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30 novembre 2017, par
Nous savons que les prérogatives des deux hommes à la tête de la commune de Criquetot l’un en tant que maire, l’autre en position de maire adjoint ne prêtaient guère à frictions, ni même à concurrence, du fait que Pierre Jules Lesouëf passait ses hivers à Rouen, où il recevait rue de Crosne des malades indigents en consultation gratuite, et que, durant la mandature de Pierre Charles Angrand à Criquetot, de 1892 à 1896, son adjoint était investi des fonctions de sénateur et de conseiller général. Les minutes sénatoriales disent assez qu’il défendit avec âpreté, lors des débats, le projet de loi portant sur l’assistance médicale gratuite des indigents, face aux conservateurs “qui puisaient dans les actions caritatives une raison de notabilité” (Ferrer et Decarpentry), confrontation qui s’acheva par l’adoption définitive de la loi, le 17 juillet 1893.
En place des tensions affirmées, mais indémontrées, des biographes de Charles Angrand, il convient plutôt de noter les nombreux points communs qui faisaient ponts entre ces notables d’une origine sociale différente.
Dès sa retraite d’instituteur de village, en 1875, Pierre Charles Angrand loua une petite exploitation. Une tradition familiale veut qu’il soit représenté par son fils en train de bêcher dans le tableau accroché aux cimaises du Musée de Rouen “Dans le jardin” de 1885, ou encore au second plan des “Poules” (de 1884), son pendant, la toile que Vincent van Gogh se proposa d’échanger. Le père de Pierre Charles, le grand-père du peintre, né en 1793, n’était-il pas lui-même journalier agricole ? Jules Lesouëf était par ailleurs l’un des fondateurs, et le président de la Société d’encouragement à l’agriculture de l’arrondissement d’Yvetot dont faisait partie la commune. Le maire et son adjoint se retrouvaient là autour d’intérêts communs.
“La famille Lesouëf, précisent Ferrer et Decarpentry, se démarquait, à cette époque, des ‘châtelains’ ultra catholiques des communes voisines : d’abord parce qu’elle était protestante, et avait une vue de la condition ouvrière bien différente de celle des conservateurs, et ensuite parce qu’elle pensait que l’on devait éduquer et instruire le peuple.” À la différence des autres châtelains alentours, cette famille ne descendait pas de la noblesse de l’ancien régime.
Pierre Charles Angrand, issu du milieu ouvrier, appartenait “à la première promotion des instituteurs nationaux, créée sur l’initiative d’Hippolyte Carnot, ministre de la IIe République ; il était passé par l’École Normale de Rouen”, selon son petit-fils, l’historien Pierre Max Angrand. École tenue, rappelons-le, par les frères des écoles chrétiennes dans l’ancien couvent des Carmes de Saint Lô.
En poste à Criquetot, depuis 1849, Pierre Charles enseigna auprès des enfants du village 26 années, il y épousa Marie Élise Grenier dont la famille était implantée à Criquetot depuis plusieurs générations.
Les archives rapportent que l’instituteur fit partie d’une commission villageoise chargée de surveiller la fréquentation scolaire. Pierre Charles Angrand y siégeait aux côtés du curé de la paroisse, Emmanuel Auvray.
Jules Lesouëf, pour sa part, présidait la ligue de l’enseignement de la Seine-Inférieure. Une Ligue qui, rappelons-le, est à l’origine des lois scolaires portant sur la gratuité de l’enseignement primaire (votée en 1881) et de l’obligation et laïcité (de 1882). Le combat était commun.
Jules Lesouëf était un progressiste : il fut à l’origine, comme nous le rappelle M. Decarpentry, du journal ‘Le Réveil d’Yvetot’, fondé en 1880, qui venait en opposition au très conservateur ‘L’Abeille cauchoise’.
L’abbé Pierre Andrieu-Guitrancourt, Docteur en théologie - peu suspect donc de complaisance - décrivait le politique de la sorte : Jules Lesouëf “appartient aux partis de gauche. Plus que son programme, c’est son dévouement aux classes laborieuses, son affabilité, les mille services qu’il rend autour de lui, et ceux qu’il fait rendre, son honnêteté enfin qui retiennent l’attention. Il est hostile au retour de la monarchie. Ce qu’il souhaite (…), c’est une République progressiste et laïque, en ce sens qu’il entend que l’État soit non seulement aclérical mais officiellement areligieux”. Ce que l’on entendait par “gauche”, précisent Ferrer et Decarpentry, à cette époque n’avait pas le sens qu’on lui attribue aujourd’hui : il désignait les Républicains qui luttaient contre le retour de la Royauté et de l’Empire.
Lesouëf appartenait à l’Église Réformée, il savait le prix que ses ancêtres avaient payé à l’intolérance. À en croire les travaux des historiens, le protestantisme fut la tête de pont de la laïcité en France. Durant la mandature de Pierre Charles Angrand, alors qu’à partir de 1872, le débat était lancé sur la question de la laïcité, c’est-à-dire de “la neutralité de l’école publique subventionnée par l’État ou la commune”, dont Pierre Jules Lesouëf se faisait le promoteur, une reproduction de la grotte de Lourdes fut construite sur un terrain privé communal (1894) : “De retour d’un pèlerinage à Lourdes, l’abbé Lamotte, alors curé du village entreprit de doter sa paroisse de cette réplique. Les paroissiens fournirent les matériaux et aidèrent au financement de sa construction. Celle-ci fut réalisée par M. Ferdinand Delarue, maçon résidant dans la commune”, relate Wikipédia. Cette construction créa-t-elle des remous à la Mairie, auprès du maire et de son adjoint, Lesouëf, président de la ligue laïque de l’enseignement ? Rien ne le montre, attendu qu’Angrand fut réélu à sa fonction de maire et Lesouëf reconduit à celle d’adjoint.
Pourquoi donc sous-entendre qu’il y eut des rivalités entre le père Angrand et Pierre Jules Lesouëf, alors que tout semblait devoir les rapprocher ? Pourquoi avoir voulu non seulement effacer ces liens, mais les refuser pour au final dramatiser la relation, effort qui se traduit à la fois dans les biographies du peintre et dans l’établissement de la Correspondance ?
Jean-Baptiste Kiya
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