
Turbulence à la Mairie de Saint-André
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5 janvier 2017, par
« Bon réveillon, Monsieur, lance la caissière de la station service. »
Sourire de convenance. « Vous aussi. » Le plein est fait en prévision de la soirée, sur la route, du côté du volcan. Seul endroit préservé. À minuit, la petite, derrière, dormira certainement au milieu de ses coussins, sous la couverture, tête sur l’accoudoir. Il écoutera en sourdine France Inter, et aux bips, tenant compte du décalage horaire, se retournera, pour la photo du nouvel an comme les années précédentes. Elle ne se réveillera pas au flash. Il sourira intérieurement, redémarrera pour rentrer sans hâte, par les routes obscures, vides et tortueuses des contreforts du volcan, la nuit du nouvel an.
Sur les deux heures du matin, ils seront de retour en espérant que l’hystérie sonore du réveillon soit définitivement révolue, il pourra alors la coucher sans crainte et sans bruit.
Cette année, à Noël, la clim portative n’y a pas changé grand-chose, bien que le moteur soit à l’intérieur. Le double vitrage même n’étouffe pas les détonations des pétards et des fusées. Contrairement aux voisins qui sortent sur le parking pour admirer le spectacle, il n’éprouve aucun plaisir à voir les feux d’artifice éclater en scintillements de couleurs dans le ciel de minuit, dès lors que son enfant se bouche les oreilles, se réfugie contre lui, geignante. Panique, tremblements, la souffrance sur le visage à chaque déflagration.
Déjà pour tirer la chasse d’eau, de la paume de la main elle se bouche une oreille, tête penchée du côté de l’épaule opposée levée afin de préserver l’autre. Dans ces conditions, on ne se montre pas trop regardant quand les toilettes ne sont pas propres.
Cette année, le jour de Noël, il y avait un pigeon mort sur le gazon du jardin, tête bêche tournée vers la maison.
Alors, quand il a visionné le DVD « Peter et Elliott le Dragon », il a tout de suite compris ce qu’aucun critique n’avait relevé.
Cela lui était apparu d’abord comme un mystère : comment peut-on être ému à ce point devant un dragon de peluche qui vit des aventures en toc auxquelles on peine à croire ? Serait-ce parce que « Peter et Elliott le dragon », version 2016, ne raconte pas l’histoire niaiseuse d’un gamin perdu, puis recueilli par un monstre gentil et ballot, mais le parcours d’un enfant autiste qui peu à peu sous la sollicitation d’une famille aimante sort de son monde fantasmagorique pour aller vers les autres ?…
Précisons que dès qu’il s’agit de l’autisme, il convient de se garder de l’autocentrisme habituel des neurotypiques, comme de la désincarnation tubulaire des chiffres. Pierre Rabhi, dans son ouvrage « La convergence des consciences », à l’article « Autisme et santé mentale », saisit tout à fait le renversement que fait la société quand elle s’en tient à l’autisme : « Comment une pseudo-civilisation, écrit-il, qui valide toutes les folies : armes, destruction des forêts, empoisonnement des mers et des terres, esclavages, asservissement des humains par les humains, subordination des femmes par les hommes, égoïsme, éducation à la violence par la compétition… peut-elle être en bonne santé ? Dans un tel contexte, l’autiste peut acquérir une sorte de noblesse par l’innocence. Ces âmes qui ont un regard éclairé [ce sont ses mots !], et peut-être lucide, refuseraient en quelque sorte d’entrer dans le monde. »
S’il faut demander à l’enfant autiste de quitter le gentil dragon qui flotte en lui, autant faudrait-il demander aux adultes d’abandonner le méchant dragon qui est en leur pouvoir et qui saccage le monde qui tourne en rond autour d’eux… Dans cette dualité, le film balise une sorte de moyen terme par lequel chacun fait un pas vers l’autre, et ce moyen terme, le nouveau Peter – car la filiation avec Peter Pan est évidente-, aidé en cela par Grace et Natali, réussit à le trouver.
Car le garçon est en danger en compagnie de son Dragon, mais ce danger, il est nécessaire de le définir : danger de l’enfermement, danger de la chute, un dragon n’est pas un médecin ; le langage du dragon est restreint aussi.
S’il est souhaitable que l’enfant autiste apprenne à s’en séparer, cela consiste, entendons-nous bien, à faire l’effort de dompter l’humanité qu’il y a en lui, avec ce que ça comporte d’incomplétude, de duplicité pour ne pas dire de complicité, de violence aussi, comme le montre le film.
L’autisme est tension vers un ailleurs, un ailleurs qui fascine le parent. La main tendue n’est jamais tout à fait prise. Comme au-dessus d’un puits sans fond, quand on se penche pour en scruter l’obscurité, on se surprend à éprouver une sorte d’ivresse, une attirance. Mais une forme d’interdit, un vertige fondamental empêche vos pieds de quitter le sol, il vous faut rester dans ce monde-là, avec toute la crasse qu’il accumule.
Aussi à considérer que la reconnaissance du dragon nécessite la pose initiale du diagnostic sur ce monde comme le fait Rabhi et sur l’Enfance, elle implique de même qu’il faille reconnaître que cette enfance essentielle n’appartient pas complètement au monde de l’adulte, qu’elle lui échappe en partie, et qu’on ne peut qu’y jeter des ponts – ce qui renvoie, n’est-ce pas ?, à la scène finale du film.
Jean-Baptiste Kiya
- > Cf. sur le site la chronique « Handicapable ! »
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