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Billet philosophique
18 avril 2013
Suite à la conférence-débat très intéressante organisée mardi dernier à Saint-Pierre par la Société anthroposophique de La Réunion, en partenariat avec l’association Salanganes avec Antoine Dodrimont, président de la Société anthroposophique en France, celui-ci nous a fait parvenir un texte sur « quelques aspects de la pédagogie Steiner ». Nous publions ce document ci-après.
Dans quel sens peut-on comprendre l’enseignement ?
- L’enseignement est intimement lié à l’éducation des enfants. Il s’agit d’un processus évolutif d’accompagnement de l’être humain en devenir, pour qu’il puisse se développer pleinement dans sa globalité. Ceci implique de la part des enseignants une connaissance approfondie de la nature humaine.
Une telle connaissance nous montre que l’être humain se développe graduellement en fonction de son âge. Il existe des étapes à respecter, sans se hâter, ni traîner. Ainsi, les apprentissages précoces ne paraissent pas en phase avec le développement harmonieux de l’enfant. Au premier âge de la vie, l’enfant découvre le monde avec ses sens ; il s’émerveille par rapport à tout ce qui l’entoure et il explore le monde avec beaucoup de plaisir. Dès lors, il est important de lui offrir un environnement qui soit beau et harmonieux et d’accomplir avec lui des actions pleines de sens et de moralité. En effet, il imite naturellement tout ce qu’il voit, entend, ressent. L’enfant est un imitateur né, qui a toujours besoin de bons modèles et nous savons qu’il imite en jouant, une activité très importante et très sérieuse pour lui. Par le jeu, l’enfant se construit un monde en petit, correspondant à ce qu’il est lui-même réellement. Et en même temps, il s’approprie le monde des grands dans lequel il entre peu à peu. Il s’exerce ainsi, de façon ludique, à faire des ébauches de l’univers pleines de sens à ses yeux. Il les abandonnera au fur et à mesure, jusqu’à ce qu’il puisse sortir du cocon familial comme le papillon de la chrysalide. Ce qui importe le plus pour lui, c’est de mener l’activité qui lui convient et de le faire librement. Pourquoi, dès lors, l’introduirait-on brutalement dans un monde d’adultes étranger pour son âge, qui ne peut que le blesser, voire le meurtrir ? Et pourquoi le placer dans un univers médiatique où il ne peut pas exercer sa propre activité par laquelle il se développera réellement ?
S’agit-il de développer seulement l’intelligence ?
- Un aspect de la pédagogie Rudolf Steiner est de considérer l’être humain globalement et de tenir compte de toutes ses composantes, à savoir son corps, mais aussi le monde de ses sentiments et celui de la vie de l’esprit. C’est cet ensemble qu’il importe de nourrir et de soigner le plus correctement possible dès l’école primaire. C’est pourquoi la pédagogie initiée par Steiner intègre les activités intellectuelles, artistiques et manuelles dans une forme d’école où il n’y a pas de distinction entre les élèves. Ainsi pourront-ils évoluer ensemble, par classe d’âge, pendant plusieurs années (6, 7 ou 8 ans), sans qu’il n’y ait ni examens, ni redoublement. Par ce système, il s’agit de former, autour d’un maître ou d’une maîtresse qui suivent leur classe, un microcosme social où l’on apprend à vivre ensemble. Car la pédagogie est aussi un lieu d’apprentissage à la vie sociale : un domaine que l’on construit en le vivant d’abord et non en l’étudiant seulement de façon intellectuelle et forcément abstraite.
Dans le secondaire, il n’y aura pas de séparation entre des élèves dits intellectuels et les élèves dits manuels, du fait qu’ils pratiqueront ensemble des activités scolaires intellectuelles, artistiques et artisanales.
Pourquoi l’art joue-t-il un rôle important dans la pédagogie ?
- Dans une perspective évolutive, on peut voir que le petit enfant vit son rapport au monde avec tout son corps. À l’âge de l’école primaire, un nouveau pas est franchi. Si l’on admet que les facultés intellectuelles disponibles ne sont pas encore suffisamment développées, on peut considérer que c’est à partir d’un autre pôle, celui de la vie psychique, qu’il convient de travailler avec les enfants. C’est pourquoi le domaine de l’art sera sollicité en priorité. L’art est un moyen privilégié pour l’enfant de découvrir le monde avec tout son cœur. Si les maîtres deviennent des artistes, ils introduiront les élèves dans la connaissance de la langue, du calcul, de l’histoire... avec des images — plastiques et sonores — dans lesquelles ils pourront se plonger avec intérêt et enthousiasme. Progressivement, bien sûr, le domaine de l’image fera de plus en plus place à l’activité intellectuelle, qui est le propre de l’éducation à l’adolescence. Mais l’art sera toujours présent dans la formation.
Comment concevoir la démarche éducative à l’adolescence ?
- Ici aussi on tiendra compte de ce qui s’éveille en l’être humain comme facultés particulières. À cet âge apparaît une vie psychique propre à chaque individu. Elle se manifeste dans un intérêt élargi à d’autres horizons que ceux connus jusqu’alors. Elle comporte également le besoin naissant et non moins puissant de comprendre par soi-même ce qui se passe dans le monde. C’est pourquoi, avec des adolescents, on est appelé à travailler en construisant une démarche de connaissance avec leur participation. Par là, on élabore peu à peu le paysage intelligible d’un monde dans lequel ils pourront trouver un sens et des raisons de s’engager. Encore faudra-t-il évidemment que ce monde décide de les accueillir. Suivant une telle démarche, des concepts tout faits, des raisonnements achevés ou des jugements péremptoires de la part des adultes ne seront de mise, car ils ne permettent pas à la faculté de compréhension personnelle du jeune homme ou de la jeune fille de se forger elle-même. L’émergence d’un véritable esprit critique personnel est à ce prix. Ce qui n’est pas approprié, ce sont les apprentissages intellectuels hâtifs et tout faits qui entraîneront les jeunes à se couler dans les formes de pensée de leurs aînés au moment où ils ont à se préparer à entrer dans un monde à créer en y devenant actifs.
Ce qui est aussi important à l’adolescence, c’est de tenir compte du caractère “idéaliste” de la vie intérieure. Les jeunes ont en eux des aspirations idéalistes allant dans différentes directions : droits de l’homme, engagements humanitaires, vie sociale, professionnelle, etc. Nous trouvons là un terrain favorable à l’éducation, pour autant que les enseignants cultivent eux-mêmes des idéaux qu’ils s’efforcent de réaliser dans la façon d’exercer leur métier et dans tous leurs engagements dans le monde. Certes, les jeunes n’auront pas à suivre servilement ces idéaux, ce qui serait une atteinte à leur liberté, mais ils en recevront des images positives pour la construction de leur propre vie et du sens qu’elle pourra revêtir.
Pour terminer, si nous en revenons aux enseignants, on pourra conclure que ce qui importe le plus pour eux aux yeux des élèves, c’est d’abord d’être des hommes et des femmes qui cheminent vers plus d’humanité, qui cherchent à réaliser « l’universellement humain » dans leur être.
Antoine Dodrimont
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