Billet philosophique

Quel sens donner à la politique ?

11 décembre 2015, par Roger Orlu

Nous le répétons : il vaut mieux ne pas confondre la philosophie avec la politique politicienne, électoraliste et autre… En même temps, dans la suite de nos réflexions de vendredi dernier, nous pouvons continuer à nous poser des questions sur le sens à donner à la politique et donc à nos actions citoyennes sur la gestion de notre société.

Les crédits pour construire les logements vont baisser, mais les deux listes du second tour des régionales n’en parlent pas.

Ces réflexions sont d’autant plus importantes que l’actualité vient à nouveau d’illustrer la gravité des problèmes dans le monde, en Europe, en France, dans notre région de l’Indianocéanie et à La Réunion. On peut évoquer par exemple les graves problèmes sociaux (malnutrition, misère, inégalités…), les conséquences de la mondialisation du système économique capitaliste, les effets du réchauffement climatique, les affrontements militaires, les montées des partis néo-fascistes etc…

Face aux inquiétudes et indignations que peuvent susciter ces phénomènes préoccupants, que font la plupart des responsables politiques pour aider les citoyens à prendre conscience de la gravité de ces problèmes et de l’ampleur des changements de politique à apporter ? Et que font-ils concrètement pour aller dans ce sens ?

« Une démocratie aux abois »

D’où ces réflexions réunionnaises évoquées lundi dernier par l’Association Initiatives Dionysiennes (AID) lors de sa rencontre sur le bilan de l’année 2015 : « Quand donc nos politiques comprendront-ils qu’ils ne font pas de bien à notre planète à long terme, au prétexte de faire du bien (et encore !) à quelques-uns, dans une ambiance clientéliste, à court terme ? Ces politiques court-termistes sont l’apanage d’une démocratie aux abois, car la visée électorale, pour un gouvernant, est la seule cible à atteindre pour conserver son poste rémunérateur ».

Autres réflexions réunionnaises à ce sujet : celles exprimées ce mercredi par le Conseil politique du Parti Communiste Réunionnais au sujet du second tour des élections régionales. Elles concernent les échéances essentielles des six ans à venir comme le changement de statut du pays, la ruine des planteurs, la baisse des crédits pour les logements, la ruine de notre production et de nos emplois avec les accords entre les pays voisins et l’Union européenne.

« Pour une nouvelle politique »

À ce propos, le PCR souligne que les dirigeants des deux listes de candidats à ce scrutin de dimanche prochain « n’apportent aucune réponse à ces questions fondamentales » ; « pas un mot sur le changement de statut, la filière canne-sucre, la défiscalisation, la ruine de l’industrie et des agriculteurs ». Une posture qui est dans la logique de leur collaboration avec les néo-colonialistes au profit des classes dominantes par la division des Réunionnais.

Voilà pourquoi, lors de sa ‘’Marche pour le climat’’ le 29 novembre à Sainte-Marie, AID a lancé cet appel : « Alon mèt la min ansanm pou déside le sanzeman ! Nou toute dan linité, nou gagn fé bouz bann moun la politik ! ». Et dans ses 25 propositions ‘’Pour une nouvelle politique à La Réunion’’, le PCR lance un appel dans le même sens pour donner du sens à la politique : « Face à la crise que connaît La Réunion aujourd’hui, face aux nouveaux défis du 21ème siècle, rassemblons-nous pour une nouvelle politique, comme l’ont fait les Réunionnais(es) en 1945 autour de Raymond Vergès et Léon de Lépervanche pour sortir La Réunion de la misère ».

Roger Orlu

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Légende

À la ‘’Marche pour le climat’’, la rencontre entre Catherine Gaud de Tèrla, le sénateur communiste Paul Vergès et des responsables d’AID, dont le président Bruno Bourgeon.

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