Billet philosophique

Non aux violences et aux divisions !

28 septembre 2012, par Roger Orlu

’L’amour de la sagesse’, donc du bon sens, de l’intelligence, de la justice et de la paix, etc. (bref, la ’philosophie’) ne peut pas être indifférent(e) à toutes les formes de violences dont souffre chaque jour une grande partie de l’humanité. Est-ce que la pire de ces violences et sa principale source ne sont pas la misère, et donc — avant tout — les causes fondamentales de cette misère ? Allons réfléchir ensemble à ce problème.

Dans un message envoyé dimanche dernier aux "ami(e)s de la philo" et aux médias (voir "Témoignages" de lundi), le Cercle philosophique réunionnais a attiré l’attention de nos compatriotes sur la célébration, le 17 octobre prochain, de la 26ème Journée mondiale du refus de la misère, par le Mouvement international Aide à Toute Détresse (ATD) Quart Monde. Cette organisation, présidée à La Réunion par Georges Faubourg, organise à cette occasion des rassemblements « de résistance » à Saint-Paul (le dimanche 14), à Saint-Denis et à Saint-Pierre (le mercredi 17), sur le thème : « La misère est violence, refusons-la ».
Afin de réfléchir sur « des pistes pour éradiquer la pauvreté », nous vous invitons à consulter le site www.atd-quartmonde.org, où vous pourrez notamment voir un film très émouvant et convaincant intitulé "La misère est violence". Ce documentaire de 26 minutes donne la parole à de nombreuses « personnes confrontées à la violence de la misère sur cinq continents » — en particulier à des sœurs et frères mauriciens et malgaches —, qui font connaître à la fois « leur souffrance, leur résistance et leurs initiatives ».

« Un devoir sacré »

« Là où des personnes sont condamnées à vivre dans la misère, les droits de l’Homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré », a déclaré le Père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde. Ce devoir a été évoqué samedi dernier à la bibliothèque Alain Peters du Moufia, où Gilles Sagodira, professeur d’éducation à l’Université de La Réunion et président de l’association humanitaire Tan’Amar Sago Foundation, a animé une séance de ciné-philo très intéressante sur le thème : "Ou gagn viv an paix, ou ?".
Cette rencontre a commencé par la projection d’une conférence du philosophe lyonnais Yves Michaud (voir le site de l’université de tous les savoirs) sur les diverses façons de gérer la… diversité. De nombreuses réflexions ont été émises sur le sens et les perspectives que l’on peut donner à la diversité des situations, des opinions, des cultures, etc. ainsi que sur la façon dont on surmonte les contradictions auxquelles on est confronté chaque jour.

« Mettre fin à la violence de la misère »

Parmi les questions que l’on peut se poser à ce sujet, il y a celle-ci : est-ce que, dans une société dominée par l’individualisme et la recherche du profit, on gère la diversité par la haine, la violence et la culture de la division ou plutôt par le dialogue, l’entente et la solidarité pour changer cette société ? Et puis il y a cette autre question, très importante, qu’a examinée jeudi dernier Christian Bouquet lors d’une conférence des Amis de l’Université : « le développement durable est-il compatible avec l’économie de marché ? ».
Pour ce professeur de géographie-politique à l’Université de Bordeaux 3, la réponse est claire ; c’est : non. Donc, si nous restons divisés à La Réunion et dans le monde face à un système économique basé sur la loi du marché, la finance, le profit et la compétitivité — autrement dit, le système capitaliste — nous ne pourrons pas lutter efficacement pour « mettre fin à la violence de la misère » et « s’appuyer sur les capacités de tous pour bâtir la paix », comme le proclament les Nations Unies. Autrement dit : non aux violences et aux divisions !

Roger Orlu

(*) Merci d’envoyer vos critiques, remarques et contributions afin que nous philosophions ensemble… ! [email protected]


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