Billet philosophique

S’informer, réfléchir et agir

19 septembre 2008, par Roger Orlu

Cette semaine, nous allons nous appuyer sur deux contributions de personnes inconnues du grand public pour illustrer à quel point chacun peut apporter sa part citoyenne à la transformation de notre société. D’ailleurs, régulièrement dans “Témoignages”, nous en avons l’illustration à travers le courrier des lecteurs, en particulier des amis comme Marc Kichenapanaïdou, Georges Benne et bien d’autres, qui nous transmettent à la fois des informations, des réflexions et des pistes d’actions.

La première citation est extraite du “Forum des lecteurs” d’un hebdomadaire parisien, où F. Duquesnoy s’interroge sur une « coïncidence », qui de fait n’en est pas une : « Fin juillet, la Russie et la Chine se sont entendues pour bannir dorénavant le dollar dans les règlements de leurs échanges. Elles paieront dorénavant ceux-ci en roubles ou en yuans. Or, le commerce entre ces deux pays est en plein essor et représente des milliards... de dollars tous les ans. Évidemment, c’est un coup dur pour la suprématie de la monnaie américaine sur l’économie mondiale et pour l’hégémonie des États-Unis sur la planète. D’autant que cela pourrait donner des idées à d’autres États...
Une semaine après cet épisode, la Géorgie, avec l’aide connue maintenant de conseillers américains, partait à l’assaut de l’Ossétie du Sud, provoquant la riposte massive de l’armée russe et suscitant de la part des “Occidentaux” un climat de guerre froide et des menaces vis-à-vis de la Russie.
 Sans faire de paranoïa, n’y aurait-il pas une relation de cause à effet entre ces deux événements ? La suprématie du dollar est en effet vitale pour les dirigeants américains ».
(1)
Voilà de quoi éclairer nos combats pour la justice et la paix (car les deux vont ensemble, bien sûr, comme le disait le pape Paul VI).

Autre citation. Dans “Regard chrétien”, la rubrique dominicale d’un quotidien d’Alsace, où des catholiques et des protestants invitent les lecteurs à réfléchir à un événement ou à un thème d’actualité, Gilbert Greiner, écrivait ceci l’autre semaine : « La bicyclette fait travailler davantage mes jambes afin de gagner en muscles et de perdre quelques kilos superflus. (...) Faire un peu de sport pour rétablir le poids du porte-monnaie, gagner plus en consommant moins d’énergie et surtout moins d’euros ! Au prix du carburant à la pompe, il nous faut réagir. Pour ne pas ou ne plus pédaler dans la choucroute du financement, voire de l’endettement, la devise du consommateur alsacien doit être la même : “à vos bicyclettes, citoyens !”
(...) Il n’y a plus de temps à perdre, découvrez votre programme de remise en forme perso. Mère Nature ne s’en plaindra pas. Avec quelques voitures en moins sur les routes, on respire mieux. D’ailleurs c’est pour quand la journée alsacienne sans 4X4 ?
Je crois qu’un jour tous les cyclistes, dans les campagnes alsaciennes les plus reculées, trouveront des pistes cyclables dignes de ce nom. Plus personne n’aura besoin d’avoir peur en prenant la route. Je crois fermement que le vélo l’emportera. À vrai dire, la bicyclette c’est tellement bien. Moi je “love” mon vélo ».
(2)
Voilà une manière originale de pratiquer la religion chrétienne et de la populariser. Une invitation qui tombe bien au moment où nous célébrons la Semaine européenne de la Mobilité, qui nous invite à “bouger autrement” qu’en restant esclave du tout-automobile.

1°) S’informer au mieux pour en savoir le plus possible sur les choses essentielles qui se passent dans notre vie, dans notre île et ailleurs sur la Terre.

2°) Réfléchir aux questions essentielles et urgentes de notre temps, mais aussi à celles de l’avenir, analyser les situations, les phénomènes, leurs causes multiples et profondes afin de trouver comment dépasser les contradictions dans des solutions innovantes.
3°) Agir chacun de manière libre et lutter ensemble afin de mettre en œuvre au plus vite les solutions les plus justes, jusqu’à remettre tout en question...
N’est-ce pas là les trois tâches prioritaires qui nous incombent ? Pouvons-nous échapper à ces trois axes prioritaires si nous voulons assumer pleinement nos responsabilités ? En tout cas, si nous ne nous y consacrons pas, inutile de se plaindre.
S’informer, réfléchir et agir pour changer les choses, n’est-ce pas aussi un peu philosopher ?

Roger Orlu

* Envoyez vos critiques, remarques et contributions afin que nous philosophions ensemble...! [email protected]

(1) Voir “l’Humanité-Dimanche” du 11 au 17 septembre 2008, page 6.
(2) Voir les “Dernières Nouvelles d’Alsace” du dimanche 7 septembre 2008, page 10.


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