
Kèl volonté zénéral ! In pé la boir kossa !
30 juin, parMézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
7 septembre 2017, par
M. Yapara suivant en cela l’entreprise qui l’avait embauché à Saint-Georges s’installe en 1968 sur la commune de Macouria, en bordure de la route nationale numéro 1, avant l’intersection de Montsinéry. Il est à l’origine de l’implantation du village qui porte son nom. Ce hameau, et davantage encore le village de Kamuyene, plus en avant sur la bande littorale, se développent à proximité d’une décharge à ciel ouvert qui prend au fil des années des dimensions alarmantes, contaminant les sols, polluant les eaux de ruissellement. Que les services de l’État avalisassent l’installation des Amérindiens sur cet emplacement est le symptôme de quelque chose : des palikur de nationalité brésilienne se joignirent à ceux de Kamuyene ; dépourvus de papiers, sans existence légale, dans l’impossibilité de vaquer librement, ceux-ci sont contraints de tirer leur subsistance de la récupération des matériaux de cette décharge que d’autres s’appliquaient à acheminer au Brésil dans le dessein de les revendre à des entreprises de retraitement. Les frontières et les nationalités posent de manière dramatique et récurrente le problème de la libre-circulation des peuples premiers.
Le terme de Kamuyene, « les gens du soleil », désigne un ancien groupe qui dominait les autres mais qui a entièrement disparu et dont il ne reste que l’idiome : celle précisément qu’utilise le groupe basé à Macouria. L’emploi de la langue inscrit le clan dans une histoire qui lui est propre.
En 2003, le village se scinde. Une dizaine de familles s’installe sur la route de Montsinéry, en commune de Macouria, pour fonder le village qui porte le nom de celui qui en est à l’origine, Roland Norino. Quelques autres familles construisent des carbets, des cases à Préfontaine, près de la retenue d’eau, non loin du collège, sans électricité ni eau courante.
Les enfants de ces villages sont scolarisés au bourg de Tonate, les collégiens palikur fréquentent l’établissement Just Hyasine.
La difficulté de la scolarisation est ainsi posée par le sénégalais Cheikh Halidou Kane, dans L’Aventure ambiguë : « Si je leur dis d’aller à l’école nouvelle, ils iront en masse. Mais apprenant, ils oublieront aussi. Ce qu’ils apprendront vaut-il ce qu’ils oublieront ? »
Les observateurs s’accordent à dire que la culture amérindienne n’est pas une culture orale, ni une culture de l’écrit : c’est une culture du faire. Les jeunes au contact de la nature apprenaient des anciens à pêcher, à chasser, à cultiver, à tresser, à conter ; ils apprenaient aussi les danses, les chants rituels, par imitation. Enfermés dans des carrés de béton, que voient-ils les professeurs faire ?…
À présent, une des données essentielles à prendre en compte est l’influence que peuvent prendre les « sectes » protestantes, venues des États-Unis, qui contribuent à une acculturation de l’intérieur, en véhiculant une vision binaire et excluante. À cela il convient d’ajouter un phénomène récent, non des moindres : les Palikur n’ont d’autres rêves à proposer aujourd’hui que l’or de leur propre culture ; beaucoup font mine de ne pas le voir, et s’en détournent, alors que celui-ci est réel et abondant. Nombre de jeunes parmi la nouvelle génération lui tournent le dos, et comme le papillon à la flamme de la chandelle, sont aimantés par le consumérisme ambiant, d’importation.
Jadis, on mettait des galets sur les tombes pour empêcher les morts d’errer. Aujourd’hui, on les met sur le cœur des vivants.
En 2008, deux enseignants de français font les démarches nécessaires pour qu’une intervenante de langue palikur intègre le collège. 2010, elle restait dans le primaire, puisse-t-elle pourtant contribuer, avec les efforts des chefs coutumiers, de chaque foyer, à faire avancer tout à la fois les esprits vers l’altérité et la reconnaissance de la richesse de la culture palikur dont l’histoire est encore à rédiger.
… La suite dans « Ciel de traîne (Hawkri ka barew) ».
Jean-Baptiste Kiya, nom palikur : Arehwa
***
Autres sources et références :
- « Les Migrations des Palikur de 1700 à nos jours » article d’Emmanuel Montout.
- Oka’mag n°38, p.10-11 interview de Etabisumano Roger Labonté Malo, chef coutumier de l’Oyapock.
- Articles d’Auxence Contout, Semaine guyanaise n°1381, du 9 juin 2010.
À Mme Claude Nanquette, en témoignage de mon éternelle gratitude.
Cet article n’est pas dédié aux institutions françaises.
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