
Assemblée générale de la section PCR de Sainte Suzanne
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C’en est trope !
4 mai 2017, par
Quand on me parle de grammaire, je pense à l’histoire du praetor romain qui ne pouvait infliger de condamnation du fait qu’il n’en trouvait pas la formulation, et qui fit à quia relaxer l’accusé… Acculé à l’indicible, il n’existait pour l’entendement romain pas de grammaire connue afin de signifier la sentence. « Suum cuique tribuere » ? Était-ce parce qu’à la barre se tenait un Cicéron, insigne avocat qui plaidait en deux points : UN, mon client n’a pas commis le crime qui lui est reproché ; DEUX : Il l’a commis, et il l’a bien fait… ?
Montaigne nommait les effets pervers de ce point aveugle de l’expression « La guerre du Hoc » : la Grammaire désignée en tant que source de tous les désordres du monde, bouc émissaire du formalisme.
« Notre parler a ses faiblesses et ses défauts, écrivait l’homme du monde, comme tout le reste. La plupart des occasions des troubles du monde sont Grammairiennes. Nos procès ne naissent que du débat de l’interprétation des lois ; et la plupart des guerres, de cette impuissance de n’avoir su clairement exprimer les conventions et traités d’accord des Princes. Combien de querelles et combien importantes a produit au monde le doute du sens de cette syllabe, Hoc ? » (Montaigne, II, 12, 820).
Hoc, pronom de rappel : ceci. Tout est dans tout, mais de façon à soustraire la réciproque bijective.
Les lois de la Grammaire sont une façon de code à la Confrérie de Morgane et Bartolomé : c’est-à-dire comprises dans l’hésitation entre loi infrangible et simple conseil de conduite - ad hominem, et ad hoc-, suivant la libre interprétation dans laquelle on s’enferre. Ne voyait-on pas fleurir sur les murs de Mai 68, le slogan : « À mort la Grammaire ! » ? mais il fallait, de manière lente, la faire dégorger. La Grammaire, c’était le Gouvernement gaullien - le gouvernement tout court.
Dès lors qu’on se penchait sur le malade Grammaire, on avait bien du mal à le distinguer de la maladie.
Énonçons le cadre. Rennes, novembre 1997. Deux Goncourt devant un parterre de lycéens, Erik Orsenna et Patrick Rambaud, confirment l’impression qu’ils éprouvent devant la grammaire nouvelle : « que les nouveaux grammairiens cherchaient à se valoriser au détriment des élèves », avec ce constat : « Pourquoi une langue affectée, pourquoi tant de préciosité et de graphiques idiots pour énoncer des principes simples ? » Les temps des Vadius et des Trissotin revenaient à la manière d’une mauvaise marée. Les romanciers promirent d’ « écrire une grammaire lisible ». Erik Orsenna fit paraître son cycle archipel de la grammaire en commençant par « La Grammaire est une chanson douce » (2001), « Les Chevaliers du subjonctif » (2004), puis « Dernières nouvelles des oiseaux » (2005), « La Révolte des accents » (2007), « Et si on dansait » (2009), « La Fabrique des mots » (2013) pour clore le bal. Patrick Rambaud, lui, tint promesse en faisant paraître en 2007 « La Grammaire en s’amusant », chez Grasset : une grammaire prodiguée en 8 leçons, semblant de dialogue avec un môme passif et ennuyé, la parole tombant de haut, déposée dans le réceptacle tête-vide-à-remplir, grammaire assez classique et sommaire – et puis peu d’amusement, mais une tournure et des pensées qui appartiennent à l’écrivain.
Le problème avec les ouvrages de ceux qui se disent pédagogues, à la manière de Meirieu, c’est qu’ils tombent des mains : comment se prétendre pédagogue si à tout le moins on n’enchante pas ? La pédagogie, n’est-ce pas ?, c’est d’abord offrir du plaisir en partage, donner envie du partage.
Serait à sauver du marasme Olivier Reboul, brillant philosophe de l’éducation, dont on prétendait dans les couloirs de la Sorbonne, dans les années Faurisson, qu’il était à la tête d’un syndicat d’extrême droite ; ses contempteurs prenaient à témoin ses références au IIIe Reich dont ses bouquins étaient constellés, faisant fi du fait qu’il était spécialiste des modes d’endoctrinement du nazisme… J’en excepte Chiss également et sa « Grammaire junior » qui problématise les entrées.
Rambaud et Orsenna (ou Jean-Louis Fournier avec ses exemples, Pascal Quignard avec le lexique, Anne-Marie Gaignard pour l’orthographe…) font d’excellents guident avec pour insigne avantage de proposer des grammaires d’auteurs, de vrais points de vue d’écrivain, chacun à sa manière faisant le Persan dans la grammaire française. Si saccager le langage, c’est décharner l’homme, lui donner un nouveau visage, c’est le remplir de lumière. Rambaud y convoque ce qui lui tient à cœur, une réflexion d’Anatole France ici, le pastiche, la Nitendo là, L’Île au Trésor, de manière à s’ouvrir sur une apologétique de la lecture. Vision vivante et personnelle de la grammaire. Rien de tel que de partir des auteurs pour faire de la grammaire :
« Maître Corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l’odeur alléché, lui tint à peu près ce langage »…
Tous deux « tiennent » symétriquement quelque chose dans leurs appendices buccaux : l’un le fromage, l’autre le langage ; la différence ‘tient’ dans les temps : imparfait et passé simple qui disent l’essentiel : la vitesse pour l’un, la passivité de l’autre.
Dis-moi ce que tu tiens dans la bouche et je te dirai qui tu es.
Nous n’ignorons pas du reste que Ne faire que de la grammaire, c’est dire : Sachez penser, mais pensez plus tard ; Ne faire que de l’orthographe, c’est donner une forme sans le contenu ; Ne faire que du texte, c’est vouloir conquérir le monde sans jamais se conquérir ; Ne faire que de la rédaction, c’est s’approfondir en risquant de perdre le sens de sa construction. Outil de précision, la grammaire attend tour de main et tour d’esprit.
Jean-Baptiste Kiya
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