
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
1er décembre 2011
On dit qu’en Inde, il y a plus de dieux que de personnes vivantes. Mais il faut s’entendre sur ce qu’on appelle « vivants ». Le paradoxe de la civilisation indienne est tout dans sa démarche, en ce qu’elle proclame, en étant, l’illusion de l’être. Elle fait mine d’exister, pour, dans le même temps, dénoncer l’illusion de la réalité. L’Inde ne serait elle qu’une pensée escamotable ?
Ce n’est pas un guide de voyage que propose Jean Claude Carrière, c’est une plongée dans l’absolu de l’Inde, et quand bien même vous n’avez pas le projet, ni les finances ou la disponibilité de faire le voyage, comme beaucoup, c’est le voyage qui se fait en vous qui est le plus important. Un voyage immobile.
Il n’y avait sans doute rien de mieux que l’ordre alphabétique, dans son aspect aléatoire et précaire, pour évoquer le plus fidèlement possible le désordre qui semble habiter l’Inde. Touches, parfums, rites, visions, anecdotes, histoire, l’angle de vue est multiple et distancié, car le regard qui s’y pose est d’Occident.
Sur le globe, l’Inde semble pointer du doigt La Réunion et Maurice, qui la continuent. Et si encore l’Inde figure bien un sein, les deux îles à sucre en sont ses gouttes de lait. Le Mahabharata, emporté par l’engagisme, poursuit ses rêves avec d’autres noms ici : Tiroutirastiren, Darlmel, Zargouni, Douriodenin, la geste se reproduit toujours, et les tridents pointent encore le ciel, ses gopuram déploient leurs couleurs et leurs amoncellements de figures, ici comme là bas. On ne saurait connaître La Réunion, sans y entrevoir l’Inde, en tant que « mère des histoires ».
Carrière nous permet d’y voir plus clair, en dénonçant l’usurpation dont elle a été l’objet par les empires de l’Occident : « Il est d’usage que tout conquérant déprécie systématiquement la culture qu’il asservit. Les civilisations conquises sont toujours déclarées grossières et sanglantes : bonne raison pour les anéantir. Terribles sont les insultes qui se sont abattues depuis quatre siècles sur le peuple indien, barbare, fourbe, sanguinaire et stupide, adorant d’immondes idoles, incapable de toute initiative, etc. Au XIXe siècle, cette dépréciation est allée jusqu’à la falsification historique. La fameuse théorie de l’invasion des Aryens, peuple combatif venu du Nord qui aurait dominé les Dravidiens du sous-continent est aujourd’hui très vivement attaquée. Les vestiges de civilisations, dans le nord ouest du pays sont sans doute plus anciens que ceux d’Égypte et de la Mésopotamie. Il n’est pas impossible que les Veda soient les plus vieux poèmes du monde. »
Où rêveriez vous d’aller, si vous pouviez aller en Inde ? L’ouvrage, subjectif, apporte des pistes ; chacun peut y trouver son lot d’intérêts, son parcours. Pour ma part, ce serait volontiers Mahabalipuram avec sa grande paroi de pierre de 27 mètres entièrement sculptée : on y voit, paraît il, un chat, devenu végétarien, qui contrefait non sans maladresse l’attitude de l’ascète ; il est assis tandis qu’autour de lui dansent malicieusement des souris de granit... Le tout abrupt comme la Tentation.
Quand les Grecs d’Alexandre le Grand entrèrent en Inde, racontent les historiens de l’Antiquité, ils s’aperçurent qu’ils avaient devant eux une grande civilisation. Alexandre fit venir à lui des grands sages indiens qu’il interrogea. Ainsi à la question : « Pourquoi les hommes se révoltent ils ? », l’Indien répondit : « Pour trouver la beauté. Soit dans la vie, soit dans la mort. »
Les ultimes paroles que prononça Gandhi lors de son assassinat furent : « Hé Ram ! : Hé Rama, montre toi ! », toujours le doigt pointé vers l’invisible.
Sur le Gange, les gens déposent des feuilles sur lesquelles brille une flamme images de sa propre vie, glissant vers l’aval, toujours.
« Impossible au retour, dit Carrière, de croire encore que, dans le domaine du surnaturel, nous détenons la vérité, que cette vérité aurait choisi nos territoires et se serait refusée à d’autre : ni même, simplement, que cette vérité existe quelque part ». Pourtant l’école à La Réunion oublie que cette richesse fait partie de son histoire, et l’enseignement centralisé oublie l’essentiel : ce que sont les élèves et ce qui les constitue.
Jean Charles Angrand
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