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29 décembre 2016, par
5. Parmi les mots en – isme.
La Correspondance de Charles Angrand publiée totalise 51 lettres en direction du peintre Charles Frechon (1856-1929). L’échange court sur une vingtaine d’années, de décembre 1887 à juin 1905 ; le dernier courrier à être envoyé fut rédigé à l’occasion du décès de leur condisciple des Beaux-Arts, Léon Jules Lemaître. Angrand s’y plaint de la rareté des lettres de son camarade (« Tu n’accumules pas assez de détails dans tes lettres. Je les trouve rares aussi »), il dit ignorer en outre les (p)références de son destinataire en matière de peinture.
Pourtant Angrand n’a eu de cesse d’aider son camarade, de le pousser même, de 1895 à 99, à placer ses œuvres aux cimaises parisiennes : chez Thomas d’abord, un « vieil ami marchand du boulevard Malesherbes », chez le Barc de Boutteville, aux Indépendants, chez Durand-Ruel, démarches par lesquelles il fait preuve de beaucoup de sollicitude et d’amitié. Angrand souligne qu’il apprécie particulièrement les fusains de son ami. Sous cette impulsion, si Frechon fut de l’aventure des Indépendants, il le fut de manière marginale, à deux ou à trois reprises, si peu que Gustave Coquiot n’en fait pas mention dans l’ouvrage qui dresse l’historique du groupe de 1884 à 1920.
Les jeunes hommes avaient suivi ensemble les cours de l’Académie de peinture et de dessin de Rouen sous la direction de Gustave Morin. « Les relations d’atelier étaient des plus cordiales » rapportent les biographes ; ils firent leurs premières armes en compagnie de Lemaître, Delattre, Decoprez.
Dès 1880, les deux jeunes gens se partagent les prix du salon municipal de Rouen. Dix ans plus tard, ils collaborent à l’illustration du fort volume « La Campagne » d’Eugène Noël, publié à Rouen. Angrand s’y distingue parmi les 13 autres illustrateurs locaux qui ont orné l’ouvrage (dont Baudoüin, Delattre, Guilloux, Lemaître et Zacharie) par sa forte singularité. Frechon, quant à lui, s’y révèle des plus charbonneux et confus.
C’est d’art qu’Angrand s’entretiennent auprès de son camarade, des lois de la représentation, de la logique des couleurs ; par la correspondance, il l’informe de la tenue des salons parisiens ; ils s’échangent des coupures de presse, du Figaro, des Échos de Paris, Angrand lui fait parvenir l’article de Huysmans sur Metsys qu’il trouve particulièrement juste. Bien que le néo ait tenté de rallier son ancien camarade à la technique et à la palette de Signac, qu’il ait aspiré à rassembler leurs œuvres aux salons des Indépendants, Frechon a semblé attirer ailleurs. « Pourquoi rechercher l’approbation des bourgeois ? », renchérissait Angrand dans une lettre d’avril 1898, dans le même temps qu’il vilipendait la spéculation qui entoure la vente et la production artistique et qui les asphyxie.
Angrand le presse de venir à Paris, l’aller-retour depuis Rouen se faisant en une journée, une douzaine de francs pas plus en train, quand il ne lui propose pas de pousser la visite à son domicile vers 1905, profitant d’un séjour chez son beau-frère, Jules Carpentier, le mari de Maria Angrand, qui avait fait l’acquisition en 1900 d’un lopin à deux pas du domicile de Frechon pour y construire. La rue Victor Morin avoisine la rue Coquerel.
Leur correspondance fait mention des anciens camarades Lemaître, Delattre, Decoprez - en moindre part A. Guilloux et Lebourg. Zacharie, de manière railleuse. Une lettre datée du début 1892 montre à quel point à cette époque Angrand estimait le travail de Frechon. Il le qualifie de « paysagiste sérieux, intègre, loyal et clair » tandis que leurs anciens condisciples Lemaître et Delattre passent alors à ses yeux pour « fantaisistes » sans qu’il ait à le justifier. « Fantaisistes » est précisément le premier mot de la longue liste en – iste qui suivra…
Frechon, qui avait semblé peu enclin à suivre l’aventure des Indépendants, et qui se montra assez réticent à suivre les pistes qu’Angrand lui désignait, disparut totalement de la Correspondance à partir de l’année 1905. Sans doute, le « néo-impressionniste » ne trouva pas dans son ancien camarade l’ami de cœur et d’art qu’il attendait, à Rouen, non loin de lui. Compagnon de route assez distant somme toute, le disparu d’une correspondance qui se poursuivit une vingtaine d’années sans lui survivra de 3 ans au décès d’Angrand qui eut lieu en 1926.
(À suivre)
Jean-Baptiste Kiya
Conseil de lecture : le conte de Noël, « Un Rat au paradis », publié dans le JIR du 24 décembre, accessible sur clicanoo.re. Avec les excuses de l’auteur pour les maladresses d’écriture : par manque de temps.
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