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Billet philosophique
23 avril 2010, par
Merci à Brigitte Croisier, qui a réagi vendredi dernier au ’billet philo’ de la semaine précédente. C’est par les critiques, les échanges d’idées et le dialogue constructif que tous ensemble nous pourrons approfondir la réflexion philosophique et mieux analyser la réalité pour la transformer.
La réaction de Brigitte Croisier porte d’abord sur le titre du "billet" : « Quel est l’occupant dominant à La Réunion et que fait-il pour les Réunionnais ? ». Un titre jugé « choc dans la forme et paradoxal sur le fond ».
Cette critique peut se comprendre et il faut la respecter. En même temps, elle pose question : est-ce que dans l’article, la moindre comparaison est faite entre la situation réunionnaise d’aujourd’hui et celle de la France « lors de la Seconde Guerre mondiale », et est-ce que l’on y désigne cet "occupant dominant" en l’assimilant à une « armée d’occupation »… ?
Bien sûr que non, puisque cela n’a rien à voir et que ce sont des réalités qui ne sont pas comparables. D’autant plus que le mot "occuper" a des sens très divers. Par exemple, dire que "j’occupe ma salle de bain" est très différent de se demander quelle est la place occupée par les citoyens réunionnais dans la gestion de leurs affaires…
Il est clair aussi que dès le titre et dans l’article en question, le terme "occupant" a un contenu de classe, qui veut bien dire ce dont il est question ; et il n’a rien d’ethnique ni de nationaliste.
Une logique anti-colonialiste
En ce qui concerne le "paradoxe" dont parle Brigitte Croisier à propos du titre, elle a entièrement raison de souligner que les Réunionnais dominés n’ont rien à attendre de l’occupant dominant. Mais en quoi serait-ce « s’inscrire dans une logique colonialiste » que de se poser la question : « que fait l’occupant dominant pour les Réunionnais ? ».
Dans le texte, cette question est formulée de multiples manières et dans plusieurs domaines. Toutes ces formes de questionnement sont un moyen d’analyser la situation post-coloniale ou néo-coloniale que vit encore le peuple réunionnais 64 ans après l’abolition du statut de colonie de son pays grâce à la loi Vergès-Lépervanche du 19 mars 1946.
Et à quoi sert la philosophie, si cette science humaine ne contribue pas à quoi sert la philosophie, si cette science humaine ne contribue pas — entre autre — à étudier les causes des souffrances d’une population dont plus de la moitié est classée sous le seuil "national" de pauvreté ?
Nous sommes donc bien d’accord : interpeller le dominant sur sa place et sur son rôle dans le pays peut s’inscrire dans une logique anti-colonialiste…
Le contenu de notre langage
Merci à Brigitte Croisier de soutenir également notre idée de réunionniser la réflexion et le débat sur la façon dont on "habite" ou "occupe" ce pays. Mais "réunionniser" ne signifie pas qu’il faille obligatoirement assurer le « passage de la langue française à la langue créole réunionnaise », même s’il est très important de valoriser les atouts de "nout lang péi".
On peut penser en Réunionnais, défendre l’intérêt général de ce peuple, être solidaire des luttes de libération de la population réunionnaise en utilisant la langue créole, le français — vive le respect du bilinguisme dans toute l’île… ! — voire d’autres langues. L’essentiel est le contenu de notre langage, son sens et ses perspectives.
« La puissance créatrice de la résistance »
Dans la dernière partie de son courrier, Brigitte Croisier reconnaît que « le peuple réunionnais n’a ni sa place dans son pays, ni le droit à la parole, ni le pouvoir politique ». Et même si elle émet des réserves sur le concept d’"occupation", elle affirme que « prendre conscience du fait que La Réunion est un pays occupé injustement » pose des « questions politiques légitimes et même nécessaires ».
Elle ajoute avec raison qu’« une telle démarche raisonnée devrait permettre également de prendre en compte ce que les Réunionnaises et les Réunionnais ont réussi à élaborer, à inventer, à créer, à transmettre dans la résistance, tous ces savoirs et savoir-faire ». Mais pourquoi nous reproche-t-elle de « laisser entendre que les formes d’exploitation et de domination exercées ici ont tout étouffé » et donc de « nier au peuple dominé toute capacité créative et, finalement, toute dignité »… ?
En effet, notre article se termine par une entière confiance au peuple réunionnais, dont « la lutte pour la décolonisation de son pays n’est pas terminée ». Et dans un précédent "billet philo", le vendredi 5 mars 2010, nous avons rendu compte de la conférence organisée par la MCUR une semaine plus tôt avec Doudou Diène. Sous le titre « La résistance culturelle des esclaves : un sacré exemple à suivre », nous avons exalté les propos tenus par le rapporteur spécial de l’ONU contre le racisme et la xénophobie dans le monde, en particulier sur « la puissance créatrice de la résistance continue des esclaves ».
Voilà pourquoi, solidaires de ce combat, nous disons plus que jamais avec Brigitte Croisier : oui à la « résistance créatrice » du peuple réunionnais !
Roger Orlu
* Merci d’envoyer vos critiques, remarques et contributions afin que nous philosophions ensemble… ! [email protected]
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