
Assemblée générale de la section PCR de Sainte Suzanne
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1er septembre 2011
De l’autre côté du portail du voisin, un Témoin de Jéhovah cherche Dieu dans sa mallette... À l’époque bénie du Curé Meslier, c’était quand même plus simple : un Ave Maria équivalait à quarante jours d’indulgence. Les Libres Penseurs tiraient leur montre et donnaient un quart d’heure à Dieu pour les foudroyer. Il est certain, comme l’écrivait Musset que « c’était un quart d’heure de colère et de jouissance atroce qu’ils se procuraient »… Époque de simplicité où Dom Juan était traîné en Enfer par une Statue, où la convulsion mystique agitait le cimetière Saint Médard, où le Chevalier de La Barre montait au bûcher, “Dictionnaire philosophique” cloué au cour, où l’Inquisition épiait prêt à arracher la langue au libertinage d’esprit.
Aujourd’hui, le monde est plus retors : on aimerait que Dieu se montre, car « on a un truc à lui vendre » ; ou, comme l’a fait M. Chambers, élu local du Nébraska, on vient déposer plainte contre Dieu, au motif qu’Il a causé « inondations, tremblements de terre, pestes pestilentielles, ouragan, tornades, sécheresses, guerres génocidaires, malformation à la naissance et autres ». S’Il est omniscient, Il est nécessairement notifié de cette plainte. Serait ce aller trop loin dans la croyance en Dieu ou en la justice des hommes ? Selon toute vraisemblance, Dieu s’est fait la malle, car nulle police n’a pu Lui mettre la main au collet.
Le Curé Meslier, aux premières lueurs du Siècle des Lumières, mit pas moins de 10 ans pour rédiger son “Testament philosophique”, composé de 6 preuves de l’inexistence de Dieu : un curé à l’envers qui abjure ses propres fautes. De crainte que son travail ne disparaisse avec lui, il se hâte de le recopier, et de le disperser en plusieurs lieux.
Puis il se permet de mourir à la Romaine, en suicidé, par inanition, refusant le moindre petit verre de vin. « Résistez, ne cédez rien », déclare René Bourdet qui prête sa voix à l’apostat, dans ce documentaire de 55 minutes qui vise à restaurer l’importance de la parole de ce matérialiste dans l’histoire de la pensée française et de celle des Lumières.
Mais ce qui apparaît à travers ce documentaire, c’est la proximité d’esprit, par dessus les siècles, malgré la divergence des styles, entre l’épicurisme du Curé Meslier et l’anarchisme poétique de René Bourdet. Même façon de regarder le ciel à travers le cul de la gargouille. Même façon de combattre les moulins à vent têtus, qui vibrent aux vents de la pensée dominante. Même liberté de ton, même indépendance aux contingences sociales, récriminations semblables face aux injustices du temps.
À ceci près que Meslier aborde la question du monde en philosophe matérialiste alors que René Bourdet en poète anar, avec pour ce dernier des tonalités à la Prévert, Aragon, Ferré ou Ferrat. Sans concession aucune : « Jésus la Porte, je te claque ! », s’exclame t il. Chanteur de rue, traversé de bourrasques, poète au manteau perdu, René a passé son existence entre chansons, rôles, et poèmes, « à dévier la ligne cruelle ». Il a soulevé ces forêts qui poussent dans nos têtes. « Prenez mon sang, ma tête, mes yeux. II ne suffit plus de vivre ». Car des forêts entières poussent dans ces têtes.
Rocher moussu, René a créé il y a 30 ans une revue poétique où se croisaient sympathisants, jeunes en quête d’eux mêmes et du sens d’une existence que la société a jeté dans un labyrinthe absurde. La revue “OEil : OEil de Faucon” puis “OEil de Lynx” en est à son numéro 287, c’est une mer qui se gonfle de toutes les vagues lointaines. C’est grâce à ce partage que se créent des liens, que se dessinent des horizons. La poésie pour un instant, la poésie pour toujours. Il manque des envies similaires à La Réunion, portées par de semblables vents libertaires.
René dit à sa manière ce qu’il pense de la « poliorcétique », des coûts exorbitants du DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), en ces temps de besoins, de la bagatelle des 2 milliards pour bâtir un Pentagone à la française avec son ministre qui — pour une fois — ne voit pas à la dépense mais « la réalisation d’un grand geste architectural », fait bien sûr par Bouygues... Il dit : « sinistroses de la Défonce ». Il dit ces jeunes égarés qui entrent dans l’armée française, car ils n’ont rien d’autre à faire, parce qu’il faut bien avoir un travail, parce qu’on ne peut pas rester éternellement chez papa maman, boulot qui, portés par l’argent, les mènera dans un pays dont ils ignorent tout, l’Afghanistan, un souvenir de la Perse, et où, un matin, dépassés par l’ampleur d’un monde qu’ils ne comprennent pas, leur vie s’arrête net au bout d’une balle.
L’esprit du Curé Meslier survit en Bourdet, mais avec cette distanciation qu’induit le poème. En novembre 1971, La Réunion avait accueilli le Creusois qui insuffla le parfum de cette parole libre dans les salles de classe. Rico Payet avait décrit la réaction des jeunes élèves dans “Témoignage Chrétien” : « Bouches bées, nez en l’air. Étonnement qui semble dire : ça na pas récitation ça. Zot y cause... Goethe disait, conclut-il en fin d’article : ’La poésie est délivrance’. C’est le but que s’est donné René Bourdet ». On peut encore le dire 40 ans après, et prôner avec le Poète : « Écris tes rêves escarpés, et lance toi ».
Jean Charles Angrand
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Messages
2 septembre 2011, 06:44, par Moulain
"regarder le ciel à travers le cul de la gargouille" ? Voilà pourquoi il n’a rien compris, puisque, techniquement, depuis le cul de la gargouille on ne peut voir que vers le bas !
Et quand on se réfère à l’homme pour Juger Dieu on se trompe d’instrument de mesure.
Comme l’enfant qui brise ses jouets à coups de marteau et puis engueule sa mère de ne pas les avoir fait plus solides.