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Billet philosophique
23 octobre 2009, par
Mercredi dernier à Saint-Denis, plusieurs étudiants et jeunes diplômés réunionnais sont intervenus dans le cadre d’une conférence-débat organisée par l’Association pour le 19 Mars, afin de tirer des enseignements des élections législatives du 21 octobre 1945, donc il y a exactement 64 ans, jour pour jour. Lors de ce scrutin, les Réunionnais ont accompli une action déterminante, qui va changer le cours de leur Histoire : ils ont voté massivement pour deux candidats communistes, le docteur Raymond Vergès et Léon de Lépervanche, leaders d’un rassemblement politique réunionnais très large et ouvert, le Comité républicain d’action démocratique et sociale (CRADS). Ce geste personnel, collectif et consensuel des Réunionnais favorables à la décolonisation de leur pays a entraîné le vote de la loi du 19 mars 1946, qui a aboli le statut de colonie de La Réunion.
Les femmes participent à la décolonisation…
En élisant les deux députés qui sont devenus les pères fondateurs de cette loi pour notre île, les Réunionnais ont fait preuve d’une grande intelligence et d’un haut niveau de conscience politique. En effet, le contexte de l’époque, décrit par plusieurs intervenants lors de cette conférence, était très difficile sur le plan social, culturel et politique. Nos compatriotes ont donc dû exprimer un immense courage pour surmonter les contradictions de la société et pour résister à toutes les formes d’oppression liées au statut colonial et héritées de l’esclavage.
Un des signes de ce courage est celui donné par nos sœurs Réunionnaises. C’est ce qu’a souligné Béatrice Leperlier, en évoquant l’importance et le sens du vote féminin dans les victoires électorales de 1945.
L’étudiante en géographie a expliqué qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, outre la misère et les violences sociales, les femmes de La Réunion étaient notamment victimes, sur le plan idéologique, de l’aliénation religieuse et de la domination masculine. Effectivement, dit-elle, les classes dominantes utilisaient l’appareil ecclésiastique pour faire peur aux femmes non résignées à leur situation, et pour diaboliser les résistants à l’oppression. La bourgeoisie conditionnait également les femmes à travers son idéologie qui cautionnait et justifiait les inégalités entre les hommes et les femmes.
… grâce à la raison
Face à ces comportements aussi irrationnels qu’injustes et discriminatoires, les femmes ont dû se battre en ayant en particulier recours à la rationnalité. Comme l’a expliqué Béatrice Leperlier, elles ont réfléchi aux causes de leurs souffrances et les ont analysées pour s’attaquer à leurs sources.
Elles ont ainsi compris que la pauvreté et leurs malheurs quotidiens n’étaient pas dus à ce que l’on appelle généralement soit le "hasard", soit le "destin" ou la "fatalité", soit une "volonté surnaturelle", soit encore un "manque de chance", alors que toutes ces aliénations fantasmatiques n’ont aucun sens. Elles ont pris conscience que les injustices sont d’abord le résultat d’un système socio-économique et politique reposant sur l’exploitation d’humains par d’autres humains.
Ce système s’appelle à l’époque le système colonial. Et c’est donc grâce en partie à la raison, que les Réunionnaises ont pu apporter une contribution décisive à la décolonisation de leur pays.
Cultiver la même sagesse
Au nom de l’intérêt général de La Réunion, n’est-il pas utile de tirer des enseignements de ce passé glorieux, pour aujourd’hui et pour demain ? À l’exemple de ces femmes qui « ont fait le choix de la raison », qui ont démontré leur « haut niveau de conscience » et qui ont ainsi exprimé leur « volonté de changement », pour reprendre les mots de Béatrice Leperlier, ne devrions-nous pas "koméla" cultiver la même sagesse pour abolir le modèle dominant et achever la décolonisation ?
Il suffit de voir à quel point notre vie socio-économique, culturelle, médiatique et politique reste dominée par des propos et des comportements irrationnels. Ce que les médias dominants à La Réunon mettent dans le cerveau des Réunonnais est fortement marqué par l’irrationnalité, le non-sens, l’aliénation politico-culturelle, l’émotionnel. La politique est souvent irrationnelle, illogique, insensée. Les débats politiques, au lieu d’être sereins et démocratiques pour être constructifs, sont fréquemment perturbés par des dérives dues à des impulsions et par des polémiques démentielles.
Alors nous posons la question : si l’on veut construire un développement durable, équitable et humain de La Réunion, n’avons-nous pas intérêt à nous mobiliser pour que la raison puisse davantage animer la politique ?
Roger Orlu
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