
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
16 juin 2011
Bien sûr, il y a la couverture. Un père à distance respectable, suivant du regard son fiston chaudement vêtu qui court le long de la plage détrempée, prêt à débouler au moindre incident. Père en retrait, entre la mer et son enfant, mains dans les poches, extérieur au jeu. En somme, un papa qui s’ennuie à moitié. Parfaite image du Père, celle que voudrait se faire de lui une société figée : père protecteur, omniprésent, mais lointain, avatar d’un Dieu le Père.
On peut se dire : « Bon, voilà un écrit devant la mer/mère/ qui ne fera pas de vagues ».
Nous aurions aimé une autre image de père, à l’exemple de cette des textes. Plus proche, plus talentueux : un père parlant, s’amusant, un père engagé, pas un de ces pères silencieux qui n’interviennent que quand ça va mal. Un père nouvelle génération : papa inventif, musicien, chanteur, un papa conteur, pas un accompagnateur. La société a du mal avec ses normes, elle est toujours en retard d’une génération au moins sur ses propres mutations. L’opinion commune freine parfois la nécessaire transformation du social.
« Il était une fois un papa... ». En fait, ce sont trois papas qui se partagent la paternité de ce petit bout de bouquin attachant. Dans l’ordre qu’il me plait : deux Philippe et un Olivier qui donne des fruits plus amers. Le plus japonais des trois, le plus attachant, est Philippe Claudel. Un contemplatif qui écrit comme on peint, par grands aplats de couleur. C’est le plus aérien, il avance à pas de loup et surprend son lecteur : on joue à cache-cache dans ce livre. On apprend à se faire peur. Et à travers ce tableau, je pense à la petite fille qui n’avait pas de visage, et à celle qui les a tous.
« Je voudrais te montrer tant de choses, mais je sais que je n’aurai pas le temps de le faire. C’est un peu comme si en moi j’avais un trésor, mais pas assez de mains pour le distribuer à la ronde ». C’est une assez longue lettre que Claudel adresse à sa fille dans une intimité qui ne nous trouble pas, car elle est joie. Un soupçon d’inquiétude tendre se glisse : même le lilas blanc a une ombre, ombre que partage Delerm, auteur de « la première gorgée de bière » et de ces petits riens qui remplissent toute une vie. Car l’enfance a le temps, nous beaucoup moins — et il s’agit alors de le prendre, de se mettre à son rythme. C’est difficile. Avoir un enfant, c’est avoir la chance de revivre sa propre enfance pour la magnifier.
« Ce serait profondément mépriser l’enfance », écrit Delerm, « que de la considérer seulement comme un devenir. En regardant mon fils, en vivant avec lui, je n’avais pas le sentiment d’être confronté à une ébauche, mais à un univers, et à un secret ». Paroles d’or. J’entends ma fille me crier : « Papa, une histoire ! » Au pied du mur, on ne peut pas tricher. « Il était une fois un serpent à sonnette qui préférait jouer de la trompette... Il était une fois un petit garçon qui s’appelait Demain, car dès qu’on voulait lui demander quelque chose, il disait toujours : Demain ». Et Demain est le nom de papa ce soir, Anne-Gaëlle et Anne-Lise, allez vous coucher, il est tard.
C’est un discours forcément nostalgique que celui que tiennent ces papas littéraires : il marque une impossibilité du retour, car l’enfance finit par s’en aller et faire son propre chemin. Cette célébration n’en est que plus précieuse. De tout cela, il restera des souvenirs, des contes, des chansons, celles que l’on crée pour chaque étape du quotidien du bébé. Comptine au bain, berceuse au lit. « Brosse, brosse 1 dent/Brosse brosse/Il y en a tant//Brosse, brosse 2 dents/Brosse brosse/Il y en a tant... ». Ces chansons que l’on rappellera plus tard comme signe d’une complicité toujours présente, mais enfouie.
Au reste, ces papas ne pourraient pas l’être sans la complicité des mamans qui les encouragent. Derrière pas loin, il y a Martine Delerm, auteur pour enfants, "maman" Claudel...
Il existe toutefois des papas qui, séparés de leurs enfants, parfois par un océan, n’arrivent pas à les joindre au téléphone, ni à les réceptionner quand vient leur tour. Des plaintes qui tombent dans l’eau, des juges indifférents, des avocats décorés, à la poche plus pleine que leur bouche. Des remboursements de frais d’avion prévus par les grosses et non réalisés auxquels les JAF ne disent rien : ça existe à La Réunion. Des avocats éhontés, des magistrats dont les ronflements se font entendre jusqu’à l’autre bout du monde. Les « étranges épines » de la justice dont parlait si bien Scapin piquent encore.
« Tiens-toi bien », m’a dit un ami, « il a fallu que j’envoie un dossier au président de l’Assemblée nationale, et des doubles à deux députés, parce que la justice ne bougeait pas, pour leur demander de délégiférer : arguant que c’était un des souhaits du candidat Sarkozy. Je leur ai demandé de supprimer les alinéas 2 et 3 de l’article 373-2, l’alinéa 3 de l’article 273-2-1 du Code civil, ainsi que l’article 227-6 du Code pénal, parce que non appliqués.
- Et tu as eu une réponse ?
Penses-tu ! Mais comme par hasard j’ai pu avoir ma fille au téléphone de manière récurrente après...
- Tu avais contacté la défenderesse des enfants ? ». Et là, il s’est mis à rire.
La condition des femmes ne mérite pas que des paroles ; celle des pères mérite plus que le peu qu’on leur accorde. Les hommes diplômés ne sont considérés que pour leur capacité de travail. « Travailler plus pour gagner plus » est un slogan qui non seulement culpabilise ceux qui n’ont pas de travail, mais qui éclate la famille à seule fin d’argent.
Il y a des choses pour lesquelles il est nécessaire de se battre. Pas tellement pour nous : notre chemin est fait, mais pour nos enfants. Il y a des traces à leur laisser, à la manière du Petit Poucet pour qu’ils retrouvent toujours, dans le chaos du monde, le chemin de la maison. Cette chronique est une de ces pierres.
Il suffit parfois d’une phrase comme « Cher papa, je sais que ensemble, on va y arriver » pour se sentir pousser des ailes. Il y a un oiseau en chaque père.
Jean-Charles Angrand
Mézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Au 1er juin, les chiffres du ministère de la Justice ont établi à 84 447 personnes détenues pour 62 566 places. La surpopulation carcérale (…)
Vingt ans après la loi Handicap et au terme de six mois de mission, les rapporteurs Audrey Bélim, (Socialiste, Écologiste et Républicain – La (…)
L’État poursuit les versements d’indemnisations des aides en faveurs des exploitations agricoles sinistrées par le cyclone Garance et la (…)
Mézami, mo bann dalon, mi panss zot i koné zistoir-la é pétète zot néna in linterprétassion.Mwin pou mon prop konte, mi oi sa konm in kékshoz (…)
Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes a assuré que “ceux qui peuvent plus doivent contribuer davantage”, car “nos finances publiques (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
La Réunion fait partie des régions françaises les plus touchées par les conséquences sanitaires, sociales et judiciaires de la consommation (…)
1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
Sur proposition de Gérard COTELLON, directeur général de l’ARS La Réunion, Patrice LATRON, préfet de La Réunion, a décidé le retour au niveau 2 du (…)
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)