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Billet philosophique
21 mars 2008, par
La philosophie consiste - entre autres - à percevoir et à analyser avec un esprit critique tout ce que nous voyons, entendons, apprenons chaque jour. C’est-à-dire à faire le tri entre ce qui est important pour faire progresser l’humanité et ce qui est secondaire ou négatif par rapport à cet objectif. Essayer de comprendre le sens de ce que l’on nous annonce et s’interroger sur la signification de cette annonce.
Prenons un exemple : la semaine dernière, on apprend le décès à 110 ans de Lazare Ponticelli, le dernier survivant de la guerre de 1914-1918. Aussitôt, les autorités de l’État font savoir que des obsèques nationales seront célébrées en son honneur et qu’une cérémonie officielle sera organisée pour rendre hommage à tous les combattants de cette guerre « morts pour la France ».
Alors voilà précisément une question que l’on peut se poser si l’on réfléchit à ce que l’on entend ou lit dans les médias : « Morts pour la France », est-ce vraiment l’expression qui convient...? Correspond-t-elle à la vérité historique ?
Certains diront : oui, absolument ! D’autres diront : non, c’est complètement faux ! Qui a raison ?
Si “la France” est “l’État français”, compris comme “les autorités et les institutions qui dirigent la République” et donc le pouvoir qui a décidé de faire cette guerre, les militaires et les civils victimes du conflit sont bel et bien morts pour la France. Mais si la France est le pays, la nation du peuple français, ce n’est pas vrai.
En effet, tous les historiens ont expliqué que cette guerre a été décidée par les bourgeoisies de France et d’Allemagne afin de conquérir, l’une aux dépens de l’autre, des marchés et des matières premières pour leurs industries et leurs profits. D’où ce rappel de Maurice Ulrich dans “l’Humanité” du 17 mars 2008 : « cette guerre, où l’on croyait mourir pour la patrie quand on mourait pour les industriels, n’était pas autre chose, au total, qu’une confrontation des impérialismes, qui donna, selon les mots de Prévert, “des canons aux enfants et des enfants aux canons” ».
Côté français, cette boucherie horrible a fait 1,3 million de morts, 3 millions de blessés, 600.000 invalides, 700.000 orphelins et 630.000 veuves, pendant qu’à Paris les bourgeois nationalistes passaient leur temps à faire la fête. Parmi les victimes, il y avait aussi les combattants des colonies, que bien souvent les généraux envoyaient en première ligne. Ceux qui, selon les mots, en 1925, du jeune révolutionnaire Hô Chi Minh, « sur le bord de la Marne ou dans la boue de la Champagne se faisaient massacrer héroïquement pour arroser de leur sang les lauriers des chefs et sculpter avec leur os les bâtons des maréchaux ». (1)
Les Français qui ont été tués dans les guerres coloniales ne sont pas non plus “morts pour la France”. Ils sont morts pour les colonialistes.
On ne peut pas confondre les classes dominantes d’un pays et le peuple de ce pays. Il faut toujours éviter les généralisations et les amalgames, car la réalité est toujours faite de diversités et de contradictions.
Cette analyse concrète de la réalité concrète, que le langage courant tend parfois à masquer, est une tâche quotidienne qui incombe à chaque personne, si elle ne veut pas se faire “rouler dans la farine”. C’est aussi cela que l’on appelle philosopher. Voilà pourquoi la chroniqueuse Cynthia Fleury rappelait récemment que « le travail du philosophe est clair : retrouver le chemin qui nous mène à la transformation de la réalité ». Par exemple, en construisant un monde de justice et de paix plutôt que de guerres...
Roger Orlu
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(1) Voilà pourquoi je dédie ce “billet” à mon grand-père, grièvement blessé à l’âge de 20 ans à un genou par un éclat d’obus dans une tranchée près de Verdun durant la guerre 14-18 ; quand j’étais marmay, il m’a raconté que pendant plusieurs jours il est resté dans la gadoue, sans soins, voyant sa plaie béante envahie par des asticots ; finalement, durant toute sa vie, il est resté paralysé d’une jambe.
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