
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
14 février 2013
Le Tokaïdo –de Tokyo à Kyoto- avec Hiroshige, commenté par Ichitaro Kondo, aux éditions de la Bibliothèque des Arts.
Le Tokaïdo était à l’époque des shoguns Tokugawa une des « Cinq Routes » (Gokaidō) qui facilitaient les communications dans tout le pays et amélioraient le contrôle politique du fait que les Seigneurs exigeaient de leurs vassaux une résidence à Edo un an sur deux –la mesure visait à empêcher toute révolte et obligeait les seigneurs provinciaux à augmenter leurs dépenses. Le Tokaïdo est cette voie littorale qui relie Edo à Kyoto, l’ancienne capitale, où réside l’empereur. La plus fréquentée du Japon, elle longe la côte du Pacifique où, à plusieurs endroits, les montagnes et l’océan se rencontrent soudain, offrant les plus beaux paysages du Pays du Soleil Levant, et, dit-on, même du monde.
Chaque année, à date fixe, une délégation se rendait à Kyoto pour rendre hommage à l’empereur en lui offrant des chevaux. Sur ordre du shogunat d’Edo, Hiroshige fut chargé d’accompagner le gouvernement des Tokugawa faisant le périple, il croqua en chemin les étapes du parcours, croquis qu’il reprit de retour à Edo pour en réaliser des estampes.
La « Route de la mer orientale » parcourue ainsi comportait 53 étapes, rassemblant auberges, salons de thé, restaurants, boutiques. Hiroshige réalisa 55 estampes, avec points de départ et arrivée. L’ensemble devint si célèbre, du contemporain de l’artiste, que celui-ci fut nommé « le peintre du Tokaïdo ».
Ce travail visant à rassembler les vues les plus illustres du Tokaïdo s’inscrit dans une démarche esthétique traditionnelle qui l’apparente aux collections de choses classées. Sei Shōnagon, auteure d’un des deux chefs-d’œuvre de la littérature japonaise de l’époque Héian (IXe – XII siècles), prolongeant l’œuvre classique de Li Chang-yin, présente de manière littéraire une liste-collection. L’esthétique fragmentaire qui « creuse profondément le côté caché des choses de la vie courante » s’applique parfaitement aux vues du Tokaïdo. La citation suivante tirée des Notes de Chevet s’applique parfaitement à la représentation du maître : « Chose qui semble éloignée bien qu’elle soit proche : un petit chemin serpentant dans la montagne ».
L’estampe, appelée en japonais ukiyo-e, « image du monde flottant », fait appel à une technique complexe apparue au XVIIe siècle. Cette technique est si bien maîtrisée de la part du Maître qu’il parvient à rendre harmonieusement les premiers plans, sans reléguer le paysage au rang de décor, elle lui sert à rendre la subtilité des couleurs franches, avec une domination nette pour les verts et les bleus. Son utilisation du bleu de Prusse était à ce point si remarquable pour les contemporains que le peintre fut appelé « Hiroshige le bleu ».
La légende de Fei Tchang-fan, prévôt du marché, qui se trouve dans une encyclopédie taoïste du VIIe siècle traduit en grande partie l’esprit des estampes du Tokaïdo. Le Génie démasqué par Fei Tchang-fan lui livre son mystère : « La possession du monde commence par la concentration du sujet et finit par celle de l’objet ». C’est ce qu’ira chercher le personnage de Paul dans Les Météores de Michel Tournier : l’unité de l’homme et du monde. Autrement dit, la fusion de l’homme dans une nature fraternelle. Le passant, la maison, le jardin, et la montagne sont un organisme vivant qu’il ne faut pas démembrer. Cette continuité personnages-paysage, Hiroshige l’a rendu de manière particulièrement heureuse, d’où sont immense popularité au Japon. Il a su rendre ce regard aimant qui anime la sagesse antique de l’Extrême-orient.
Bruissement, le soir, que fait le kimono d’un homme qui marche, froissement du vent dans les bambous, tintement celui de la pluie sur les toits de chaume et dans les flaques, martèlement du pas du cheval : le son est partout présent dans l’œuvre d’Hiroshige. Il faut regarder attentivement pour entendre ces sons ; il faut se faire Wang-Fô pour entrer dans l’œuvre et s’y perdre pour s’y retrouver encore.
À Kakegawa, 27ème station du Tokaïdo, le cerf-volant s’est envolé sans maître. Il taquine le hors cadre. On dirait une calligraphie échappée d’un poème. Les repiqueuses de riz au travail en contrebas semblent s’incliner devant de maître de Zen qui franchit plus loin le pont. Cet amour des montagnes est si puissant, chez Hiroshige, que les ponts font des collines au-dessus des rivières. En un instant, nous comprenons que notre esprit est le cerf-volant du Maître d’Edo.
Un haïku de Yagyu dit :
« Nous qui sommes un reflet d’être
Dans le reflet de l’ombre de l’eau du tain
D’un reflet de miroir »,
pour ajouter : « Dans le songe d’un mort. »
Ce mort-là est l’œil d’un peintre.
(À suivre…)
Jean-Charles Angrand
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