
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
19 avril 2012
Je l’ai lue, il y a longtemps — à moins que je ne l’aie rêvée. La nouvelle a pour titre “Le critique d’art”, entre parenthèses : “Le Naufrage du Titanic”. Critique artistique du critique d’art, le chien qui se mord la queue. L’action se déroulait pendant le naufrage du Titanic. On le sait, les musiciens n’ont pas cessé de jouer. Persistance de l’art. Il y a celui qui se dépêche de terminer son assiette avant qu’elle ne coule ; celui qui essaie de s’enfuir, sachant qu’il ne pourra pas s’enfuir, et ceux qui continuent de jouer comme si rien ne se passait. Le paquebot se couche sur le flanc, et un homme se croyant ivre se marre, parce qu’il perd l’équilibre : il croit que c’est l’alcool, en réalité, c’est le bateau, il est parfaitement lucide. Il ne s’en rendra pleinement compte qu’à la fin. Un critique d’art, lui, entendant les musiciens jouer leur partition dans un chaos indescriptible, se dirige vers le salon et s’installe sur une chaise — seul et improbable spectateur — devant l’orchestre. Il regarde et écoute tour à tour chaque musicien qui se croit individuellement et collectivement investi d’une mission suprême : sauver la musique d’un naufrage imminent. Le critique cherche à déchiffrer les accents différents, pour contempler l’âme de ceux qui jouent, à travers l’esprit de la musique. Il tente de dégager l’émotion la plus pure qui se cache derrière l’apparence la plus détachée. Ennemi de l’objectif et du distancié, il cherche l’accent unique, l’étincelle qui fera brûler son âme. Si vous n’avez toujours pas deviné ce que joue l’orchestre à la fin, c’est God save the Queen : à défaut du bateau, la Reine est sauvée.
Marcel Aymé aussi. Au long de sa longue nouvelle intitulée “La bonne peinture”, il écorne la critique d’une belle manière, montrant que le but de cette dernière ne consiste qu’à faire la preuve de son intelligence. Aussi, ruse narrative, tente-t-il de repousser toute critique par la voix du peintre Poirier.
« Ma peinture n’est pas, comme beaucoup le croient, une peinture abstraite. Ma peinture est au contraire ultra-réaliste. Ma peinture ne se contente pas de répudier certaines apparences gratuites pour leur substituer d’autres non moins gratuites. Ma peinture prétend s’introduire au cœur même de la réalité pour y saisir analytiquement et synthétiquement le mystère intime de la substance et en fixer sur la toile les points d’intersection avec mon moi. - Très intéressant, renchérit le journaliste. Très nouveau. Tout à fait original. L’idée est passionnante ». Celle par contre coup de se moquer de la rhétorique abstraite et vaine du discours sur l’art. Le critique croit tenir le sujet, il ne tient que son nombril.
Un article avait été consacré à ce récit dont l’argument, rappelons-le, est celui d’un peintre qui découvre que ses tableaux sont affublés d’une qualité hors du commun : celle de nourrir ceux qui les contemplent (idée de départ saugrenue, a priori peu convaincante, mais dont le rendu devient peu à peu prodigieux). Notre “Critique” y évoquait, croyant allier l’utile et l’agréable, un Marcel Aymé « cuistot », mélangeant le doux et l’amer dans une sauce n’appartenant qu’à lui, véritable « chef-d’œuvre sucré-salé », pour réaliser un récit capable de remplir le ventre de n’importe quel « affamé de littérature », etc. Filant ad nauseam la métaphore si filandreuse du repas. Bref, un critique qui semblait sortir tout vivant de l’œuvre de Marcel Aymé.
Un recueil de l’auteur évoque pourtant son travail d’écriture. Un discours exégète sensé est donc possible.
Ce qui est prodigieux dans cette longue nouvelle, que Pierre Gripari a qualifiée avec raison de « mythe moderne », c’est cette capacité à développer une situation de départ peu convaincante et à la rendre peu à peu évidente, forte, de sorte qu’elle se mette à condenser l’essentiel de la vie contemporaine (rationnement, épuration, étatisme des lendemains de guerre).
Ramus (1515-1572), dans sa méthode d’invention, reconnaît quatre arguments, ou contenus principaux. En premier figure l’argument qui joue sur la relation de cause à effet. Cette relation n’étant donc pas conçue comme une réalité à part entière, mais comme argument, c’est-à-dire comme point de vue particulier sur la réalité que l’inventeur-orateur met en exergue pour faire progresser la connaissance. Toute méthode d’invention, selon Pierre de la Ramée, est un processus de persuasion qui fait que toute narration procède d’une argumentation. Dans ce domaine, Marcel Aymé a su pousser la causalité si loin qu’il a réussi à faire entrer toute la réalité d’une époque dans un modèle improbable, invraisemblable. Le tour de force est là. Souvent, le merveilleux chez Aymé a pour propriété de tenir du paradoxe. Ici encore, le chameau passe par le chas.
Jean-Charles Angrand
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