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C’en est trope !
24 mars 2011
2 mars 2011. Depuis le Puy-en-Velay, haut lieu du Moyen Âge, le Président de la République fait l’éloge de l’héritage chrétien de la France : héritage à « restaurer », à « assumer sans complexe, sans fausse pudeur ». Il fut rappelé le devoir qui nous incombe à le « transmettre aux générations »... Aujourd’hui, sans fausse pudeur, le journal “Témoignages” relève le gant pour évoquer “Le Roman de Renart”.
Primo, il est à se demander si l’orateur a une connaissance approfondie de l’héritage chrétien médiéval et s’il a bien suivi en cela la geste du héros mirifique, Renart, qui remonte au XIIème siècle. Nécessité serait de discourir sur Erasme, les Fabliaux et Rabelais, car comment ignorer à ce point que l’anticléricalisme s’est inscrit de la même façon que le christianisme, pour reprendre les termes de M. Sarkozy au Vatican en décembre 2007, « dans l’ADN du pays » ? Que dire des innombrables révoltes, jacqueries et autres soulèvements qui ont agité le royaume depuis les Francs : y comptent-elles pour rien, n’est-ce pas là le rire frondeur de Renart qui court par dessus les siècles ? A moins que cet aspect du monde médiéval ne fasse pas partie de cette histoire dont se targue le Premier des Français auxquels les Africains de Dakar n’ont pas droit...
On pousserait bien la haridelle plus avant. L’héritage de la chrétienté dont parle M. le Président ne serait-il pas un de ces outils qui permettraient de distinguer le « bon » du mauvais Français cher à Besson ? S’agirait-il d’une stratégie déguisée, une renardie, qui, en salutations à nos pères, aurait pour objectif de nous infliger une nouvelle dîme, genre « petits pois à l’ancienne : rayon nouveauté » ?... Le gouvernement s’apprêterait-il à refonder les granges à dîmes ? Irait-on jusqu’à recourir aux gros décimateurs, ressuscités dans l’urgence de la crise, au prétexte qu’ils sont inscrits dans notre ADN ?
“Le Roman de Renart” est pourtant explicite. 29ème aventure : « C’était une abbaye de blancs moines, gens qu’on ne prend guère au dépourvu de bonnes provisions. La grange était à la gauche du cloître, et Renart désirait y faire une pieuse visite... ». L’ironie fait s’ondoyer pelisses et panaches. 42ème aventure : « Coulons-nous entre ces deux maisons ; nous arriverons chez le prêtre, son grenier que je connais est fourni de froment et d’avoine, les souris y trouvent table ouverte ». Dans la geste, le clergé est vu en train de s’engraisser sur le dos de la paysannerie besogneuse ; on comprend dès lors la raison pour laquelle certains hauts placés revendiquent le pieux héritage.
Cela étant, le style du “Roman de Renart” n’offre guère de points communs avec le style présidentiel. Gouaille, truculence usant de l’enluminure du proverbe ne sont pas permises à tous. « Ah ! que tu sais bien chanter la messe des fous ! » n’a rien d’officiel... Le vilain s’y récrie : « C’est qu’il a trouvé le diable dans sa bourse », pour signifier non seulement qu’il n’a rien en poche, mais qu’il s’agit probablement d’une forfaiture du diable ou de sa représentante, l’épousée... Avant “Les Lettres persanes” et “Les Caractères de La Bruyère”, les trouvères anonymes usent d’ironie et de caricature, celle-là même que nous tendent les sculptures gothiques, accrochées aux cathédrales, et qui ne sont vues par aucun Président : diables à Bourges, montrant leur derrière à la foule des croyants. Mais « Entre faire et dire, il y a souvent bien à dire » : proverbe politique et inactuel de Renart.
Témoin de l’imprégnation dans les consciences médiévales du personnage, de la querelle immémoriale du faible contre le fort, de l’un contre tous : l’étalement exceptionnel de son écriture. L’élaboration de la geste s’est déployée sur 200 ans. D’innombrables talents y ont collaboré, plusieurs générations, de Pierre de Saint-Cloud à Rutebeuf, en passant par une kyrielle d’anonymes. Origine de l’antanaclase envahissante, « renart » chassant goupil, la somme des aventures renvoie le lecteur aux préoccupations populaires. S’y déploie une ample et féroce critique de la société féodale : bannière anonyme et fière. Clergé, justice (« Ah ! Le chat sait toujours quelle barbe il lèche »), sauvagerie du lien social, rien n’est épargné ; mais à travers cette folie médiévale, la nôtre.
Dans le texte liminaire du “Roman”, Renart se pose professeur. Après l’héritage, le mode de passation. Mais professeur de quoi ?
La Fontaine nous met sur la piste en reprenant l’épisode de Tiècelin, 4ème « aventure » ou « branche » pour mieux dire : car le “Roman” est un arbre qui croît, avec ramures et branchilles ; “Le Roman” connaît deux dénouements parallèles.
Dans la chute de la fable, le renard fabuliste ironise : « Mon bon Monsieur,/Apprenez que tout flatteur/Vit aux dépens de celui qui l’écoute :/Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute ».
« Apprenez »... « leçon »... Leçon de quoi ? La leçon de Renart consiste à faire comprendre à ses élèves qu’ils sont idiots, et pour cette leçon, il obtient rétribution ! Le lien avec le Président ? A la fin du “Roman”, Renart prend tous les déguisements possibles, docteur, curé, juge, bourgeois, châtelain, pour finir empereur... Aujourd’hui sans doute, il serait président.
Au Puy-en-Velay, M. Sarkozy invoqua « l’identité ». Maître mot. Une identité de placard. Comment ce discours peut-il être perçu à La Réunion, et à Mayotte ? Quelle identité sous la bannière chrétienne ? Identité univoque, choisie, tronquée ? Nous lui opposerons volontiers la « littérature monde », une littérature ouverte : Renart discourant avec Nasr Eddin, Birbal, Kotofetsy, Lazarillo, Tchouang-tseu, Kong-Souen-Long, Diogène... dans la même joie plurielle de se retrouver réunis.
Jean-Charles Angrand
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