
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
16 août 2012
Le célèbre géographe Abraham Ortelius, proche de Bruegel, écrivit un jour que l’artiste avait « peint bien des choses qui ne peuvent être peintes ». Et ajoutait : « Dans toutes les œuvres de Bruegel, il y a toujours plus de pensée que de peinture ». Alors en quoi consistait la pensée de Pieter Bruegel, celui qu’on appelait aussi « Pieter le Drôle » ?
Un : Paysages de stoïciens. Au Moyen Age, c’est l’homme qui détermine le sujet ; chez Bruegel, en revanche, c’est toujours la Nature qui détermine l’homme. Anti-italianisant, les hommes y sont des caricatures dans des paysages grandioses : épouvantails dans des champs de blé. Pour Bruegel, l’homme est une sale bête, bien inférieure à ce qui reste de la Création. Alors le paysage engloutit tout, et l’homme pris dans un déluge de paysage.
Icare, orphelin, privé de son mythe, se noie dans un océan de désintérêt ; Marie et Joseph ne sont que deux pauvres bougres parmi tant d’autres dans un silence de neige. Le Christ est perdu dans la foule-paysage. Car quand l’homme n’est pas nié par le paysage, il devient paysage lui-même.
Ce que disaient les stoïciens, qui mettaient en avant la petitesse de l’homme face à « l’infini et la grandeur du monde », Bruegel l’a mis en peinture.
Deux : Dialectique du corps. Dans sa dégringolade d’anges, plus ils se rapprochent du bas du tableau et plus ils se transforment en démons, et les démons veulent partir à la conquête du ciel. Bruegel est le peintre de la laideur, il tourne le dos aux maniéristes qui cherchent à saisir la beauté parfaite du corps comme Dieu l’aurait créé. Le flamand, lui, montre le corps pris dans le cycle de la vie : qui mange, boit, danse et chie. Plus il est dévêtu, plus il se rapproche du mal —, mais en même temps, il virilise ses paysans avec humour, mais sans moquerie. Étrange métamorphose du corps bruegelien...
Trois : La dimension encyclopédique. L’encyclopédie est une entreprise qui remonte bien avant l’Encyclopédie. L’Académicien Erik Orsenna le rappelle dans son traité du papier “Sur la route du papier”, en des termes qui ne souffrent la contradiction : « Nous autres Français, dont la morgue est une seconde nature, aimons croire que l’encyclopédisme est notre monopole, que les Lumières de notre XVIIIème siècle sont sans égal dans l’histoire intellectuelle du monde. La seule consultation des titres de quelques ouvrages écrits par les Arabes entre 750 et 1200 suffit à rabattre notre caquet ». Et de citer des travaux dont certains font plus de trente volumes.
Point n’est besoin de remonter ni d’aller si loin : une importante partie de l’œuvre picturale du flamand (1525-1569) se présente comme une encyclopédie visuelle. Citons les “Proverbes flamands” dans lequel se déchiffrent pas moins de 118 proverbes, “Jeux d’enfants” qui représente des groupes de plus de 250 garnements, ou la série des “Mois” qui répertorie les formes, les couleurs, les us et les travaux propres aux douze mois de l’année. La dimension encyclopédique est une donnée chère à Bruegel qui s’essaie dans une œuvre unique à rendre la totalité des formes d’une thématique. D’où ces perspectives multiples qui éclatent le regard et lui donnent plusieurs points de fuite, plusieurs directions possibles.
Quatre : La Parabole du Semeur : semant tout à la fois la Bonne et la Mauvaise Parole. Tableaux politiques et a-politiques. Bruegel peint dans l’ombre de la Tour de Babel Anvers la cosmopolite, face au Christ se positionnent les armées du duc d’Albe. La Bible sert au peintre de livre pour déchiffrer les événements contemporains. Et puis, on trouve une langue pendue au gibet sous laquelle dansent des paysans : précisément ceux qui ne sont pas attachés à ce cursus honorum qui déshonore ceux qui y courent...
On ne saurait finir sans définir la place du peintre et du spectateur.
1) Souvent, comme pour Hitchcock, Bruegel se met en scène au milieu d’une foule — et comme pour le maître du suspens, c’est un jeu que de le deviner : Bruegel, tout comme le cinéaste, cherche à aiguiser le regard du spectateur, à l’amener à regarder, et non point à voir.
2) On ne peut regarder une œuvre d’M.-C. Escher sans se demander où se trouve le spectateur. Bizarrerie de se mettre ainsi en abîme. Dans deux tableaux de la fin de sa vie (1558), Bruegel va situer le spectateur dans son œuvre et l’y faire entrer. C’est le cas de “La Parabole des aveugles”, ce que j’ai montré dans la nouvelle “Le Critique d’art” (journal du 10 août dernier : temoignages.re/Handicapable !). C’est aussi le cas dans un autre tableau intitulé “Le Proverbe du dénicheur”, qui est une féroce critique de l’art et du regard qui empêchent d’agir. Le spectateur, suivant le proverbe mis en scène (« Qui sait où se trouve le nid, le sait ; qui le vole, le possède »), voit le voleur et le pointe du doigt à la communauté, mais ce faisant, il ne voit pas où il va et s’apprête à glisser dans la fange, à l’instar de l’aveugle qui nous représente dans la Parabole... Regardons l’autre sans s’oublier soi-même.
Jean-Charles Angrand
Stage avec René Lacaille dans l’Ouest
Invité à La Réunion par le Kabardock, dans le cadre d’une résidence avec son projet "Fanfaroné", René Lacaille, qui vient de sortir son nouvel album "Poksina" récemment (Label DAQUI/Harmonia Mundi), animera un stage avec le PRMA. 10 personnes maximum, tout instrument. René est multi-instrumentiste, et ce qui compte pour lui est avant tout le rythme et l’harmonie, quel que soit l’instrument : Tél : 02-62-90-94-60 |
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