
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
18 octobre 2012
« La rêverie a quatre domaines, quatre pointes par lesquelles elle
s’élance dans l’espace infini ». Gaston Bachelard positionne sa critique
de I’imagination poétique au seuil de l’être. Gnome, salamandre,
ondine, sylphide, les quatre « inspirations » renvoient aux quatre
éléments des Anciens et des alchimistes, quatre états de l’être dont se
compose l’univers et le mental, a savoir : eau, feu, air et terre.
Le topique du phare ne semble pourtant pas avoir reçu l’éclairage qu’il
mériterait dans l’oeuvre du philosophe de l’imagination, alors qu’il se
trouve dans cette configuration symbolique au centre, a la croisée des
tensions.
Avec son chemin qui monte, l’escalier en colimaçon menant a la
lumière : sa lampe, « étoile prisonnière », qui s’ouvre et se referme,
rayon de soleil qui se déplie et se replie, le cercle de ténèbres
s’écartant, les abysses qui grondent a ses pieds, son oeil qui sonde l’infini, gardien de l’humanité et de la raison au milieu du chaos, c’est
à la fois tout le cosmos qui parle ici sur la terre, et tout l’homme qui
questionne le cosmos.
« L’arbre est un nid dès qu’un grand rêveur se cache dans l’arbre », a
écrit Bachelard ; il en est de même du phare, mais c’est la raison qui
s’y trouve niche, a son sommet, dans une union réalisée du cosmos et
de l’intime.
Bernard Batou, le président de l’Association pour la Sauvegarde de la
Mémoire Réunionnaise (ASMR) a préparé dans Le Phare du Beau Pays
ce travail de réfraction dont le Contemplateur a besoin. Il a remonté
l’histoire du phare de Sainte-Suzanne comme on remonte une montre,
interroge la mémoire des anciens, donne vie aux pierres. Il a réinstallé
le bâtiment blanc et rouge au creux de l’instant qui tourne.
Construit en 1845, le phare de Bel-Air à Sainte-Suzanne, est, nous
raconte-t-il, le premier phare de La Reunion, mais aussi le dernier,
celui du Port s’étant effondré en 1974. Mesurant plus de 20 mètres de
haut, il a été conçu pour éviter les naufrages sur cette partie de l’île
exposée aux alizés et à la houle, signalant les écueils de la Marianne et
du Cousin. Il a longtemps servi de repère aux marins venant de
Maurice, de l’Inde, qui cherchaient à gagner la rade de Saint-Denis.
Abritant un logement de fonction, avec Salle des machines, son
escalier tournant aux 73 marches, de bois de natte à l’origine, mène à
un optique flottant sur cuve remplie de mercure, système élabore par
Augustin Fresnel, ingénieur aux Ponts et Chaussées, des 1821 pour
accroître le pouvoir d’éclairage des phares. S’y trouve encore l’ancien
groupe électrogène à démarrage manuel. Le système d’optique
tournante à trois éclats est visible jusqu’à 19 milles marins.
Classe, le 18 juin de cette année, monument historique de La Reunion,
par la commission nationale, c’est toute une mémoire que l’on protège,
et que l’auteur a choisi d’évoquer dans une de ses chansons aussi a
paraître, composée pour son groupe Mascareignas.
Car Bernard Batou lui-même s’est fixé cet objectif de mettre en lumière
la culture patrimoniale de La Reunion. Il a choisi de se faire phare.
Des vers de Baudelaire déjà chantaient cette lueur qui éclairent la nuit
de l’homme :
« C’est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !
Car c’est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d’âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité ! »
Irradiante est cette symbolique. Qu’elle soit tentée par la délinquance,
le radicalisme religieux, ou qu’elle se vautre dans le vide des jeux vidéo
et de la télé, la jeunesse a besoin de lumière. D’autant plus que
l’adulte ne fait pas son boulot, que la société, dans son éclatement, est
telle qu’elle ne lui permet souvent pas de le faire. Elle refuse trop
souvent de voir cette lumière, aspiration à l’infini qui hante l’homme
en ses jeunes forces, alors que rien ne lui est promis au seuil de son
existence que de minuscules choses. « L’immensité est en nous,
souligne Bachelard. Dès que nous sommes immobiles, nous sommes
ailleurs ; nous rêvons dans un monde immense. L’immensité est le
mouvement même de l’homme immobile. » Charge à la société de faire
se déployer cette grandeur inconnue — de lancer une vraie refondation
qui mettrait à parti toutes les forces vives de sorte a ce que chacun
puisse y trouver sa place. On est encore dans le fénoir.
De loin, Le phare de Sainte-Suzanne ressemble a un haut mât, comme
si le rocher allait prendre la mer. Il n’y a rien de plus semblable à un
bateau qu’une île.
Jean-Charles Angrand
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