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17 septembre 2015, par
Francis Yard est un peu le hameçon auquel est accroché le fil du topos, qui le dévide, fil d’Ariane unissant la mortelle Arachné à l’énervée Minerve, il est celui qui dénoue l’entrelacs du labyrinthe jusqu’à son centre impossible, ouvreur de l’antre du fils du taureau de Poséidon et de la belle Pasiphaé : c’est encore de ce fil unique que sont confectionnées la robe couleur de temps, la robe couleur de ciel, et la robe couleur de nuit des Contes de Peau d’Âne. Car les Contes, n’est-ce pas ?, sont des vêtements que l’âme capture aux couleurs du monde, et qui permettent de les révéler comme le miroir octroie un renouveau de lumière à ceux qui le regardent.
L’espace de deux contes (« La Fileuse nocturne » et « L’aventure de Richard »), Francis Yard se fait la Parque du textum. Il refait entendre le rouet ancien « qui fredonnait la romance des songes » et ornait le conte de sa voix tournante.
Partager la chemise de la fée, comme y invite Pourrat, c’est se saisir de la chance merveilleuse de pouvoir voyager dans d’autres mondes, à la façon du Tapis volant des 1001 Nuits qui lie les espaces et les temps. Mais pour cela, il ne faut pas avoir peur de partir. Le drap, n’est-ce pas ? Et ce qui fait le lien avec les Morts. C’est de ce drap que s’enroule le duc Richard-sans-Peur dont Yard rapporte la légende :
« Par nuit errait comme par jour,
Oncques de rien ne eut paour :
Maint fantôme vit et trouva,
Onques de rien ne s’effraya ;
Pour nulle chose que il vit,
Ni nuit ni jour peur ne le prit », dit en écho le Roman de Rou, et pour cela le personnage s’agrippe au linceul divin, au Suaire qui l’emporte, sans qu’il ne s’emporte. Autant faut-il être pur, autrement dit ne pas éprouver la peur. « Prends ce pan de drap et ne le laisse point : que toujours tes pieds soient dessus quand tu t’arrêteras. Va prier pour nous », lui confie le roi maudit. Richard est l’Orphée normand, il tient d’une main ferme le fil d’or qui le ramènera de l’Enfer.
Il se prête au maillage celui qui tresse le filet qui le mènera à la pêche miraculeuse, au Poisson d’or, dans l’obscur des mots où le Pêcheur d’âmes, le Conteur aux mille âmes, passeur au point de croix, reprise ce qui fait le jour et la nuit, le texte et la vie, la vie et le vice…
La métaphore du textum s’exprime avec plus d’impatience encore dans le conte de la Vieille Fileuse, un conte sur le conte, et la filiation.
Une très vieille fileuse, avant de s’éteindre « comme une lampe de chaumière », (« Jamais plus le rouet ne ferait sous sa main le doux bruit des veillées devant la flamme du foyer », écrit Yard) demande à sa fille de poursuivre son œuvre sur l’instrument familial qui se transmet de génération en génération, de mères en filles, et qui se révèle magique.
Sa fille enterre sa promesse avec sa mère, et le rouet est délaissé. Son jeune enfant a alors des visions la nuit, il nomme sa grand-mère, et le rouet se remet à tourner à vide : il appelle la main comme l’enfant appelle ses aïeux avant que ce dernier ne se fonde dans les ténèbres. Cette enfance disparue, c’est l’image de ce qui n’est pas transmis, d’un monde qui verrait le crépuscule des contes.
Mais à la barre du jour, la roue s’arrête et l’enfant reparaît pour dormir le restant de la journée.
Le conte recueilli par Yard a la transparence et la brillance des miroirs, il éclaire trop son sujet, le noie de lumière.
L’enfance disparue, c’est l’enfance sans conte vouée à l’obscurité. Il faut à la mère renouer avec le fil des ancêtres et broder à son tour les contours de l’enfance sur la toile tendue de coton afin que l’enfant retrouve le fil de sa parole. Que dit le texte ? « Le rouet s’arrête : il est chargé d’un fil fin, soyeux et blanc comme les cheveux d’une aïeule, et l’enfant souriant joue avec la bobine légère… » L’indispensable nécessité de transmettre.
Peut-être sont-ce de vieilles lunes qu’on se plaisait à contempler tendrement le soir, aujourd’hui remplacées par des écrans ? Mais le conte de Yard s’est renversé, il est devenu prophétie.
Combien de parents, de grands-parents, ont renoncé à toute transmission, combien brisent le fil de la connaissance, ouvrages laissés en plan, incomplets, traces effacées, laissant orphelins leur propre descendance, qui n’a plus qu’à se chercher un ailleurs ?
Jean-Charles Kiya-Angrand
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