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10 juillet 2014, par
La doctrine de Zoroastre, mage persan du VIIe siècle avant notre ère, présente le monde comme le lieu de l’affrontement entre deux forces contraires : celle d’Ormoudz, dieu du Bien, de la Lumière, et celle d’Armane, le dieu du Mal, le Gouffre. Et, dans cette confrontation infinie, le dieu Mithra est présenté comme « le Médiateur », il occupe le plan médian, usant de son pouvoir pour repousser sans cesse la ligne d’affrontement entre le mal et le bien.
Le conte pour enfants s’inscrit dans une vision mazdéiste du monde : le bien et le mal s’y affrontent, toutefois à l’intérieur d’un cadre soumis au moule hyperbolique du merveilleux. Dans ce schéma, Mithra figure à la fois le conteur et le héros (ou l’héroïne) : passeurs qui prennent en main l’enfant-lecteur pour l’accompagner du mal (commencement du conte) au bien (finalité du conte), nochers dirigeant la barque identificatoire qui traversent, le temps de la lecture, un Léthé, un oubli qui met entre parenthèses la confusion (panique) du monde. Le conte des Deux Gredins de Roald Dahl n’échappe pas à cette tradition du conte de fées où les personnages ne sont pas ambivalents : « ils ne sont pas à la fois bons et méchants, comme nous le sommes tous dans la réalité. De même qu’une polarisation domine l’esprit de l’enfant, elle domine le conte de fées », souligne Bettelheim.
Cette bipolarisation est très souvent renforcée par le dogme de la physiognomonie. Cette antique conception de l’homme, scientisée par Lavater au XVIIIe siècle, est définie comme « connaissance du rapport qui lie l’extérieur à l’intérieur, la surface visible à ce qu’elle couvre d’invisible ». De la sorte la méchanceté est corroborée par la laideur, le gentil irradie de beauté. Dogme auquel l’âge adulte devra tordre le coup avec souvent réticences et difficultés. Le conte de Roald Dahl s’inscrit parfaitement dans cette tradition, les personnages dès l’entrée du conte, sont ainsi particularisés à l’occasion d’une première présentation, statique – la seconde étant dynamique, et il en tire l’enseignement suivant : « La méchanceté et l’égoïsme se lisent aussitôt sur un visage. Si un individu est méchant et égoïste tous les jours de la semaine pendant des années, il devient si vilain qu’il est impossible de le regarder sans frémir. » Il poursuit habilement : « En revanche, une personne bonne et généreuse ne peut en aucun cas être laide. Vous pouvez avoir un nez en pied de marmite, une bouche en accordéon, un triple menton, des dents de lapin, mais si vous êtes bon et généreux, votre visage rayonnera et tout le monde vous trouvera beau. »
L’éditeur des Presses Universitaires de France avait lancé, naguère, une collection qui avait pour titre : « Le texte rêve », dont l’objectif était de soumettre à la lecture psychanalytique des œuvres littéraires. D’autres lectures, une infinité d’autres sont possibles.
Nous pouvons recourir à la grille que nous tend Platon afin de vérifier en retour la définition qu’il donne des notions du bien et du mal. Plutarque, dans De Iside, rapporte au paragraphe 48, que le philosophe donnait aux deux principes contraires du bien et du mal, à l’un le nom de « toujours le même », et à l’autre, celui de « tantôt l’un tantôt l’autre ».
Cette définition pourrait induire que le bien est statique et le mal dynamique, mais ce serait un contresens puisque Platon y ajoute un autre paramètre : il précise que les mots (en grec) comprendre, le bien, la vertu, viennent des mots aller, je cours, et je coule, et que réciproquement, les mots qui ont un sens contraire, désigne ce qui arrête le mouvement de la nature, l’entrave, l’enchaîne, le gêne et l’empêche de se mouvoir et de s’élancer : ce sont les mots vice, hésitation, lâcheté, découragement. Dans Le Cratyle, le philosophe désigne ainsi l’intelligence comme un devenir sans cesse. Comprendre exprime, dit-il, que l’âme marche de concert avec les choses et le mot vertu signifie « ce qui coule toujours, sans contrainte et sans obstacle ».
À l’instabilité du mal s’oppose la cohérence du bien, à cela vient s’ajouter le cours des choses que le premier vient altérer, et que le second incarne.
Une analyse rapide montre que « Les Deux Gredins » correspond aux définitions platoniciennes du bien et du mal. Si l’oiseau arc-en-ciel, et les singes font Un devant la méchanceté des deux gredins, l’attitude de compère et mémère est diverse et opposée, leur réaction est tordue et foisonnante. Ils sont « l’un et l’autre » dans la mesure où ils allient intelligence et bêtise, où ils appliquent leurs mauvais tours sur eux-mêmes, où ils se trompent mutuellement. Ils sont « l’un et l’autre » dans la mesure où leur méchanceté leur retombent dessus et que leurs « blagues atroces » les concerne tout autant, dans la mesure enfin où leur méchanceté nous ravit, nous émeut, nous effraie, et nous fait rire.
Leurs aspirations et leurs actes s’opposent d’autant plus à la bonne marche des choses qu’ils tiennent enfermés des singes, et qu’ils les contraignent à toutes sortes de postures qui ne leur sont pas naturelles. « Dans ce cirque, les singes exécuteraient tous les numéros tête en bas. Ils devraient danser, jouer du football et se tenir en équilibre les uns sur les autres, tête en bas (Bob l’Acrobate au-dessous et le plus petit singe au-dessus.) Ils devraient même boire et manger tête en bas, ce qui n’est guère facile ». Ils aimeraient que les bêtes singent les hommes pour sans doute mieux singer la bête. Les deux gredins cherchent –sans le pouvoir vraiment- à se débarrasser de toute leur humanité.
Bref, en tous points la théorie platonicienne correspond à la fonctionnalité du conte.
Mais d’autres entrées seraient possibles, lectures symbolistes, à partir de la dialectique du haut et du bas, avec le renversement humanité-animalité (la voie de l’intelligence, paradoxale, pouvant mener au pire).
Quant à la dualité du bien et du mal, il y aurait d’autres chemins à emprunter, suggérés par d’autres penseurs antiques. Prenons Anaxagore, il nomme l’Intelligence, le principe du bien, et celui du mal, Infini. Quant à Aristote, il désigne le premier la « forme », et l’autre, la « privation »…
Jean-Charles Angrand
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