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9 avril 2010, par
Avant-hier, dans le cadre des Rencontres de Bellepierre, consacrées cette année à “Vendre, échanger, donner” (1), s’est déroulée une conférence-débat sur le thème “Oikos. Éco-logie, éco-nomie, éco-sophie : comment bien habiter la "maison" Terre ?”. Une rencontre animée et présentée par Johan Heinrich, étudiant.
Wendy Georges, étudiante, a évoqué la « petite philosophie de l’écologie » en posant les questions suivantes : « L’Homme devrait-il apprendre à "habiter" ? L’écologie, c’est étymologiquement la science de l’habitat. Mais habiter, est-ce seulement occuper un espace ? Et comment bien-habiter ? ».
Pour Wendy Georges, nous devons constamment nous demander « comment habiter l’espace sans nuire à autrui et à l’environnement ». À cette fin, « il est essentiel de veiller à l’impact de nos désirs et de nos actes ».
Jean-Yves Mondon, philosophe, a abordé le thème “Walden ou l’écologie des mots”. À partir d’un libre cheminement de l’écrivain américain Henry David Thoreau dans "Walden" et notamment le chapitre "Économie" de cet ouvrage, il s’est demandé « de quoi écologie peut aussi être le nom ».
Quatre défis à relever
Jean-Yves Mondon a souligné que pour Henry David Thoreau, de nombreux humains vivent dans « un désespoir généralisé » et que « si la majorité de l’humanité vit dans le désespoir, nous devons voir le sens de notre existence individuelle et collective ». En conclusion, il a analysé l’écologie des mots, en appelant les citoyens à « voir comment ils les disent et ce qu’ils impliquent ».
Christophe Pomez, président de la Ligue des droits de l’Homme à La Réunion, militant écologiste et adjoint au maire de Saint-Paul, a fait un exposé sur le thème “L’écologie e(s)t la politique”. Il a expliqué que « l’écologie politique ne se réduit pas à la question environnementale » et que « l’urgence écologique est liée à l’urgence sociale, en remettant en cause le système économique libéral ».
Pour Christophe Pomez, il y a quatre défis à relever : « Réhabiliter le long terme en politique ; dépasser la politique du binaire et cultiver le compromis ; appliquer une véritable autonomie et démocratie des citoyens afin que chacun soit le plus possible maître de son destin ; enfin, valoriser le droit à la différence et respecter la diversité culturelle ».
Un pays occupé injustement
Le débat qui a suivi ces quatre exposés fut très intéressant. Il a mis en lumière la complexité de notre vivre ensemble et la nécessité de dialoguer sans cesse afin de créer un rapport de forces pour s’attaquer aux causes réelles des problèmes dont souffrent la plupart des humains.
Un intervenant, reprenant le concept "oikos" — un mot grec signifiant "maison", "habitat" —, a résumé le débat à la question suivante : « Comment habiter l’espace, le langage et la politique ? ».
Si l’on réunionnise cette interrogation et que l’on traduit le mot "habiter" par "occuper", on peut se poser la question suivante : quel est l’occupant dominant à La Réunion et que fait-il pour les Réunionnais ?
On peut décliner ce questionnement sur les trois thèmes cités dans le paragraphe précédent :
1) qui occupe au maximum l’espace foncier, naturel, économique, administratif dans notre pays ? Et la catégorie sociale qui domine cet espace, qu’en fait-elle ? Au profit de qui occupe-t-elle cet espace ? Et comment traite-t-elle les catégories dominées, qui n’ont pas leur place dans la société ?
2) qui occupe le langage dominant dans notre île ? Quelle est la place de la langue et de la culture créoles ? Le peuple réunionnais a-t-il vraiment droit à la parole dans son pays ? Quelle est la place occupée par les Réunionnais les plus pauvres dans le langage médiatique ?
3) qui occupe la politique à La Réunion ? Autrement dit, qui détient l’essentiel du pouvoir d’organiser la vie économique, sociale et culturelle chez nous ? Quelle est la place du peuple réunionnais dans les décisions politiques ? D’ailleurs, le peuple réunionnais est-il seulement reconnu en tant que tel, avec tous les droits humains liés à une telle reconnaissance ?
Finalement, ce genre de conférence-débat nous aide à prendre conscience du fait que La Réunion est un pays occupé injustement. Et que cette occupation discriminatoire a des effets dramatiques tous les jours pour la plupart des Réunionnais. Et pas seulement en matière de pollution mortifère par le tout-automobile. Comme quoi, la lutte pour la décolonisation de La Réunion n’est pas encore terminée…
Roger Orlu
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(1) Plus d’informations sur le site www.lrdb.fr
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