
Assemblée générale de la section PCR de Sainte Suzanne
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18 août 2016, par
Dans la première biographie de Charles Angrand, publiée en 1982 (autoéditions M. Lespinasse – p. 82), est écrit :
« Pendant le séjour à St-Laurent, naquit une véritable liaison avec une couturière, employée de son voisin tailleur d’habits. Brune à la taille bien faite, de caractère sérieux, de sentiments religieux. Elle éprouva pour son nouveau voisin un amour spontané, unique, fidèle, auquel Ch. Angrand ne fut nullement insensible.
Naturellement cette liaison de deux célibataires se devait dans un village de sauvegarder les apparences, afin d’éviter les commérages. On ne croit pas cependant pouvoir lui attribuer quelque influence dans le cours des recherches d’art qui occupaient alors la pensée de l’artiste, au tournant des deux siècles. Toutefois, des grands dessins d’inspiration chrétienne : ‘L’Etoile des bergers’, ‘Le Bon Samaritain’, ‘La Descente de Croix’ pourraient offrir le reflet de cette sympathie sentimentale. »
Un mélange de vérités et de faussetés. Un constat : derrière le rédacteur de la biographie, le neveu du peintre ; et derrière Pierre Angrand, M. Lespinasse ; l’un se cachant l’un derrière l’autre, à tour de rôle.
À la rédaction de la seconde biographie par M. Lespinasse, après le décès de Pierre Angrand, ces données personnelles auront toutes disparu. Occultées.
Contributeur historique de ‘La Pensée’ et de ‘La Commune’, Pierre Angrand tira son oncle du côté du communisme, assurant que l’artiste restait un lecteur assidu de L’Humanité durant l’époque de Vaillant-Couturier et Marcel Cachin.
Les archives du journal L’Humanité indiquent que l’artiste fit un don « pour les victimes de la grève et des violences gouvernementales », en juin 1920. Les grèves dans les chemins de fer et les mines du Nord avaient pris un tour particulièrement tragique cette année-là, et se virent brisées dans le sang par le gouvernement d’Alexandre Millerand. La division des syndicats et la répression entraînèrent l’éclatement du mouvement ouvrier français.
L’année précédente, en 1919, le nom de l’« artiste peintre », « Ch. Angrand » se trouve porté comme signataire et donateur pour le « million de la propagande (15ème liste) » qui visait à soutenir les finances du journal.
M. Lespinasse, le biographe de l’artiste, lui, s’en tient au terme un peu court de « socialiste ». Il est vrai que L’Humanité le resta jusqu’à la fin 1920.
Néanmoins les deux biographes se conjuguèrent pour minorer le versant anarchiste de la vie et de l’œuvre d’Angrand. Pourquoi ?
Nous savons que Charles Angrand conçut très tôt des dessins par ensembles. Un premier de ces ensembles se trouve être à caractère biblique. Représentations de scènes sacrées (Pierre Angrand y associe une « Descente de Croix » dont nous ignorons tout). Les deux biographes tentent de nous faire accroire que ces dessins à la pierre noire auraient été exécutés après la venue de l’artiste à Saint-Laurent, sous l’influence d’une simple « sympathie sentimentale » qu’il aurait éprouvé envers une voisine.
Le dessin « Les Pélerins d’Emmaüs » fut exposé en 1894 aux Indépendants sous le numéro 26, le « Bon Samaritain » l’a été sous le numéro 41 à l’occasion de la 11ème exposition des Indépendants, l’année suivante. L’artiste était encore à Paris, deux et un an avant son départ pour Saint-Laurent. Le cycle biblique est donc antérieur au cycle des Maternités. Au reste, la description de la « belle brune à la taille bien faite », malgré la stéréotypie, correspond aux mères à l’enfant et aux mères aux jumeaux réalisées et exposées à Durand-Ruel en 1898.
Le scénario le plus étayé, le plus logique, le plus fidèle à la chronologie donc est la rencontre de cette jeune femme (probablement au prénom de Marie) à Paris ou en proche banlieue et la conception d’Antoine et Emmanuel - avant le retirement de l’artiste en 1896. Par suite, sa compagne et ses deux enfants le rejoignent en Pays de Caux : il est en effet question dans la Correspondance de ce tailleur d’habits dont parlent les biographes, Bénoni Néel qui rendit « services » à l’artiste, celui d’avoir pris à l’embauche la compagne de l’artiste qui n’habitait pas avec le peintre (qui veillait sur sa mère veuve) : la jeune femme devait résider comme le suggère Mme Varin sur la route de Saâne-Saint-Just que l’artiste empruntait à chaque soir. Maria, la sœur de l’artiste, selon nos sources, enseignait à Saint-Laurent, il ne s’agissait pas d’écorner sa réputation auprès des familles des élèves.
