
Hommage à la femme de Bruny PAYET
1er juillet, parLa section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
Billet philosophique
15 octobre 2010, par
Nous recommandons aux lecteurs de “Témoignages” ayant accès à internet de consulter sur le site de Télé-Réunion le “Mag” de ce lundi 11 octobre à midi, animé par Rocaya, car l’invitée du jour était Aude-Emmanuelle Hoareau, une jeune Réunionnaise docteure en philosophie. Une émission qui peut nous aider à réfléchir sur l’évolution de notre société et en tirer des enseignements pour mieux préparer — chacun et ensemble — un avenir meilleur.
Dans son édition du 29 septembre dernier, “Témoignages” a publié un communiqué du Cercle philosophique réunionnais (CPR) montrant notamment l’importance d’un événement culturel et éducatif survenu dans notre pays ces jours-ci. Il s’agit de la publication par une professeure de philosophie d’un livre intitulé : “Des concepts pour penser créole”. Une grande première à La Réunion !
Comme le dit l’association présidée par le sociologue réunionnais Laurent Médéa, « dans son ouvrage, cette docteure en philosophie souligne toutes les richesses de la langue créole réunionnaise et de notre culture ainsi que les avancées de notre identité culturelle ». Le communiqué du CPR ajoute : comme le note dans sa préface Jean-François Samlong, docteur ès lettres et sciences humaines, la démarche de cette philosophe contribue à « développer une culture du compromis, du paradoxe, de la tolérance pour que “larkansialité réunionnaise” jette sa lumière sur notre société, puis sur le monde ».
« Nier un peuple »
Interrogée par Rocaya sur son livre lundi dernier, Aude-Emmanuelle Hoareau a notamment expliqué qu’en y analysant 18 concepts “péi”, elle « montre qu’il y a une pensée créole réunionnaise très riche », qu’« il existe des concepts créoles depuis toujours » et qu’« il est important de valoriser l’identité réunionnaise exemplaire », parce que « le fonds intellectuel créole n’est pas seulement du folklore ». Elle a également déclaré en substance que « nos variétés linguistiques n’empêchent pas l’existence d’une unité conceptuelle réunionnaise » et qu’« il est très important d’enseigner le créole à l’école pour penser en créole, sans que l’on oppose notre langue maternelle au français et aux autres langues du monde ».
Faisant preuve d’une grande pertinence, Rocaya a fortement soutenu la démarche d’Aude-Emmanuelle Hoareau. Elle a encouragé les téléspectateurs de RFO à lire cet ouvrage, à en faire « un livre de chevet », et elle a déclaré : « Nier cette réalité culturelle réunionnaise c’est nier un peuple ».
Kisa i komann La Rénion ?
Comment, à partir de là, ne pas réfléchir à tous les effets quotidiens de ce “négationnisme” et de cette non-reconnaissance du peuple réunionnais évoqués par la responsable culturelle de RFO ? En effet, lorsque nous analysons et combattons les graves injustices qui frappent ce peuple, sommes-nous tous suffisamment conscients de la gravité de ces problèmes, de leurs conséquences mais aussi et surtout de leurs causes fondamentales ? À savoir : le fait que les Réunionnais ne sont pas des décideurs libres et responsables d’un modèle de développement durable de leur pays à mettre en œuvre. Kisa i komann La Rénion ?
Le pouvoir parisien, ses relais et ses collaborateurs dans l’île sont au service d’un système socio-économique non respectueux de l’intérêt commun des Réunionnais et notamment des plus pauvres. Ils privilégient les profits de la minorité nantie et sur-rémunérée, dans le cadre d’un partage inégal des richesses disponibles. Et pour appliquer ce système, ils bourrent aujourd’hui les crânes de la population, comme dans les années 50–70 ils bourraient les urnes. C’est le rôle de leurs médias : tromper, conditionner, formater, manipuler, divertir et diviser les Réunionnais.
Alon prépar nout zénèss prann son péi an min
Face à ce bourrage de crâne mené par la propagande néo-coloniale, il est important de valoriser les atouts des nouvelles générations qui prennent le relai des luttes de libération du pays. Des publications comme le livre d’Aude-Emmanuelle Hoareau, des événements comme la réussite du dernier Salon du Livre de Jeunesse de l’océan Indien au Port, la place des jeunes dans les mouvements sociaux contre la réforme des retraites, contre le racisme, pour le droit à la formation et à l’emploi : voilà des illustrations de ces atouts. On voit de mieux en mieux que nou lé kapab pansé par nou mèm !
Il est de plus en plus clair que la politique décidée et menée par les dominants et par les assimilés nous conduit à une impasse très dangereuse. C’est pourquoi la jeunesse réunionnaise doit se préparer à diriger elle-même son pays de façon libre, démocratique et solidaire, en partenariat avec l’État, l’Union européenne et les pays voisins. La classe politique, le système administratif et le monde médiatique doivent soutenir ce projet.
Comme dit le CPR dans son communiqué, on ne se battra jamais assez pour montrer « l’importance de penser et agir ensemble en Réunionnais pour le bien commun des Réunionnais ». Dans cet esprit, alon fé lo maximom pou prépar nout zénèss prann son péi an min.
Roger Orlu
(*) Merci d’envoyer vos critiques, remarques et contributions afin que nous philosophions ensemble… ! [email protected]
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Nadia Payet, veuve de notre camarade Bruny Payet. Témoignages adresse ses condoléances à (…)
Mézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
Face à l’urgence de la situation de la maltraitance animale à La Réunion, l’association CIANA a lancé un appel aux décideurs, afin de "travailler (…)
Mézami,médam, zé méssyé , la sossyété, lé pa toulézour wi gingn in bon akèye. Défoi oui, défoi non, sirtou dann in sossyété wi koné pa bien lo (…)
Cinq mois après le lancement du plan « Anti-bandes », composante majeure du plan d’action départemental de restauration de la sécurité au (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
Des manifestants, réunis le 23 juin devant les institutions européennes, ont demandé la suspension de l’accord d’association liant l’UE à Israël. (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)
Dans les départements d’outre-mer, près d’une femme sur deux qui devient mère ne vit pas en couple, configuration familiale bien plus fréquente (…)
Une fois de plus, des femmes sont la cible d’une forme de violence lâche, insidieuse et profondément inquiétante : les attaques à la seringue dans (…)