
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
25 octobre 2012
La fin ne justifie pas les moyens, jamais. Excepté en littérature.
De Joseph Conrad, le lecteur reconnaît son fameux commencement flottant, le crescendo, la fin approfondie ; autrement dit, sa technique en italiques. Ce que la critique a appelé : « la méthode conradiennee d’intensification après épure d’un récit ».
Un des lieux communs des études littéraires est l’analyse de l’incipit de roman ; au théâtre, de la scène d’exposition ; l’exercice consiste à soumettre au commentaire le passage « où tout se joue ».
Texte de fiction ou article de critique destiné à la presse, l’attention se porte sur la première phrase. L’entame : le ton est donné, il s’agit d’emporter l’adhésion, de mener le lecteur à la deuxième phrase, de le prendre par la manche. L’objectif est à la fois de créer chez le lecteur un effet de surprise et d’amorcer dans le texte un effet boule dc neige.
Ai-je une commande : un récit d’anticipation ? Mon public, jeune, doit être tenu, d’emblée, sous le charme ou la surprise, sinon il se disperse. Sitôt trouvée, le reste viendra après. J’essaie de peaufiner. Ainsi commence le récit : « Je me souviens que ce fut la même consternation qui se lut sur les visages que lorsque l’on apprit que, derrière les photos prises, c’était en réalité un robot (de la dernière génération) qui demandait la garde d’une enfant ». La phrase initiale doit sonner comme une promesse et s’achever par une cauda, quelques mots forts. Seulement voilà, j’hésite. Il serait possible de commencer différemment
: « Il n’y a rien de plus cruel que devoir d’avoir son propre enfant partir sans que les docteurs n ’y puissent rien, on se prend à haïr la médecine, et — si tenté qu’on soit versé dans les sciences — à chercher une autre voie pour sortir de ce monde ». Ça fait encore très XIXe. Mais pour mon lectorat, c’est un atout, pas un problème.
Or, voici la première phrase d’Un Anarchiste de Conrad, parue en1906 : « Cette année-là, je passai les deux meilleurs mois de la saison sèche sur l’un des domaines — en fait, sur le principal domaine d’élevage de bétail — d’une célèbre compagnie de fabrication d’extrait de viande ». Pas franchement appétissant. D’autant plus que l’ironie introduite par le mot final n’est pas immédiatement perceptible. Pas la promesse de l’aube. Avec Conrad, on ne peut juger du texte à l’étalon de l’entame.
C’est un auteur qui demande au lecteur à être trouvé, qui se mérite, parce que non seulement il prend son temps, mais il l’utilise.
Ainsi, peu à peu, page après page, la nouvelle se construit à travers un dialogue caché, érige un combat formidable entre-deux anarchismes, l’un révolutionnaire, celui d’un Bakounine qui aspire à arracher sa propre liberté à l’inertie sociale — c’est le penseur qui voulait dynamiter Dieu —, celui de Kropotkine aussi : anarchisme viscéral, de cour au sens étymologique, opposé cette fois à un autre anarchisme, de tête celui‑là, de pensée, inspiré de Max Stirner, dont Conrad, ou plus exactement son double narratif, se fait la sentinelle. Une lutte dans laquelle le personnage central, ballotté, n’a pu se décider sans dommage : échappé du bagne, au terme d’une souffrance indicible, il se retrouve esclave d’un exploitant bovin, mais refuse la liberté que lui propose in fine le narrateur, chasseur de papillon, travaillant pour son propre compte sur cette île d’Amérique du Sud, « seul habitat connu d’un papillon somptueux et extrêmement rare ». Le seul papillon qu’il épinglera d’ailleurs dans ces pages ne sera pas moins « somptueux » puisque c’est un « Anarchiste ».
« Le coeur chaud et la tête faible — voilà le mot de l’énigme », conclut le double de l’écrivain. Et il poursuit « c’est un fait que tout individu capable de sentiment et de passion transporte en son sein les contradictions les plus amères et les conflits les plus meurtriers du monde ». Sentiments auxquels le narrateur ne saurait échapper à en juger par l’ironie avec laquelle il décrit le système publicitaire et plus encore le responsable de l’élevage de bétail de la compagnie de viande bovine qui retient l’« Anarchiste ». L’affrontement est au coeur de l’homme, et avant même le terminus il explose sa vie.
À l’engagement, Conrad oppose le tragique de la destinée humaine. La vie, pour le romancier, est comme une mer béante qui renvoie l’homme à sa solitude. Dès lors que le personnage de l’Anarchiste, sans identité certaine, se récrie « Je ne nie rien, rien, rien », c’est qu’il est décidé à faire front, mais en même temps il ferme la porte à toute espèce de remords, et par voie de conséquence, ferme la porte à toute nouvelle forme d’évocation du passé. Tuant son passé, il arrache en lui toute forme d’avenir.
Le récit de Conrad s’ajoute à la liste immémoriale des souvenirs qu’a laissé le bagne français en Guyane. Et la Voleuse de visage ici n’est autre qu’une société sans merci, celle d’une France qui pour avance
broie ce qu’il y a de plus tendre et de plus fragile en elle, témoin ce portrait magnifique que brosse Conrad de cet avocat qui fait de son client l’instrument implacable d’une carrière politique impérieuse, prête à vider des vies, à les jeter, sous prétexte qu’il y va de l’avenir de la nation, cette dévoreuse de visages.
« Bah, certains avocats écrivent sur le droit des femmes et nerespectent pas la leur ».
Jean-Charles Angrand
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