Billet philosophique

« Qu’est-ce qui m’embête le plus chaque jour ? »

6 décembre 2013

Dans le cadre de la célébration réunionnaise de l’édition 2013 de la Journée Mondiale de la Philosophie sous l’égide de l’UNESCO, ce mercredi 4 décembre à la Médiathèque Benoîte Boulard du Port s’est déroulé un goûter-philo très intéressant autour de cette question : « Qu’est-ce qui m’embête le plus chaque jour ? ». Plus d’une vingtaine d’enfants et d’adultes ont échangé des idées à ce sujet pendant un bon moment, en apportant des pistes de solutions aux problèmes qui les tracassent.

Les participants au goûter-philo ont fait savoir par écrit ce qui les « embête le plus chaque jour » et ils ont débattu des voies et moyens pour s’en sortir.

Tout d’abord, l’ensemble des participants à cette rencontre ont cité de nombreux exemples de leurs soucis, préoccupations et autres sujets d’inquiétudes quotidiennes. Beaucoup d’entre eux les ont même fait connaître par écrit et l’on constate que ces tracas concernent essentiellement trois grands domaines.

Tout d’abord, il y a les problèmes de fatigue, voire de santé, liés aux travaux quotidiens, qu’ils soient d’ordre professionnel (comme l’école, par exemple) ou domestique (la case). Puis, ils ont évoqué les épreuves subies en raison de moyens insuffisants pour vivre décemment. Enfin, une bonne partie des intervenants ont mis en avant de nombreux faits quotidiens pénibles dus à de mauvaises relations personnelles, que ce soit entre élèves et enseignants ou autres adultes, mais aussi entre enfants, entre adultes, au travail, dans la rue, etc.

Kosa nou fé ?

Ensuite, des échanges très intéressants ont eu lieu sur les causes de tous ces problèmes ; car il ne suffit pas de faire l’inventaire des difficultés auxquelles nous sommes confrontés et de s’en plaindre, il faut aussi et surtout étudier d’où elles proviennent, afin de réellement y faire face en les affrontant et en les combattant à la source. C’est pourquoi, il a été dit que nous devons nous poser la question : kosa nou fé ?

Autrement dit, on se plaint de ceci, de cela, etc., mais que faisons-nous concrètement pour régler le problème ? Quel engagement prenons-nous afin d’assumer notre responsabilité pour relever ce défi ? Voilà des questions qui peuvent remettre en cause l’idéologie dominante, marquée notamment par la résignation, la soumission et l’indifférence.

Des messages à faire entendre

Une autre question qui a fait l’objet d’échanges passionnants lors de ce goûter-philo est la suivante : est-ce que nous devons seulement nous préoccuper de nos soucis personnels ou bien aussi — voire avant tout — de ceux des autres ? Or plusieurs enfants ont déclaré que la priorité doit être la solidarité, l’aide aux plus pauvres, ceux qui souffrent de la faim, de la misère, du manque d’éducation, etc.

Un autre intervenant a fait savoir que ce qui l’embête le plus chaque jour c’est de voir à quel point un grand nombre de personnes ont du mal à discuter avec quelqu’un d’autre pour résoudre les problèmes de notre société ; et ce manque de dialogue a des conséquences catastrophiques. Enfin, des enfants ont dit pour conclure que pour résoudre ce qui les indigne, ils doivent se préparer à prendre en mains l’avenir de leur pays et ne plus laisser les commandeurs de La Réunion décider à la place du peuple réunionnais ce qui le concerne.

Voilà des messages à faire entendre par les corrompus au pouvoir, qui sont les principaux responsables de la pauvreté et autres violences dan nout péi…

Roger Orlu

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