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8 juin 2017, par
« Vous savez, je fais tout ce que fait une femme, sauf accoucher. »
Semblant tout droit surgir d’un livre de Michel Tournier, Frédéric-Arnaud, « père solo », a en lui une force dédoublée, ce que dit son prénom composé, comme s’il faisait couple à lui tout seul. Il dit : « Le nom que l’on porte, à Madagascar n’est pas invariable de la naissance à la mort : on peut en changer, et on en change pour plusieurs raisons. Un des cas les plus fréquents est celui d’un homme devenu père qui abandonne le nom qu’il avait jusque-là porté pour prendre celui de son fils aîné. Moi, c’est ma fille qui m’a donné le mien. C’est elle qui m’a appelé ainsi, c’est à partir de là que j’ai été réinventé. Je n’étais rien avant.
- Qu’en pensent les services de l’État civil ?
Il fait la moue, il me parle de pays arriéré, de fétichisme du nom, très prégnant en France, aliénant : « une forme ancienne du machisme, un sexisme des plus éculés ». Survivance de l’asservissement médiéval, relayé par le jacobinisme napoléonien…
Il me rapporte une anecdote. Pendant l’échographie de l’épouse d’un de ses collègues, le gynéco pointant l’écran s’est exclamé : - Pas de doute, c’est un garçon.
Le couple s’est rengorgé d’un : « On sait de qui il tient !… »
Le père était particulièrement fier d’attendre un garçon attendu qu’il est le dernier à porter son nom.
Je lui ai répondu que je trouvais ça curieux parce que moi, j’essaie de m’en débarrasser… Au Japon, les moines zen se choisissent plusieurs noms au cours de leur existence, suivant les étapes qui les mènent vers l’Illumination, ils disent de la sorte leurs mues, à la manière d’un insecte qui change de peau.
Il ajoute que le zen sait que la conscience n’est pas continue, mais discontinue, et parfois cette discontinuité est telle que la conscience rejette son ancien moi dans les profondeurs du souvenir, ces oubliettes de l’âme.
Il faut vraiment être absurde, poursuit-il, et moutonnier comme peut l’être un Français pour s’attacher à un nom qui n’a même pas été choisi, qui a été imposé.
Il me rapporte un clip de Bryan Ferry, « Slave to love », autrement dit esclave de l’amour, par lequel on voit le chanteur passer au milieu de femmes canons, qui ne s’arrête pas, pour, à la fin du clip, prendre une petite fille dans ses bras, elle dort. C’est ça sans doute le plus bel amour, quelque chose qui émerge du songe.
Il ajoute qu’il y a un nom qui est devenu familier dans la famille. Il en fait presque partie, bien qu’il soit parti en 2012… On sort pratiquement quatre fois par semaine un « Mario Ramos », pour lire le soir…
Le nom même ouvre les portes à deux battants du rire et de la réflexion. Il égrène :
- « Tout en haut » : des animaux tentant d’escalader une montagne, ils se font la courte échelle jusqu’au moment où le singe passe dessus et renverse tout le monde. Au sommet du mont Galaha-Galoubi, il se rend compte qu’il y a au-dessus de lui des mouettes rieuses, et en dessous, tout le monde rigole aussi car on voit ses fesses. Et en plus, il ne peut plus redescendre.
- « Le Monde à l’envers » dit le sentiment de ne pas se sentir à sa place. Un petit garçon se retrouve à vivre tête bêche dans ce monde. La terre étant ronde, il s’imagine qu’il est du mauvais côté. « Si on retourne le livre, on a le point de vue des autres », signale l’auteur. Il doit partir retrouver l’endroit des choses
- « Mon ballon » montre que les petites filles peuvent être plus dangereuses que les loups,
- « Un Monde de cochon » est une histoire d’amitié entre un loup et un cochon, au milieu des autres, plus loups et plus cochons qu’ils ne le sont.
- « Le Roi, sa femme et le petit prince » : le dessinateur poursuit l’impertinence de la chanson,
- « C’est moi le plus fort », où, comme souvent dans la vie, les gens qui paraissent le plus sympathiques du monde dès lors que nous nous conformons à ce qu’ils attendent de nous, dès qu’on s’y oppose, dévoilent leur vrai visage.
- « Loup, loup, y es-tu ? » : un album où le dessin fait la nique à la comptine,
- « Le Petit Guili » : un conte anarchiste où un petit oiseau vole la couronne du roi pour la déposer sur la tête d’autres animaux – que le pouvoir invariablement corrompt,
- « Roméo & Juliette » montre que, dès qu’on ne se moque plus de lui, le monstre est capable de grandes choses,
- « Au Lit, petit monstre ! », où l’on s’aperçoit que les plus monstres ne sont pas toujours ceux qu’on croit…,
- « Maman ! » : l’histoire d’un enfant obsédé par un petit détail alors qu’autour de lui tout est délirant. « Dans la vie, explique l’auteur, il y a de gros problèmes auxquels on ne fait pas attention et une multitude de petites choses qui nous obsèdent littéralement… »,
- « Le Loup qui voulait être un mouton », sur l’identité. « Bien sûr, finira par dire le petit personnage, je suis un loup, mais pas n’importe lequel : moi, j’ai touché les nuages ! », avec l’idée que c’est dans la confrontation que l’on se fait.
- « C’est moi le plus beau », un loup bien sapé en campagne électorale qui se fait déshabiller.
- « Nuno, le petit roi » : un petit garçon qui a hâte d’être à la place de son père, mais sitôt que son roi de père paraît mort, il se pique de la mettre sur la tête la couronne, trop grande pour lui, elle lui tombe sur les yeux et l’empêche de voir.
… Les seuls que j’ai pu trouver à La Réunion, me dit-il.
Ajoutons donc :
- « Quand j’étais petit… » : pour rappeler aux enfants qu’ « il ne faut pas perdre ses rêves en grandissant ». George Bernard Shaw disait : « Beaucoup de gens ne sont jamais jeunes ; quelques personnes ne sont jamais vieilles. »
- « Le Petit soldat qui cherchait la guerre » qui montre que porter un uniforme change l’homme. « Si les soldats étaient en caleçon, ils seraient morts de rire et n’auraient plus besoin de se tirer dessus. »
Le jeune dessinateur répétait à l’envi qu’il fallait penser à éteindre la télé « de temps en temps, sinon c’est elle qui vous éteindra », et avait bien conscience qu’un album pour enfants est acheté par l’adulte qu’il est devenu et qu’il est avant tout un pont entre les générations, « d’où l’importance des niveaux de lecture », avec l’idée que l’enfant comprend toujours beaucoup plus qu’on ne croit.
Pour moi, me dit Frédéric-Arnaud ce qui est ancien est jeune. Je me souviens du premier conte qu’a inventé ma fille, elle qui m’a donné le nom que je porte aujourd’hui, sortant à peine des brumes du babillage, tout armée de rêves comme une héroïne. Elle m’a dit : « Le petit fantôme bleu, il est tombé dans la poubelle, et quand il est sorti de la poubelle, c’était une petite fille.
C’est moi le petit fantôme bleu. »
Jean-Baptiste Kiya
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