objectif est de réunir ces contributions inédites et originales des participants à ces séminaires au sein d’une publication pionnière sur la considération de la pauvreté comme violation des droits humains, comprenant quatre volumes, respectivement relatifs à l’approche philosophique, juridique, économique et socio-politique du sujet.

Une approche transdisciplinaire s’impose

L’intitulé même de la problématique du projet appelle l’examen de tous les contours qui se rattachent aux notions d’éthique, de droits humains, de création d’un nouveau paradigme, et par conséquent, de tous leurs corollaires que constituent les notions de responsabilité, d’imputabilité, de préjudice, de droit dénié, de dignité humaine, de justice, de liberté fondamentale, d’interdépendance et d’indivisibilité des droits...
Une approche transdisciplinaire s’impose d’elle-même. Car les notions ici énoncées revêtent une acception propre au sein de plusieurs disciplines scientifiques complémentaires, en particulier : la philosophie, le droit, l’économie, la science politique...

La pauvreté comme violation des droits humains

L’approche philosophique est ici une approche préalable indispensable. Elle permet notamment de poser les termes du sujet abordé. Et, au-delà des définitions des concepts complexes mis en avant par l’essence même du projet, elle permet également de dresser une grille de lecture intelligible des différentes visions de la pauvreté qui prévalent aujourd’hui, mais surtout, d’identifier les arguments philosophiques pour concevoir la pauvreté comme une violation des droits humains.
Étant donné la mission éthique et intellectuelle qui est la sienne et le rôle qu’elle joue dans la formulation de normes et la promotion des politiques, l’UNESCO est particulièrement bien placée pour contribuer à la réalisation du premier des objectifs de développement du Millénaire définis par les Nations Unies : éliminer l’extrême pauvreté et la faim.

L’impact désastreux de la pauvreté

« La pauvreté peut être définie comme étant la condition dans laquelle se trouve un être humain qui est privé de manière durable ou chronique des ressources, des moyens, des choix, de la sécurité et du pouvoir nécessaires pour jouir d’un niveau de vie suffisant et d’autres droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux ». (Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies, 2001)
L’intérêt croissant du système des Nations Unies pour les droits de l’Homme, ses efforts pour isoler la pauvreté et examiner ses liens et impacts sur la protection des droits fondamentaux montrent une prise de conscience de l’impact désastreux de la pauvreté sur les droits humains.
Alors que le monde n’a jamais été aussi riche, plus d’un milliard de personnes souffrent d’extrême pauvreté. L’UNESCO s’engage à faire prendre conscience qu’être libre de la pauvreté est un droit humain fondamental.

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(1) Voir le site internet : www.unesco.org/shs/regards