
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
7 juillet 2011
Sous le titre singulier de “Bizarre incident du chien pendant la nuit” se déroule l’épisode initiatique de la vie d’un adolescent atteint du syndrome d’Asperger. Ça commence comme un roman policier, avec le meurtre d’un chien, ça se poursuit comme un exercice de maths et ça se termine par la découverte du monde.
Le tour de force du roman est d’être, du début à la fin, rédigé à la première personne, en focalisation interne : itinéraire d’une dissociation logique du monde par un jeune autiste, nous assistons de l’intérieur à une tentative de mise en ordre mathématique du chaos ambiant. Le psychiatre Hans Asperger évoquait chez ce type d’enfants une capacité particulière à « renouveler un sujet par des voies inexplorées, toutes capacités convergeant dans la spécialité étudiée ».
Le roman est donc celui d’un chercheur, Mark Haddon, sur un autre chercheur, l’adolescent Christopher Boone.
Le jeune personnage écrit : « Les gens croient en Dieu parce que le monde est très compliqué et qu’ils ne pensent pas qu’une chose aussi compliquée qu’un écureuil volant, ou l’œil humain, ou un cerveau puisse être le fruit du hasard. Ils feraient mieux de réfléchir et d’être un peu logiques. Alors ils comprendraient que, s’ils peuvent poser cette question, c’est seulement parce que tout ça a déjà eu lieu et qu’ils existent. C’est comme si tous les gens du monde jouaient à pile ou face et que certains finissent par obtenir 5698 faces d’affilée, alors ils se croiraient vraiment extraordinaires, ils auraient tort parce que des millions de gens n’auraient pas obtenu 5698 faces et que c’est tout aussi extraordinaire ». La philosophie de l’adolescent ne tolère que l’exact et la prospection, suivant les règles de la démonstration, avec l’idée que tout hasard correspond à une loi qui est formulable au moyen d’une probabilité.
Nous connaissons le cas médiatisé de Jacob Barnett qui, à 12 ans, occupe un poste de chercheur à l’Université d’Indiana, et qui remet en cause la théorie de la relativité d’Einstein, produisant des calculs sur lesquels s’est penchée l’Université de Princeton avant d’établir que le jeune garçon était sur la piste d’une nouvelle théorie. Christopher est de cette trempe qui invente des équations du second degré à fort coefficient, à résoudre mentalement dans le but de se rassurer ou de « s’éclaircir les idées ». Mais Christopher est obligé d’avancer dans un monde de mots. Et là tout autant, il se voue à la vérité au milieu du mensonge.
Car sa rhétorique privilégie les énumérations, elle s’honore des défis de l’inventaire ; elle tolère la comparaison en tant qu’outil d’approximation, mais déplore la polysémie et se refuse catégoriquement à la métaphore. Ce dont il a le plus en horreur, ce sont les métaphores lexicalisées, expressions imagées qui témoignent du chaos de la pensée et d’un habituel manque de réflexion de la part des adultes. Christopher conçoit mieux le fonctionnement des machines que celui des cerveaux d’autrui : « Quand les gens vous disent ce que vous devez faire, c’est généralement déconcertant et ça n’a pas de sens. Par exemple, ils disent souvent : “Tais-toi”, mais ils ne vous disent pas pendant combien de temps. Ou bien il y a un écriteau qui dit : “Il est interdit de marcher sur la pelouse”, mais il faudrait dire : “Il est interdit de marcher sur la pelouse autour de cet écriteau”, parce qu’il y a beaucoup de pelouses sur lesquelles on a le droit de marcher »... Par voie de conséquence, Christopher présente l’étrange particularité d’être insensible au merveilleux, au féérique. Néanmoins, il renoue avec la poésie, à l’autre extrémité, dans la physique quantique et les mathématiques algébriques ou géométriques. Quand il dessine, ses personnages n’ont pas d’yeux, car ils ne savent pas voir. Christopher développe, dans cet écrit qui lui est prêté, la conception de « la résistance du réel ».
En même temps, à travers son personnage, l’auteur nous interroge sur le développement, sur le mystère des capacités : pourquoi certains manifestent des prédispositions pour la musique, pour le sport, alors que d’autres n’en ont pas ? Ceux qui ont appris d’un instrument par eux-mêmes savent qu’il y a alternances observables entre période de stagnation et à-coups créatifs. Que dire de celui qui a Bac +10 est qui reste un petit enfant attaché à sa maman, ou de cet autre diplômé qui se fout en pétard parce qu’il lui est impossible de gérer ses émotions, sinon que l’autisme fait partie intégrante du processus d’évolution, qu’il est une étape de nos multiples développements et qu’il peut s’attacher à tel ou tel pan du soi. L’autisme peut être recherché (et en ce cas, il ne peut sans doute plus être appelé autisme), et représenter une méthode de vie, une hygiène mentale, à l’exemple de celui qui s’enferme dans la stabilité de l’écrit à l’écart de ce monde changeant et embrouillé. Grigori Perelman, le génie russe des mathématiques qui a résolu la conjoncture de Poincaré, a refusé le prix d’un million de dollars offert par le Clay Mathematics Institute. Le “Nobel des Mathématiques” s’est ainsi justifié : « J’ai appris à détecter les vides. Les vides sont partout. On peut les détecter et cela donne beaucoup de possibilités... Je sais comment diriger l’Univers. Dites-moi alors à quoi bon courir après un million de dollars ? ».
Un récent communiqué du Collectif Autisme souligne que l’autisme touche en France près de 600.000 personnes, dont 110.000 enfants. 80% de ces enfants ne sont pas scolarisés et restent privés du droit fondamental de pouvoir bénéficier d’une éducation appropriée. « Pourtant, est-il souligné, la grande majorité d’entre eux pourraient apprendre comme les autres, moyennant un accompagnement adapté ». « Malgré la loi de 2005 censée garantir l’accueil de l’enfant handicapé dans l’école la plus proche de son domicile, les enfants autistes restent encore très largement écartés des écoles ». Sur ce point, comme en d’autres en matière éducative, alors que le slogan à la mode prétend mettre l’enfant au centre du processus scolaire, la France est très en retard, loin derrière le Canada.
Jean-Charles Angrand
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