Billet philosophique

Une « année des enjeux et des défis à relever »

2 janvier 2016, par Roger Orlu

Après les belles fêtes et jolis vœux de nouvel an pour 2016, une question se pose à La Réunion comme dans le monde entier : kosa nou fé astèr ? Au-delà des beaux souhaits proclamés, qu’allons-nous faire concrètement pour résoudre au plus vite et au mieux les graves problèmes socio-économiques, environnementaux, culturels et politiques de nos sociétés ? Une question philosophique que l’on peut se poser en ce début d’année…

Maurice Gironcel. (photo A.D.)

Deux mois avant l’ouverture à Paris de la COP 21, le journal ‘’L’Humanité-Dimanche’’ a publié un entretien avec Marc Fontecave, chimiste et membre de l’Académie des sciences en France, sur l’importance et l’urgence d’en finir avec les émissions de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. « Après avoir brûlé pendant deux siècles les carburants fossiles, l’humanité pourrait faire le chemin à l’envers », dit le scientifique, pour qui cela « doit faire l’objet d’une forte réflexion prospective ».

« Il n’y a pas d’autre choix que de faire confiance à la recherche et lui donner plus de moyens financiers et humains, et plus de temps », ajoute le scientifique, qui propose des mesures chimiques pour que le dioxyde de carbone ne soit « plus émetteur de gaz à effet de serre ». Après les belles proclamations des chefs d’État à Paris, quelles décisions politiques concrètes seront donc prises à ce sujet dans les mois et années à venir pour sauver l’humanité ?

La pression de la société civile

À ce sujet, le génie collectif du peuple réunionnais montre également à quel point il est sensible à ce problème et propose des solutions concrètes, comme le prouve par exemple Karl Hoarau, maître de conférences en climatologie à l’université de Cergy-Pontoise près de Paris, dans ses réponses au ‘’Quotidien’’ de dimanche dernier. Ainsi, dit-il, « les engagements pris par tous les pays lors de la COP 21 ne suffiront pas à contenir le réchauffement à + 1,5 degré par rapport à la température de l’ère pré-industrielle (1850) ».

Pour Karl Hoarau, « il faut qu’on fasse vite pour arriver à limiter à + 2 degrés. Mais les politiques n’ont pas la même durée de mandat que le temps climatique. Il faut que la société civile fasse pression sur les gouvernements ».

Une nation libre et responsable

Nous allons citer un autre exemple d’engagements de Réunionnais dans ce combat : c’est l’éditorial de ‘’l’Agenda 2016’’ du Sidélec Réunion (Syndicat Intercommunal de l’Électricité dans le pays), publié par Maurice Gironcel, le président de cette instance. Ce co-secrétaire général du Parti Communiste Réunionnais et maire de Sainte-Suzanne attire avec raison l’attention de nos compatriotes sur l’importance de 2016, cette « année des enjeux et des défis à relever », comme sur le fait qu’« ensemble nous devons résolument nous tourner vers l’avenir ».

Cet élu réunionnais, qui a fait de sa commune une des seules villes du pays produisant plus d’énergie (renouvelable et non polluante) qu’elle en consomme, rappelle que l’un des enjeux essentiels de cette année sera le vote de la loi « pour l’égalité réelle Outre-Mer ». Donc unissons-nous et luttons ensemble chaque jour pour que cette loi mette un terme au système néo-colonial instauré après la loi anti-coloniale du 19 mars 1946 et fasse du peuple réunionnais une nation libre et responsable pour un développement durable et humain de son pays, solidaire des peuples frères de l’Indianocéanie.

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