
Assemblée générale de la section PCR de Sainte Suzanne
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2 juillet 2015, par
Quand bien même Yersin se défiait de la politique, il eut beau se tenir éloigné des centres décisionnels, résider en Annam (cette « saleté de la politique », disait-il), c’est sous le képi rouge à l’ancre de marine qu’il faisait carrière, dans le Corps de santé colonial. Il n’y coupait pas.
« Il y avait encore du blanc sur les atlas et des maladies inconnues » au tournant du siècle. Le système colonial usait de la médecine tout autant que des armes pour (se) convaincre de sa suprématie. L’Occident répandait sur le monde la science et la raison : c’était ses principales armes de sa convoitise.
La défaite de Sedan en 1870 avait fait perdre l’Alsace et la Lorraine, la France s’en trouvait restreinte, ça ne passait pas, il fallait se venger, on aurait l’Afrique. Voilà la nation, à la conquête d’un vaste empire outremer, bien plus grand que celui des Allemands. « Des îles des Caraïbes à celles de la Polynésie, de l’Afrique à l’Asie : pas davantage que sur l’Union Jack le soleil ne se couchait sur le drapeau tricolore ».
Partout, la bande à Pasteur joue des coudes avec la bande à Koch (les Allemands) qu’il faut prendre de vitesse. Les deux camps bénéficient de l’accélération des moyens de transports, de la vapeur.
Même Rimbaud, le Poète révolutionnaire avait délaissé les Mots bleus et rouges et verts pour convoyer à dos de chameaux des caisses d’armes pour le roi Ménélik, affirmant de la sorte haut et clair la suprématie française devant les visées territoriales anglaises et égyptiennes menées par Gordon.
Dès le début de sa carrière, en1889, fraîchement émoulu de son doctorat de médecine, Suisse et bilingue, Alexandre Yersin est mandaté par Pasteur pour se rendre en Allemagne suivre à l’institut d’hygiène de Berlin les cours du décrouvreur du bacille de la tuberculose, Robert Koch. De l’espionnage. « Le grand lama Koch » attaque violemment Pasteur dans ses écrits. Yersin traduit les travaux du Maître pour Pasteur, dessine le plan du laboratoire de Berlin, rédige un rapport pour conclure qu’il ne sera pas bien difficile de faire mieux à Paris. Dès son retour, les bâtiments de l’institut Pasteur sont inaugurés avec pompe par le chef de l’État Sadi Carnot et ses hôtes internationaux. Ainsi s’affirme le rayonnement de la France.
Même éloigné, depuis 4 ans à Nha Trang, des centres politiques, Yersin est dans le viseur des autorités françaises qui le rappellent afin d’identifier à Hong Kong le facteur de la peste qui fait des ravages.
Bien entendu pour le savant, soigner la peste, c’est aussi soigner la société de l’antisémitisme. On est en pleine affaire Dreyfus. « Comme autrefois on accusait les juifs de propager la peste, on les soupçonne aujourd’hui d’avoir fomenté la défaite et trahi la France », précise Patrick Deville. Si à l’entrée du square Boucicaut, en bas du Lutetia, un panneau fut planté en 40 : « Parc à jeux, Réservé aux enfants, Interdit aux juifs », les antécédents ne manquent pas : « Interdit aux chiens et au Chinois », pouvait-on lire à l’entrée d’un parc de Shanghai dans les années 20.
Soigner la France de son mépris donc. Yersin ausculte et traite gratuitement les Annamites qui viennent le consulter. À sa mère il explique : « J’ai beaucoup de plaisir à soigner ceux qui viennent me demander conseil, mais je ne voudrais pas faire de la médecine un métier, c’est-à-dire que je ne pourrais jamais demander à un malade de me payer pour des soins. » Il précise : « Demander de l’argent pour soigner un de ces malades, c’est un peu lui dire la bourse ou la vie. »
Il n’empêche, les villageois continuent de l’appeler « Monsieur Nam » : Monsieur Cinq, en référence à ses cinq galons de médecin-colonel du Service de Santé de la Colonie. C’est peu dire que ce saint laïc, cet anachorète, cet ours, n’échappe pas à son destin de représentant de la France, tout accroché à la terre du Vietnam, à ses herbes hautes, emporté au courant du siècle naissant. 1902, à la demande de Doumer, alors gouverneur général de l’Indochine, il crée et dirige l’Ecole de médecine de Hanoi. En 1904, il est nommé mandataire en Indochine de l’Institut Pasteur de Paris et directeur des Instituts de Saigon et de Nha Trang. On implante des instituts Pasteur partout en brousse, comme on installait des comptoirs, des forteresses, des casernes. La politique française, Yersin, l’a bien compris avec sa piqûre de rappel en 1895 est une maladie pour laquelle il n’y a point de traitement.
Sitôt que le savant est envoyé étudier la « fièvre bilieuse » à Madagascar, il comprend qu’il s’agit d’une maladie inexistante, en vérité une maladie politique : la maladie du politique, précisément.
Voici ce qu’écrit Patrick Deville, son biographe : « Sa mission à Madagascar est davantage politique que scientifique et Yersin n’est pas dupe. C’est la grande histoire de la colonisation. C’est l’image de la France qu’on l’envoie répandre, comme on enverra Lyautey la répandre au Maroc. Dans les gardes à vue au commissariat, se succèdent le dur et le gentil. Si la présence de Yersin ne suffit pas à convaincre les Malgaches on enverra Gallieni. » Et de conclure : « Comme le Malgache fait sa mauvaise tête on envoie Gallieni. »
Le progrès, au vrai, a sans doute fait beaucoup plus de morts que les épidémies. Conrad a décrit l’horreur du chantier du train des Belges, et Daguerches celui du railway français Siam-Cambodge. Un mort par traverse. Yersin, lui aussi, croyait ouvrir des routes, mais ce n’était pas toujours les siennes.
En 43, alors qu’il s’éteint, les physiciens enfermés à Los Alamos inventent l’arme atomique, partout dans le monde les découvertes des pasteuriens servent à préparer des armes bactériologiques.
Une dizaine d’années après la disparition du savant, la médecine commence à s’enliser en Afrique équatoriale, préfigurant les décolonisations. La maladie du sommeil inspire aux savants la lomidine, le médicament qui devait sauver le continent. Une sale affaire sanitaire exhumée des cartons par le chercheur Guillaume Lachenal et qui inspire ce chants du Cameroun : « Ndond meuzengue anga lere me nguet iben : L’injection contre la maladie du sommeil m’en a fait voir de toutes les couleurs… » La lomidisation est bien entendu déconseillée aux Européens, mais obligatoire pour les Africains qu’on va débusquer dans les villages et sur les check-points. Les effets secondaires sont calamiteux, tout comme cette colonisation qui rétrécit la planète, ce que continue la mondialisation. Déjà Yersin constatait : le monde est devenu en tout lieu le même, « la même magie bourgeoise à tous les points où la malle nous déposera. » Mal sans remède.
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