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19 décembre 2013
La réalité a besoin d’amphétamines. Voilà en substance ce vers quoi tend le petit livre de Watzlawick.
« Ce que nous appelons ‘réalité’ (individuelle, sociale, idéologique), écrit-il, est une interprétation, construite par et à travers la communication. Un patient est donc enfermé dans une construction systématisée, qui constitue son monde à lui. Dès lors la thérapie va consister à tenter de changer cette construction… Une idée, pour peu qu’on s’y accroche avec une conviction suffisante, qu’on la caresse et la berce avec soin, finira par produire sa propre réalité ».
Tout lecteur attentif trouvera en ce livre une amorce habile, pétillante, habilement référencée : tissée d’anecdotes empruntées à des domaines variés de la connaissance, quoi qu’un peu délayée - surtout en son centre… Il trouvera cependant que la manie à moderniser les anecdotes de Nasr Eddin Hodja, sans le citer nommément, est un tantinet malséante. Il constatera encore que le manuel se mue en une sorte de machine qui tourne à vide. Il se dit : Quand est-ce que ça va se terminer, parce que c’est pas tout ça, j’ai à faire. Le livre refermé, vous concluez que l’auteur n’avait pas grand-chose à dire, qu’il a su vous attirer avec quelques pages aguichantes dans l’unique but de vous le faire payer ensuite : de vous punir de votre plaisir initial. Vous ne comprenez pas d’ailleurs la raison pour laquelle vous n’arrêtez pas de dévorer des navets, et vous avez envie de chanter à tue-tête l’hymne national de l’Autriche gemütliche qui remonte au joyeux temps de la peste bubonique : « Oh du lieber Augustin, alles is’ hin », qu’on peut traduire approximativement par : « Oh, mon Dieu, tout s’est mué en crotte ! » Voilà un bel ouvrage qui tend à vous dégoûter d’avoir ce qu’on appelle une cervelle, vous vous préféreriez tout autant en légume. Comme annoncé en titre, "Faites-vous-même votre malheur" a atteint son objectif.
Il y en a qui cultivent les myosotis, d’autres le malheur. À plus forte raison que, si le bonheur est impersonnel, banal, le malheur est autrement plus séant du fait qu’il attire l’attention, qu’il s’adapte aisément à votre personnalité, se décline en variantes autrement plus convaincantes que le bonheur inodore, incolore et sans saveur que les publicistes n’ont de cesse de nous bassiner.
Et puis, il y a dans le malheur cet avantage ineffable de surprendre : « -Ça va ? –Non, et toi ? » D’emblée, le ton est donné ; vous conquérez l’adhésion.
Si l’homme est un crétin, le monde part à vau-l’eau, la politique ne sert à rien, la justice une mascarade hautaine, les relations amoureuses le masque d’intérêts sordides, alors oui, le malheur est préférable à la béatitude. L’univers est biaisé, tout est perdu d’avance, c’est le « À quoi bon ? » de Bartleby. Combien sont-ils à ne s’entourer que de crétins, pour ne pas se faire d’illusions sur leurs contemporains ?
On l’a compris, passé outre l’aspect parodique, Watzlawick travaille sur la couleur du temps, c’est-à-dire sur le sentiment que l’on a du passé et de l’avenir.
« La Parodie » d’Adamov retrace l’évolution de deux hommes fort différents, un masochiste qui s’enferme dans une attitude de repli et un homme plein d’allant doté d’un optimisme béat. Ils finissent tous deux pitoyablement laminés par l’existence. L’un mourra, écrasé par une voiture, tandis que l’autre terminera ses jours en prison. « Toutes les destinées, précise le dramaturge, s’équivalent, le refus de la vie (N.) et son acceptation béate (l’Employé) aboutissent toutes deux, et par les mêmes chemins, à l’échec invévitable, à la destruction totale ». Adamov fait monter sur la scène la formule d’Henri Barbusse « L’optimiste est le perpétuel complice de tous les malfaiteurs ». C’est sans solution.
Mais l’avantage principal du livre de Paul Watzlawick est de proposer un vade-mecum des procédés de la mauvaise foi, fort utile en temps de crise.
Le précepte biblique, constate-t-il, aurait plus de sens si on l’entendait à l’envers : « Haïs ton prochain, comme toi-même ! » Car il s’agit de faire de la vie un charnier dans cette bataille contre l’armée des crétins.
Il nous donne la recette pour passer du stade du pessimiste simple au défaitisme, c’est-à-dire à un pessimisme d’action, à savoir : être pessimiste au point de couler son propre bateau en pleine mer. Au moins là, la situation est claire.
Le propos du psychanalyste tend à nous faire sentir l’ivresse de la chute. L’auto-dévalorisation en tant que voie express de la réussite : contrairement au lieu communément admis, il est plus facile de réussir son échec que de réussir sa réussite. D’ailleurs, la pièce est si mince que la fa(r)ce est inscrite en creux sur l’autre versant.
Il existe cependant une fleur antidote à la posture recommandée par Watzlawick, celle-là même qui guérit de la démarche de la seiche qui consiste à avancer en reculant : elle nous est tendue par le poète japonais Masaoka Shiki :
« Qui déteste ce monde
Se doit d’aimer
Les fleurs de chardon ».
Jean-Charles Angrand
Faites vous-même votre malheur (The Situation is hopeless but not serious) de Paul Watzlawick, aux éditions du Seuil.
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