Billet philosophique

Non à la domination du capitalisme

1er décembre 2017, par Roger Orlu

N’est-il pas indispensable de réfléchir le plus souvent et le mieux possible aux causes fondamentales des graves problèmes auxquels est confrontée l’humanité, afin de les résoudre au plus vite et au mieux ? À La Réunion et dans le monde entier des chercheurs partagent cette préoccupation.

Alain Badiou, philosophe, auteur de ‘’Que pense le poème ?’’.

Ce fut le cas, par exemple, le samedi 25 novembre dernier à l’Université du Moufia, où près de 120 personnes ont participé au grand débat public organisé par l’association Med’Océan sur l’importance ou non de passer « de l’obligation vaccinale… à la vaccination réfléchie et raisonnée ». À cette occasion, de nombreux experts médicaux ont expliqué pourquoi, contrairement à ce que dit la loi qui vient d’être votée à Paris, il ne faut pas rendre obligatoires les 11 vaccins imposés désormais aux enfants pour l’entrée en crèche et à l’école.

Comme le dit le Dr Philippe Dechazournes, président de Med’Océan, « l’obligation vaccinale ne doit pas être mise en place, parce qu’elle ne respecte pas le libre-choix en matière de santé, elle empêche de dire non aux adjuvants immunogènes (aluminium ou autre), les non-vaccinés n’ont jamais été un danger pour les vaccinés, les pays voisins n’obligent pas et ont même une meilleure couverture vaccinale et elle conduira à masquer les effets secondaires des vaccins ». Outre ces arguments très importants, plusieurs intervenants ont également dénoncé le fait que « le pouvoir ne respecte pas le droit des citoyens d’être libres et responsables car l’intérêt des financiers passe avant l’intérêt de l’être humain ».

Qui décide quoi ?

Ce problème important a été évoqué trois jours après lors d’une rencontre organisée au Barachois par l’Association Initiatives Dionysiennes (AID), présidée par le Dr Bruno Bourgeon, sur le thème : ‘’Comment les citoyens peuvent décider du bien commun’’. À cette occasion, Michel Roullot, membre de DEMORUN, « une association pour la participation citoyenne », a notamment parlé des propositions du chercheur Jacques Testart « sur la nécessaire démocratisation des choix sociotechniques ».

Pour ce mouvement citoyen, face à « l’impasse du fonctionnement politique actuel nous proposons de réfléchir à de nouvelles pratiques, impliquant le citoyen à savoir, contrôler, opiner, proposer, juger ou même décider ». Tout cela rejoint la question qui a été évoquée par un philosophe au débat de Med’Océan : qui décide quoi — et au service de qui et de quoi — dans le monde et à La Réunion et quel est le pouvoir de décision du peuple réunionnais ?

Une belle perspective

On sait que c’est le monde de la finance, du capital, des profiteurs, exploiteurs et pilleurs de la planète qui détient l’essentiel du pouvoir de décision dans notre pays, soumis au système néocolonial de l’État français, avec la complicité de la bourgeoisie péi. Avec les conséquences que l’on connaît : chômage de masse, taux de pauvreté massif, apartheid social, illettrisme, assimilation culturelle, pollutions mortelles de notre air, de notre agriculture, de notre alimentation, de nos médicaments, etc.

Pour combattre ce système barbare et dire non à la domination du
capitalisme, un ami de la philo à La Réunion nous a transmis une interview très intéressante d’un philosophe français d’origine marocaine et d’inspiration marxiste, parue dans ‘’l’Humanité’’ ce 23 novembre. Il s’agit d’Alain Badiou, né en 1937 à Rabat, capitale du Maroc, qui vient de publier un livre sur la question ‘’Que pense le poème ?’’ et pour qui « en des temps de domination d’un capitalisme revenu — sous le nom de ‘’libéralisme’’ — à sa sauvagerie originelle, la poésie ne peut vivre qu’en s’accordant à la révolte la plus intense ». Une belle perspective pour nos poètes, artistes, philosophes, décideurs et autres penseurs péi…

Roger Orlu

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