
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
4 août 2011
Le merveilleux de la vie nous éduque. Qu’il soit faste ou néfaste. C’est une des premières leçons de la fameuse “Histoire d’Aladdin ou la Lampe merveilleuse”.
Les contes des “Mille et Une Nuits” (Alf laylah wa laylah) sont en vérité mille et une aubes : la fainéantise tombe face à la méchanceté, le vice guérit des défauts. L’Islam écrit partout l’Éden qu’il poursuit sur tous les horizons : il est dans ses innombrables ornements, sur ses murs ; ses arabesques sont des jardins à plat.
Certains objets, bague, lampe, font partie de ce trésor ambigu en ce qu’ils enferment des génies dans une chaîne d’esclavage qui fait que celui qui bénéficie de leurs pouvoirs devient lui-même, au terme de sa vie, esclave. Nous sommes possédés par les objets plus que nous les possédons.
L’enfant fainéant, du nom d’Aladdin, un vaurien, un bon à rien, âme maudite se laisse prendre, mais il découvre la responsabilité, la valeur des choses, c’est-à-dire l’âge adulte. Le déclencheur est la méchanceté d’un magicien. On est loin des schémas manichéens du conte occidental. La situation contraint ce garçon à prendre en charge sa destinée, et grâce à ses défauts, à mettre en valeur ses qualités. Devenu le meilleur homme du monde, il se soumet à ses obligations morales et sociales à proportion de ses possibilités, qui sont infinies.
En même temps, ce qui se manifeste à travers le conte initiatique, c’est un profond individualisme, et même un anarchisme de premier plan : Shéhérazade n’obéissait pas au vœu du sultan et en cela elle gagne des vies, Aladdin obtient, lui, la richesse en désobéissant. Il se construit lui-même par indiscipline, contre “son oncle” africain, contre sa mère, et le Prophète même : sa mère le lui rappelle : « Il ne faut pas avoir commerce avec des génies : ce sont des démons ; et notre prophète l’a dit ». Aladdin est un Faust arabe, il se damne pour se construire un palais de bonheur et rendre heureuse sa communauté.
En découvrant les “Mille et Une Nuits” (1704), l’Europe des Lumières a l’illumination du Bonheur, en tant qu’exigence morale, et cela, bien après les Arabes. Avec la défaite de Poitiers en 732, l’Occident s’est fermé les portes de l’Orient jusqu’à Antoine Galland et ses traductions. Onze siècles d’ignorance. Si les Maures l’avaient emporté, nous aurions vécu dans une société métissée et tolérante, Blancs et Noirs ensemble. La traite n’aurait pas eu lieu, la recherche d’une nouvelle route des Indes inutile, la découverte du Nouveau Monde aurait été ajournée et la culture amérindienne sauvegardée.
Pourtant, depuis la traduction et l’engouement des “Mille et Une Nuits” qui emporta le XVIIIème et le XIXème siècle, la France refuse aujourd’hui son héritage arabe. Dès leur publication, le recueil fut le livre le plus lu après la Bible. Même si la traduction de Galland est ce que Voltaire disait de celles de Perrot d’Ablancourt, « une belle infidèle », l’œuvre des “Mille et Une Nuits” marque de son empreinte toute la littérature française du XVIIIème et du XIXème siècle. Son féminisme, sa préciosité, son exotisme : sa “couleur locale”, son merveilleux sont partout imités. L’Eldorado voltairien a des airs de Mille et Une Nuits, “Les lettres persanes”, “Salammbô” de Flaubert en portent la marque. Et “Manon Lescault”, “Le paysan parvenu”, “Les Liaisons dangereuses”, “Les Lettres portugaises”, tous postérieurs à la publication d’Aladdin, ne sont-ils pas marqués du sceau des développements amoureux qui s’y déploient. Le XIXème siècle, avec l’accroissement des moyens de transport, transformera le phénomène en vogue : ce sera l’orientalisme, et en politique, le colonialisme. Que dit le refrain colonial ? : « Qu’est-ce que t’attends pour aller aux Colonies/En Afrique, en Asie, chez l’Rajah ou l’Sultan... /Les serpents, c’est moins méchant/ Qu’ta femme qui gueule tout l’temps ».
L’œuvre présentée par Galland est pourtant un paradoxe : d’abord, ce sont les contes extérieurs, Aladdin, Ali Baba, Sindbad, qui apportent la célébrité à l’œuvre ; ensuite, ils apparaissent comme des contes pour enfants, alors que ce sont des contes de voyageurs, avec des éléments de violence et d’érotisme, il n’en fallait pas plus pour que le tribunal du Caire ordonnât en 1985 la destruction de 3.000 exemplaires du recueil, ce livre présentant une conduite morale et une sexualité non régies par la charia ; Malek Chebel lui-même y voit un anti-Coran, ce qui n’est pas exact.
Moinatrindri, Mayotte. 5h05. Une voix détimbrée jetée d’un haut-parleur crie dans la nuit fraîche : « Soilà ! Soilà ! Namhimé bé léra ipara ! » : « Prière ! Prière ! Réveillez-vous, il est l’heure ! L’heure de la prière est arrivée ». Tonalité monocorde, ton sec. Que dire d’un village qui accepte de se faire crier dessus ? S’agit-il d’un village d’enfants ou d’esclaves ? Ni l’un, ni l’autre. L’appel de la prière devrait se faire, à l’imitation des versets coraniques, en chantant, afin de satisfaire notre exigence de beauté. Cette exigence n’a pas d’heure. Exigence à arracher à l’existence et à laquelle répondent au-delà de notre attente les palais arabes des Mille et Une Nuits.
Jean-Charles Angrand
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