Billet philosophique

Les conditions de l’union réunionnaise pour libérer le pays

13 janvier 2017, par Roger Orlu

Pouvons-nous réfléchir brièvement en tant que Réunionnais sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour transformer notre société et la rendre juste, harmonieuse ? Il se trouve qu’un penseur et psychiatre porteur de la philosophie indienne comme du monde entier est actuellement à La Réunion et nous fait part de quelques pistes très intéressantes à ce sujet.

Comme le dit avec raison Élie Hoarau dans les réunions préparatoires du 9e Congrès du Parti Communiste Réunionnais (le 5 février à Sainte-Suzanne), notre peuple est à un tournant de son histoire, quelques mois avant l’installation d’un nouveau pouvoir en France, car il y a un constat commun de plus en plus partagé entre nos compatriotes ; à savoir : le système politique, économique, social, environnemental, culturo-éducatif et institutionnel auquel est soumise La Réunion par le pouvoir néo-colonial depuis 70 ans avec la complicité de la bourgeoisie péi met le peuple réunionnais dans une impasse.

Ce système néo-colonial doit donc être aboli par la création d’un large front réunionnais, qui parlera d’une même voix au pouvoir parisien et où tous les membres du rassemblement des organisations syndicales, politiques et associatives réunionnaises apporteront leur contribution pour pousser dans le même sens. Cette union réunionnaise permettra à notre peuple d’entrer dans l’ère de la responsabilité pour construire un développement durable et solidaire de son pays, souligne le président du PCR.

« Quelle est ma motivation ? »

Alors, même si les séances de formation, conférences et ateliers de méditation tenus à La Réunion pendant tout le mois de janvier n’ont bien sûr rien à voir avec la politique, le médecin psychiatre, yogi et écrivain Jacques Vigne exprime des idées très fortes qui nous aident à réfléchir sur les conditions de l’union émancipatrice du peuple réunionnais. Ce lundi 9 janvier par exemple, lors d’une conférence à l’ashram du Port en présence notamment du Swami Advayananda et de l’éducatrice Régine Armoudom, il a tracé de nombreuses voies sur les atouts de la méditation laïque, qui a par exemple pour rôle de « me libérer de mon égo, dont je suis souvent prisonnier, alors que je dois vivre pour les autres ».

Jacques Vigne a aussi plaidé « pour la responsabilité et la bonne santé mentale par l’altruisme afin d’aller vers la sagesse » en se posant constamment la question : « quelle est ma motivation ? ». Il a également cité le Dalaï Lama, pour qui « les besoins fondamentaux de l’être humain c’est aimer, être aimé, faire un travail utile, penser et servir les autres » afin de « penser l’éthique pour toute l’humanité », selon le philosophe Edgar Morin.

Arèt lèss lé zot désid pou nou

Un des moyens de s’unir pour bâtir une société équitable consiste donc, selon Jacques Vigne, à « se libérer des émotions et impulsions perturbatrices liées à la stupidité et à l’ignorance fondamentale ainsi qu’à l’égocentrisme ». Pour cela, il faut éviter les énervements, les prises de parole agressives voire violentes, les intransigeances, les rancunes et toute forme de sectarisme, de dogmatisme au détriment de la tolérance, du dialogue et de l’échange calme, serein, raisonnable.

C’est ainsi que l’on peut trouver une entente entre Réunionnais pour assumer notre responsabilité dans la remise en cause du système en place, qui génère le chômage, les discriminations, l’illettrisme et bien d’autres tracas pour de nombreux compatriotes privés du moindre pouvoir de décision pour tout ce qui les concerne. Alon donk arèt batay ant nou, pou donn anou la min, pou arèt lèss lé zot désid pou nou é pou libèr nout péi…

Roger Orlu

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