Billet philosophique

« Un monde de fraternité et de loyauté » 

12 juin 2015, par Roger Orlu

Une des questions philosophiques essentielles que nous avons déjà évoquées dans cette chronique est la suivante : quel sens je donne à ma vie et quelles sont mes relations avec les autres ? Pour répondre à cette question, nous avons cité — entre autres — plusieurs artistes réunionnais engagés dans la transformation de notre société. Aujourd’hui, nous allons rappeler quelques idées mises en avant à ce sujet par un grand auteur, compositeur et interprète français, décédé le 13 mars 2010 à 79 ans et à ne pas oublier.

Le groupe Oté Pirates — avec Patrick et René Sida aux côtés de Didier Delezay — lors de son concert au Port le 11 juin 2011 en hommage à Jean Ferrat.

Ce lundi 8 juin, la chaîne de télévision France 3 a diffusé un vibrant « hommage à Jean Ferrat » pour célébrer le 5ème anniversaire de sa disparition et pour faire connaître l’œuvre de ce célèbre chanteur, « un homme de grands combats », comme l’a dit l’animateur du documentaire. D’ailleurs, de nombreuses chansons et interventions de l’artiste ainsi que des témoignages de ses proches y montrent vraiment à quel point il ne s’est pas contenté de chanter « pour passer le temps » mais pour donner un sens profond et sincère à ce « joli nom, camarade ».
Autrement dit, pour l’auteur de ‘’Ma môme’’, le plus important était vraiment de « refaire le monde » et de « changer la vie en abolissant la misère ». Tout cela, pour bâtir « un monde de fraternité et de loyauté ».

« Penser aux autres »

Que signifie un tel engagement ? Eh bien, combattre toutes les formes de racismes et d’inégalités, parce que « tous les hommes sont égaux ». Et puis se mettre « en groupe, en ligue, en procession » pour « penser aux autres ».
En effet, « il est temps que le malheur succombe », comme le dit aussi Jean Ferrat dans ‘’Ma France’’ et il nous rappelle que « la société sera plus juste quand les gens ne seront plus soumis à l’exploitation de l’homme ». Selon lui également, « ce n’est pas du passéisme de vouloir que les gens vivent bien » et il vaut mieux éviter que « toute ma vie se résume en pas dérisoires ».

« 20 ans de guerres colonialistes »

Pour toutes ces raisons, ce « sympathisant communiste » affirme dans le documentaire : « je n’ai pas voulu retourner ma veste et me résigner » ; et il a exprimé l’espoir qu’« un jour viendra où les gens s’aiment ». Cette culture de l’amour (« que serais-je sans toi, qui vins à ma rencontre ? ») et de l’engagement pour la justice et la paix (« je suis de ceux qui manifestent » contre « 20 ans de guerres colonialistes ») a marqué toute la vie de Jean Ferrat.
Voilà pourquoi, en tant que Réunionnais, nous n’oublions pas cet artiste qui a visité le plus grand bidonville de La Réunion au Cœur Saignant du Port en mai 1972 aux côtés de Paul Vergès et ses camarades. D’où l’importance aussi des concerts que lui consacre le groupe réunionnais Oté Pirates depuis plusieurs années, afin que nous soyons toujours fidèles à ses combats face aux trahisons et divisions.


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