Billet philosophique

Qu’est-ce qui détermine ma pensée ?

3 février 2012

Une des questions que l’on peut se poser lorsqu’on essaie d’analyser ce qui se dit et se fait dans le monde est la suivante : comment fonctionne le cerveau humain ? Autrement dit, que se passe-t-il par exemple dans la tête d’une personne politique ou autre pour qu’elle prenne telle ou telle décision ? Un philosophe européen de passage à La Réunion nous offre quelques pistes de réflexion à ce sujet…

Ces jours-ci, les Réunionnais ont le plaisir d’accueillir — à l’invitation d’Agora — le romancier et écrivain de théâtre Éric-Emmanuel Schmitt, qui consacre sa semaine à des séances de dédicaces et à des soirées littéraires dans toute l’île (voir les informations culturelles du Cercle philosophique réunionnais publiées dans "Témoignages" le 31 janvier dernier). Cet ancien professeur de philosophie à l’université, de nationalité franco-belge, né près de Lyon en 1960, est devenu un des auteurs contemporains français les plus lus dans le monde.
Mardi dernier au Port, le public a entièrement rempli le Théâtre sous les Arbres pour rencontrer Éric-Emmanuel Schmitt, mieux le connaître, l’interroger sur son œuvre et lui exprimer son soutien. Quand on connaît les richesses de la culture réunionnaise et les valeurs humaines défendues par une grande partie de ce peuple depuis trois siècles et demi, cet accueil chaleureux n’est pas étonnant.

Une œuvre au contenu humaniste

En effet, ce que l’on peut retenir de cette soirée, c’est le contenu humaniste donné par cet écrivain à ses créations littéraires, essentiellement romancières et théâtrales. Ce citoyen libre et solidaire se dit souvent marqué par certaines informations dramatiques données dans des journaux télévisés et il souligne qu’il « n’a pas quitté la philosophie, mais là où elle doit être, c’est-à-dire dans le questionnement sur les malheurs de l’humanité, sur le sens de la civilisation, sur nos relations avec les autres… ».
Éric-Emmanuel Schmitt évoque notamment cette problématique dans son roman intitulé "La part de l’autre", où il dénonce l’idéologie fasciste d’Adolf Hitler, qui a « prôné la culture du bouc-émissaire, de la haine de l’autre, de l’inégalité entre les humains, et donc de la barbarie ». Face à cette attitude inhumaine, il défend une autre façon de penser et de se comporter : « On est responsable de l’autre, on ne peut pas vivre en état de compétition avec les autres, sans penser aux autres et sans être libre pour organiser ensemble une vie sociale harmonieuse ».

N’y a-t-il rien à faire ?

Quand on pense à ce qui se passe dans le monde aujourd’hui, près de 70 ans après la défaite des fascistes allemands et italiens en 1945 grâce aux résistants de l’époque, on peut s’interroger : depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la justice, la solidarité et la liberté ont-elles progressé sur la Terre ? Et que faisons-nous face aux tragédies quotidiennes que vit une grande partie de l’humanité ?
Autrement dit, qu’est-ce qui détermine notre pensée et donc ce que nous disons et faisons ? Vaut-il mieux que ce soit nos envies, nos sentiments, nos émotions, nos désirs et nos impulsions ou bien notre raison, notre bon sens, notre intelligence et notre savoir ? Sommes-nous totalement libres de choisir telle ou telle branche de la rationalité et de la sagesse ou sommes-nous trop souvent dépendants de l’ignorance et de l’idéologie dominante, celle des classes dominantes, qui cultivent l’égoïsme, la compétitivité et le mépris de l’autre plutôt que le sens commun (le "communisme") ?
Une autre série de questions se pose : sommes-nous capables d’évoluer positivement, de nous remettre en question, d’améliorer nos comportements ? Ou bien n’y a-t-il rien à faire ? Pouvons-nous avoir par nous-mêmes la volonté et la capacité de devenir moins égocentristes, moins stupides, moins agressifs ?
L’évolution de la société réunionnaise et du monde dans les prochaines années sera un début de commencement aux réponses à ces questions. En tout cas, si nous n’assumons pas nos responsabilités et si nous n’agissons pas pour vivre mieux ensemble, on en verra le résultat…

Roger Orlu

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