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Billet philosophique
2 juillet 2010, par
Ce mercredi 30 juin s’est déroulé au Virgin Mégastore de Saint-Denis le second “Café Philo Solidarité” organisé par le Cercle Philosophique Réunionnais, présidé par le sociologue Laurent Médéa. Près d’une trentaine de personnes — dont beaucoup de jeunes — ont participé à cette rencontre, dont l’invité était Stéphane Hoarau, directeur de “Point d’orgue”, revue créole de l’océan Indien. Cette rencontre a permis de souligner l’importance du combat des Réunionnais pour la reconnaissance, le respect et la valorisation de leur identité culturelle. Un combat mené et soutenu par un nombre croissant de militants culturels, artistiques et éducatifs, y compris les ami(e)s de la philosophie à La Réunion.
“Témoignages” conseille à ses lecteurs de lire la revue “Point d’orgue”, qui vient de publier son numéro 3 sous le titre « Batarsité », en hommage aux artistes, militants et responsables politiques qui ont conduit l’UNESCO à inscrire le maloya au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité le 1er octobre dernier. (1) Les deux précédents numéros étaient intitulés « Farfar » et « Tramay ». Le directeur a présenté aux participants au “Café Philo” les différentes approches de son équipe afin de « décrisper le débat identitaire » et d’aider nos compatriotes à « se décomplexer en s’exprimant en Réunionnais » afin de « faire face sereinement et de façon responsable à nos problèmes ».
L’un de ses collaborateurs, Eric Naminzo, a déclaré que « personne ne peut être insensible à notre identité réunionnaise et à ses valeurs, en particulier aux richesses de notre langue créole, le ciment de notre culture ».
Un appel à la mobilisation des Réunionnais
A ce propos, un autre membre de l’équipe, l’écrivain Serge Ah-Kon, a présenté les résultats de l’enquête réalisée l’an dernier par l’IPSOS, qui montre à quel point les Réunionnais sont de plus en plus conscients des richesses de leur langue maternelle et persuadés que l’enseignement du créole à l’école est à développer pour lutter contre les échecs scolaires. Il a souhaité que les institutions accentuent leurs efforts dans ce sens, car « l’oppression dont souffre encore la langue créole dans notre pays montre à quel point une décolonisation mentale et idéologique est plus que jamais à accomplir ».
Serge Ah-Kon a également plaidé pour un renforcement des échanges entre écrivains, artistes et militants du créole afin d’essayer de trouver un consensus sur la graphie de notre langue. « En tout cas, dit-il, nous devons continuer à écrire en créole et enseigner cette écriture ; en effet, beaucoup de langues disparaissent sur la planète car elles ne sont pas écrites ».
Pour Stéphane Hoarau, « dans le monde entier, on est préoccupé par ce problème des langues, identités et mémoires menacées ». Il a lancé un appel à la mobilisation des Réunionnais autour de cette cause, qui est liée à la bataille pour le développement durable.
Des contradictions à dépasser
D’ailleurs, au cours de ce débat, il fut souvent question des contradictions à dépasser dans le domaine culturel. Parmi ces contradictions, il y a par exemple le fait suivant : d’une part, la réunionnité de notre société progresse, le peuple réunionnais exprime de plus en plus sa conviction qu’il a une identité spécifique et particulièrement riche, les citoyens — surtout les jeunes — sont toujours plus nombreux à être persuadés que c’est à eux de prendre en mains l’avenir de leur pays et à entrer dans l’ère de la responsabilité pour achever la décolonisation de leur pays afin de bâtir un développement durable ; d’autre part, on constate tous les jours dans le monde économique, administratif, médiatique, éducatif, socio-culturel et politique les ravages du rouleau compresseur de l’assimilation et de l’aliénation (il n’y a qu’à voir la différence de traitement qu’il y a eu à l’égard des équipes de football de Chine et de France lors de leur venue pour un match amical dans notre île).
Nous pouvons citer un autre fait : d’une part, les diviseurs des Réunionnais, afin de tenter de profiter toujours davantage et le plus longtemps possible du système en place dont ils sont les privilégiés, font le maximum pour tenter d’exciter les communautarismes et pour cultiver des inégalités et des hiérarchies entre nos cultures ancestrales, comme par exemple entre la langue créole et le français ; d’autre part, de plus en plus de Réunionnais combattent ces divisisions et discriminations et ils apprécient à la fois les trésors de leur diversité culturelle et le potentiel immense de leur unité réunionnaise, basée notamment sur l’interculturalité et sur l’intraculturalité.
Pour surmonter toutes ces contraditions, nous retiendrons ces mots du poète, écrivain et journaliste réunionnais Alain Lorraine (1946–1999), cités dans l’éditorial de Stéphane Hoarau : « tienbo le rein, soyons solidaires ! ».
Roger Orlu
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(1) site : www.maloya.org – contact : [email protected]
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