Billet philosophique

La politique, c’est pour qui et pour quoi ?

10 février 2012, par Roger Orlu

Comme nous venons d’entrer dans une période électorale qui peut être une occasion pour le peuple réunionnais d’ouvrir une nouvelle porte dans sa création d’un avenir meilleur, libre et solidaire, nous continuons à réfléchir ensemble dans ce ’biyé filo’ du vendredi sur le sens que nous voulons personnellement et collectivement donner à la politique. C’est-à-dire la gestion de notre société. Et ce qui vient de se passer à Sainte-Suzanne est un nouveau signe positif des capacités du peuple réunionnais dans ce domaine.

Dimanche dernier, lors de l’élection municipale partielle de Sainte-Suzanne, la victoire de la liste conduite par Maurice Gironcel, un responsable du Parti Communiste Réunionnais, a ouvert la voie à une nouvelle étape dans la transformation de notre société. Pourquoi ? Parce que malgré toutes les tentatives des anti-PCR de diviser les militants communistes pour mieux dominer et exploiter le peuple réunionnais, celui-ci a su résister à ceux qui trahissent les combattants de la liberté, et les "anti-Vergès" ont donc échoué.
Mais ce qui gêne le plus ceux qui ont toujours eu pour priorité depuis plus de 50 ans d’éliminer le P.C.R., c’est l’objectif fondamental que visaient les dirigeants de cette organisation politique réunionnaise à travers cette élection, à savoir : lancer la refondation du Parti sur la base de ses valeurs et principes fondamentaux, qui ont toujours fait sa force. Et le soutien massif apporté par la population de Sainte-Suzanne mais aussi de nombreux militants de toute l’île, illustré par la victoire de la liste Gironcel, inquiète donc les adversaires du P.C.R., qui vont plus que jamais chercher à le diviser pour essayer d’affaiblir le principal moyen de résistance du peuple réunionnais au système néo-colonial.

« Un baromètre incassable »

Un "ami de la philo", qui milite depuis plusieurs décennies au P.C.R. pour soutenir la lutte de libération du peuple réunionnais, nous a envoyé un message où il rappelle « les principes de ce parti : analyser, expliquer, rechercher des solutions, les élaborer, en rediscuter, les mettre à l’épreuve du réel, retravailler, douter, ne pas céder au dogmatisme, être patient, ne sous-estimer personne, ne pas utiliser une position de pouvoir et/ou institutionnelle à des fins personnelles, verser son indemnité à son parti pour qu’il puisse vivre et développer ses activités, etc. ». « Ces principes sont sains », ajoute-t-il, et il est souhaité « qu’ils soient entièrement respectés et toujours mis en œuvre par la totalité de celles et ceux se réclamant du P.C.R. ; mais la vie démontre que ce n’est pas toujours le cas. Même lorsqu’on se proclame communiste, on n’est pas à l’abri de l’ambition personnelle et de la recherche de gloriole ou notoriété dérisoire. Il suffit pour s’en convaincre de lire la presse opposée au P.C.R. lorsqu’elle encense X ou Y en les complimentant du titre de "vrai communiste". Et de voir comment cette même presse élogieuse leur tourne le dos sitôt qu’ils cessent d’être intéressants ».
« Et puis il y a un baromètre incassable »,
selon cet ami : « quand vos adversaires vous tapent dessus à longueur de colonnes ou d’heures d’antenne, vous pouvez être à peu près certain que vous êtes dans la bonne voie et que le but poursuivi dérange "l’ordre établi". Quand on vous fait risette, qu’on vous encense et vous félicite de renier les objectifs communs à tous vos amis politiques en vous demandant toujours un pas de plus sur la voie du reniement, alors là, oui, il faut vous interroger sur ce subit amour pour le "vrai" communiste que vous êtes en train de devenir à leurs yeux ».

« Un communiste exemplaire »

Et voici ce témoignage : « J’ai bien connu, pour avoir travaillé avec lui, un communiste exemplaire : Laurent Vergès. Il en est d’autres, ils sont heureusement encore en vie, et je ne souhaite pas faire "groupie" en citant leurs noms. Une chose encore : du temps où j’étais en état d’accompagner Laurent Vergès, j’ai rencontré des milliers de femmes et d’hommes qui, jamais ne seront élus, jamais n’auront un emploi municipal, jamais ne se renieront et jamais ne demanderont un ti fèy tôle, etc.
Dans tous les compartiments d’une organisation telle le P.C.R., il est des personnes — nombreuses — partageant ses valeurs. On peut ne vouloir regarder que du côté — minoritaire — de l’infidélité aux idéaux, c’est un choix. Je préfère vivre en tenant compte de la très grande majorité de celles et ceux qui respectent l’idéal, même au prix d’importants sacrifices. (…) Et force est de constater que, dans le récent épisode sainte-suzannois, ce sont ceux qui ont renié leurs engagements communistes qui ont été couverts d’éloges et soutenus par les adversaires du P.C.R. ».
Voilà des réponses claires à la question : la politique, c’est pour qui et pour quoi ? Une question que l’on peut poser aussi à propos de l’économie, de l’administration, de la culture, du sport, du journalisme, etc.

Roger Orlu

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Messages

  • faire attention à ceux qui se disent communistes, qui viennent là pour
    diviser, qui disent du mal et quand , la roue tourne reviennent et demandent pardon, prendre les traites pour recommencer, à cela nous
    on dit non non et non, si jamais cela se fasse c’ est nous qui partirons, alors attention a (...)


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