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Billet philosophique
9 mars 2012
Les injustices criantes à contenu de classe et le mépris à connotation raciste dont est victime le peuple réunionnais depuis trois siècles et demi de colonisation ont débouché sur une révolte sociale pendant plus d’une semaine le mois dernier. Cette révolte légitime a été suivie par une répression abusive de l’appareil judiciaire néo-colonial, qui a jeté en prison des dizaines de jeunes casseurs du système. Comment nous libérer de ce système inique, qui enrichit et protège ses maîtres, alors que ceux-ci sont des casseurs de Réunionnais ? Voilà une des questions actuelles dont nous devons prendre conscience — en tant que Réunionnais — de son caractère essentiel et à laquelle nous devons répondre ensemble.
Depuis toujours et dans le monde entier, parmi celles et ceux que l’on appelle les philosophes, une bonne partie s’est intéressée aux combats de l’humanité pour ce que l’on appelle la liberté. L’un d’entre eux, dont on va célébrer en juin prochain le 300e anniversaire de sa naissance, s’appelle Jean-Jacques Rousseau ; et le philosophe français Jean-Paul Jouary vient de lui consacrer un ouvrage intitulé "Rousseau, citoyen du futur".
Dans ce livre, l’ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire "Révolution" souligne que « le point de départ de toute la philosophie politique de Rousseau c’est la réfutation de toutes les doctrines environnantes qui justifient les inégalités sociales de richesse et de pouvoir par la volonté divine ou par la nature. Il démontre que les inégalités étant une œuvre humaine, historique, on peut les combattre et qu’elles n’ont donc rien de fatal ». Interrogé la semaine dernière par "l’Humanité-Dimanche" sur le combat de Jean-Jacques Rousseau pour la liberté et la souveraineté du peuple, Jean-Paul Jouary déclare que pour l’auteur du "Contrat social", « il faut que le peuple puisse décider lui-même des choses essentielles ».
« Quand la jeunesse réunionnaise explose »
Est-ce le cas actuellement à La Réunion ? Dans une "tribune libre" envoyée ces jours-ci à la presse par Laurent Médéa sous le titre « Quand la jeunesse réunionnaise explose », le sociologue réunionnais apporte une réponse implicite et pertinente à cette question. Il rappelle d’abord qu’« au cours d’une semaine de violences urbaines et nocturnes, une frange de la jeunesse réunionnaise a crié son mal-être, faisant écho à un malaise social global et profond. Nos recherches sociologiques récentes montrent que l’ampleur du phénomène était déjà connue et que l’explosion de violence était prévisible ».
Et il conclut : « En l’absence d’évolutions profondes, nous sommes amenés à penser que les mêmes causes continueront de produire les mêmes effets, comme nous l’évoquions dans notre étude en 2007. Au-delà des réponses répressives rapides et spectaculaires, il apparaît urgent d’apporter des réponses préventives et structurelles à même de s’attaquer aux problèmes en profondeur. Les objectifs à atteindre étant la réussite scolaire, une perspective d’emploi durable et un logement décent. Pour cela, il s’agirait, dans un premier temps, de développer l’analyse sociale de ces phénomènes à un niveau réunionnais, pour pouvoir adapter les politiques publiques en fonction des résultats scientifiques ».
D’où ces questions de Laurent Médéa, co-fondateur et vice-président du Cercle Philosophique Réunionnais : « Pourquoi n’y a-t-il toujours pas de volonté de créer une faculté de Sciences Sociales à l’Université de La Réunion ? Les événements des semaines qui viennent de s’écouler ne sont-ils pas une preuve flagrante de ce besoin urgent ? ».
« Comment penser ensemble ? »
Une autre responsable du Cercle Philosophique Réunionnais, sa présidente, a également ouvert des pistes de réflexions sur cette problématique : « Comment passer de la résistance individuelle à la résistance collective ? ». Samedi dernier, lors d’une réunion de l’Association pour la Démocratie Locale à La Réunion et dans l’Océan Indien (ADELROI), son président, Marc Vandewynckele, a cité de larges extraits des réflexions philosophiques menées par Aude-Emmanuelle Hoareau à partir des interventions et débats du séminaire de l’association CONFORTE à Tournai en Belgique en mai 2011.
La penseuse réunionnaise, docteure en philosophie, a notamment déclaré : « Si résister revient à opposer son droit fondamental de vivre libre à un pouvoir autoritaire, la démocratie va quant à elle plus loin que la résistance. Par essence, elle consiste à aller puiser dans les ressources de chaque membre du groupe afin de dévoiler un espace de libération, un espace qui prenne en compte les différentes composantes de la diversité culturelle. (…)
Comment penser ensemble pour recréer les conditions d’une communauté unie, avec son territoire social et symbolique, comment penser ensemble pour prendre les décisions qui s’imposent en matière de gestion du territoire ? (…)
Comme l’a montré le psychosociologue Kurt Lewin dès 1944, tout changement social doit être porté par le groupe, seul capable de faire exploser les normes en vigueur ».
Bref, il n’y a pas de libération sans union. Et les diviseurs du peuple réunionnais comme les diviseurs du P.C.R. sont du pain béni pour les colonialistes.
Roger Orlu
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