
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
10 janvier 2013
Le bouquin de Bernard Barsamian fait penser à une chanson des Frères Jacques qu’ils co-interprétaient avec Brigitte Bardot. L’actrice chantonnait : « Je vais vous montrer mes bras… », et les Frères Jacques de s’exclamer : « C’est pas dégueulasse, c’est pas dégueulasse ! ». La pin-up enchaînait : « Je vais vous montrer mes jambes… », les Frères Jacques : « C’est pas dégueulasse, c’est pas dégueulasse ! ». D’un ton toujours traînassant : « Je vais vous montrer mes fesses… », les Frères Jacques, plus frétillants que jamais : « C’est pas dégueulasse ! C’est pas dégueulasse ! »… Et la chanson se terminait par un : « Je vais vous montrer mon cœur… ». Et là, indignation du chœur : « C’EST DÉGUEULASSE !!! ».
Eh bien, Barsamian vous montre son cœur, et ce sera dégueulasse pour tous ceux qui refusent de voir le monde tel qu’il est, pour tous ceux qui se font de la justice française l’image édulcorée qu’une poignée de chroniqueurs judiciaires appointée rapporte.
Car c’est un véritable petit guide du divorce pour faute que l’auteur nous propose là en creux, ou : comment préparer la faute de l’autre, comment acculer le/la conjointe à la faute, dans ce grand business que la justice française fait du mariage. Rente, nationalité française (quand on est étranger/ère), il suffit de temps et de travailler l’autre dans l’intimité des regards. Rien de plus facile. Et nul n’a envie de plonger les mains dans ce linge sale. Classez ! Et Barsamian est ce héros de l’anti-classement.
Égrenons quelques uns des procédés les plus usuels qui se refilent dans les milieux informés du divorce business . Commencez par la douceur : votre conjoint(e) travaille, pas vous : embrassez-le/la en pleine nuit, étouffez-le/la : il/elle se lève tôt le matin, vous, vous pourrez bien dormir. Crevez-le à petit feu, avec la fatigue, la mauvaise humeur poindra. Les arguments en dessous de la ceinture sont très utiles, distillez vos remarques sans précipitation, et dans les moments les plus inattendus, ça fait son effet. Comparez avec un(e) ex. Il/elle faisait comme ça, et c’était bon… Les Saint-Valentin du passé seront à raconter avec un brin de nostalgie. Mais pas trop. Toujours souffler le chaud et le froid : la combinazione ne doit pas se voir. Quand il ou elle comprendra, consterné(e), il sera bien trop tard.
Ensuite, essayez de le/la rendre jaloux(se), vous-mêmes vous le serez in fine . Il y a un gars qui m’a tiré sur le tee-shirt sur le marché de Saint-Paul, là-bas ; où ça ? ; là-bas, il a disparu, quel salaud, ça me dégoûte ! Un voisin assez lointain, direz-vous, vous a invitée seule à prendre le thé. Stratégie : isoler. De ses ami(e)s d’abord, il le fera par amour, de sa famille ensuite (eh, on va toujours voir ta famille !), au besoin créez des doubles relations, mettez, si le terrain s’y prête, dans la confidence ses proches : dites que votre conjoint s’occupe peu de vous, vous néglige, etc. Faites du silence un atout. Si vous êtes étrangère, c’est : la pauvre, loin de chez elle, elle qui est malgache et qui habite Mayotte ou La Réunion. Jouez-la fragile et perdu. L’abattement en public. Jeune et jolie, vous aurez toujours des allié(e)s. Faites des enfants, des points de gagnés, pension garantie assurée, rente mensuelle, vous n’aurez jamais à vous remuer pour vous trouver un job.
Votre conjoint(e) a envie de divorcer, il/elle en a assez. Dites oui, et puis laissez courir. Poussez-le/la à la faute. Asticotez-le/la, vous avez tout votre temps : soit il/elle pètera les plombs, quittera le domicile, deviendra fou/folle, s’énervera — sachez qu’en amour, ce sont les meilleurs acteurs qui gagnent. Les motifs de dispute ne manquent pas : il a regardé quelqu’un, quelqu’un l’a regardé… Et puis, il/elle sait bien, si !… là, avant… Tergiversations, apeuprismes, accusations, caricatures ; n’hésitez pas à crier : la forme l’emporte toujours sur le fond. Une dispute tous les deux jours, pas plus. Chaud, froid. Si fatigué, excédé, outré, la gifle part, vous avez gagné, rendez tout de suite : si vous êtes une femme, avec le coup de poing. S’il (ou elle) est enseignant(e), dites-lui qu’on vous a rapporté qu’il/elle couche avec ses élèves mineur(e)s. S’il/elle a de la conscience professionnelle, super !
Du temps où l’adultère rapportait gros, dans un département voisin, on louait les services de prostituées pour qu’elles fassent travail et attestations sur l’honneur — la voie royale.
À ce jeu, les femmes ont de l’avance sur les hommes : généralement elles font figures de parfaites victimes, les hommes sont forcément violents — ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les chiffres. Si le conjoint lance une action pour divorce pour faute, prenez-le de vitesse : si vous êtes une femme vous entrerez dans les chiffres : le sexe faible demande le divorce, le fort le refuse. La justice française, comme la police, brasse du chiffre : la réalité doit rentrer dans le moule.
Faites donc lire ce livre à tous les JAF de Mayotte, de Guyane, des Antilles, de La Réunion, et de Métropole : à ceux qui ont à peine le temps de traiter les affaires, à ceux qui parcourent d’un œil vague les plaintes pour non présentation d’enfant, de déménagement hors département sans mot dire, non remboursement de billets d’avion, à ces JAF qui font écrire des cartes postales à des enfants de 3 ans, qui se dissimulent derrière des enquêtrices sociales au statut précaire, un livre à faire lire aux adeptes du copié-collé, à offrir à ceux qui parlent des droits avec des trémolos dans la voix, la main sur le cœur, l’œil sur la montre et la pensée au portefeuille.
Barsamian est un grand bonhomme, le courage a son nom.
Jean-Charles Angrand
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