Alors, quel était l’idéal anarchiste d’éducation ? André Girard dresse un tableau dans un opuscule publié aux Temps Nouveaux, publications pour lesquelles l’artiste oeuvra dès 1899 : « des considérations d’autorité à sauvegarder, de ‘distances à conserver’, viennent toujours élever une barrière entre père et enfant, mettre un obstacle à l’abandon mutuel, à l’échange réciproque des sentiments sur un pied d’égalité et de confiance absolues. » Girard écrit : « L’autorité substitue peu à peu la crainte à l’affection, la déférence à l’estime, la flatterie et la platitude à l’expansion naturelle, la dissimulation à la franchise, le mensonge à la sincérité. » « N’exigeons jamais de [l’enfant] l’obéissance, mais sachons le déterminer à agir de son propre gré ; traitons toujours avec lui d’égal à égal et entretenons entre nous et lui un respect et une estime réciproque ». Ailleurs, il est question de « devenir et [de] rester l’ami de ses enfants. »
Sur papier Ingres, Angrand représenta un bébé prénommé « Emmanuel » attablé, jouant librement avec une grande assiette déséquilibrée qu’il pourrait à tout moment faire tomber et briser (pas de plastique à cette époque).
Les descriptions collent assez bien avec ce qu’écrivit Pierre Angrand, le neveu, pour l’album de Jean Sutter : « Douceur, bienveillance, indulgence même, (…) Angrand professait à l’égard des enfants [ne sont pas indiqués lesquels] –sauf les protections de sécurité nécessaire- la plus entière liberté dans leurs désirs de jeux et d’action. Il se plaisait en leur compagnie, ou plutôt comme il l’écrit ‘à vivre dans l’intimité de leurs faits et gestes sans penser une minute à les traduire’ ». Idéal libertaire d’éducation.
Compte tenu du milieu social et familial dans lequel l’artiste baignait : milieu d’instituteurs IIIe République, un père maître d’école, puis maire, titulaire des palmes académiques ; un frère (Paul), professeur à l’école navale de Dieppe ayant épousé une fille de directeur d’école ; une sœur (Maria), institutrice, épouse d’un instituteur, qui devint directeur d’école, - l’artiste lui-même cacique de l’école normale d’instituteurs ; cela aurait été déchoir que de se marier avec une femme non seulement pieuse, mais vraisemblablement « sans instruction ». Dans une logique comportementale, il ne reconnut pas les enfants qu’il eut de cette compagne.
L’œuvre montre qu’il aima ses fils, être en leur compagnie, qu’il s’en occupa, tout en souhaitant ne pas se les approprier. Les archives n’indiquent-elles pas que l’artiste fut « témoin à la naissance de Marie Emélie HUE, fille naturelle de Marie Virginie Hue le 24 août 1898 à Saint-Laurent-en-Caux » ?
Désireux sans doute de faire de ses enfants des amis, avec la proximité que cela induit, il est tout naturel que, malgré tout le talent de coloriste dont il avait fait preuve, l’artiste dut laisser de côté l’attirail de la peinture à l’huile (nocivité des diluants nécessaires à la pratique - essence de thérébenthine, préparation grasse, lenteur du procédé pointilliste, et attirance des enfants pour la couleur et les jeux…) de sorte qu’Angrand dut s’en rabattre à la pierre noire, le temps que les enfants grandissent et prennent conscience de la portée de leurs gestes.
Grand lecteur, de bonne formation, Angrand connaissait assurément l’« Émile ou l’éducation » de Jean-Jacques Rousseau, « L’Histoire culturelle, générale et particulière » de Buffon. Sans doute y avait-il appris que le sens du toucher influe sur tous les autres : qu’on laissât les petits toucher, toucher à tout le plus possible, toucher de toute part, était un des messages du crayon Conté « Emmanuel ».
Dans le verger luxuriant, les pommiers se croisent, mais, comme l’automne vient, il fut un temps (vers 1913) où l’un des arbres se brisa. Angrand, qui faisait de son œuvre un journal intime, le consigna à l’huile.
Jean-Baptiste Kiya
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