
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
22 mars 2012
Un haïku tracé à la pointe du pinceau sans lever la main. Le papier de riz presque transparent qui l’accueille sourit. Les pliures délicates en font maintenant une fleur d’origami. Déposé sur le miroir du lac, on souffle un peu pour qu’elle s’éloigne. La fleur-papier, peu à peu, boit l’eau. Le poème se dissout, se répand, s’efface, tandis que la fleur, gonflée d’eau, s’enfonce et disparaît dans les calmes profondeurs. Le matin est transparent, immobile, aussi pur que la corde pincée du shamisen. Il suffit de fermer les yeux un instant, on boit du silence. Que murmurait le haïkaï disparu ? Était calligraphié : « Retenir sa pensée
D’on ne sait quel
Précipice ».
... Ou peut-être ces vers d’Issa (1763-1827) :
« Nous marchons en ce monde
sur le toit de l’enfer
en regardant les fleurs ».
Ou : « La lune
comme une note silencieuse
sur l’invisible partition ».
Ce pourrait être encore celui-ci, de Bashô (1644-1694) :
« Le paysage
écoute le chant
et voit en même temps la mort de la cigale », unissant la beauté de la vie et la mort de la beauté.
Tiens, celui-ci que traça Chiyo (1703-1775)
« Est-ce une rivière
ou la nuit qui flotte
que de lucioles ». Au Japon, il est dit : « Un pouce devant et ce sont les ténèbres ».
La fleur du prunier, la première fleur du printemps qui éclot dans les dernières neiges de l’hiver, prometteuse et trompeuse à la fois, car elle est aussi blanche que la neige, est la première dépliée ; elle possède cinq pétales qui sont 5 Vertus. Ces pétales sont : 1. Calligraphie aérienne, 2. L’indissociable de l’existence, 3. Thé de l’invisible,
4. Décalculés du temps, 5. Une légère amertume : le goût du vide (ce qui survit à l’envolée de la dernière parcelle).
Le haïku est sagesse. Il exprime de manière privilégiée la vision du Zen, celle qui fait que le maître, la cloche et son écho ne sont qu’un.
Impermanence des choses, vanité du moi, continuité globalisante du monde.
Et puis, le haïku est un poème court qui est toujours plus grand que lui-même : le poème s’arrête pour suggérer un plus loin. Ce poème de Kyoshi par exemple
« Coup de tonnerre
la fille qui grattait le luth
s’arrête en larmes ». Le lien reste à faire. Harmonie détruite ? Effroi ? Réveil au monde ? Les trois ?
Suggérant tout à la fois l’implicite nécessité et le nécessaire implicite du haïku, un ami me disait : « Le haïku a tout du couteau ». La formule est excessive. A moins que ce ne soit le couteau qu’évoquait Lichtenberg : couteau sans lame auquel il manque le manche. Une sorte de parfum de couteau. Un couteau pour couper le Rien. Une trace sans trace. Le chat de Chester : le vide qui sourit et qui perdure à l’absence des choses. A ce moment-là, sans doute — mais toujours à la limite de la métaphore.
Parmi l’éventail de la sagesse zen du haïku fait pour nous rafraîchir l’esprit, ajoutons l’imitation de la nature. Imite, je te prie, la sagesse de la libellule :
« Sur le bâton
qui la pourchasse
la libellule s’est posée » (Kôyô, 1867-1903). Pose-toi et repose-toi sur le bâton qui te pourchasse. Essaie d’y regarder le monde sereinement. Retrouve aussi le retirement au monde, un lâcher-prise qui ressemble à un point de fuite nécessaire pour que le paysage se construise :
« Quand je me retournai
l’homme qui m’avait croisé dans le brouillard
s’était perdu » (Shiki 1867-1902).
Le brouillard du monde est encore plus grand qu’on ne croyait.
Jean-Charles Angrand
“Le Livre d’or du Haïkaï” choisis et présentés par Pierre Seghers, éditions Robert Laffont.
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