
Une nouvelle prison au Port : une hérésie !
3 juillet, parUne information récente communiquée par le ministre de la Justice Gérald Darmanin concerne la création de nouvelles prisons sur l’ensemble du (…)
10 octobre 2013
Des charrettes tirées par des ânes chargées avec le plus profond mépris de l’équilibre, des caravanes nimbées de poussière, le cri âpre des chameliers, des pèlerins enturbannés, la foule des esclaves porteurs, les troupeaux de moutons, cela converge vers les portes de la ville, dans un enchevêtrement inextricable. On piétine, on se bouscule à l’octroi. L’amoncellement des palais et des temples procurait à Babylone une physionomie si particulière et une aura telle dans le monde antique qu’elle en tira sa célébrité. La légende biblique est architecturale. À l’origine, dit-elle, les hommes usaient d’une seule langue. En se déplaçant vers l’orient, ils découvrirent une plaine et s’y fixèrent. Ils se dirent : « Bâtissons une ville et une tour dont le sommet pourra toucher le ciel. Nous rivaliserons ainsi avec Dieu. »
Dieu descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils d’Adam. « Allons, se dit-Il, ils essaient de rivaliser avec moi… » Alors Il brouilla leur langue, de sorte que les hommes ne s’entendirent plus, et qu’ils ne purent achever la tour. C’est ainsi que les hommes se dispersèrent sur toute la surface de la terre.
« Babel » signifiait en hébreux Babylone, le mythe faisait de la ville un point irréconciliable de divergence, le symbole de tous les désaccords. Ce n’est pas un vain clin d’œil de l’Histoire que de souligner que Babylone se situe en Irak : elle nous questionne sur une Humanité qui n’arrive pas à s’unir et à dépasser ses différences.
« Etémenanki » veut dire « le Temple du Fondement des Cieux et de la Terre » : la Tour de Babel était un des édifices les plus importants de la capitale, c’est là que se déroulaient les plus grandes cérémonies cultuelles. Selon Strabon et Diodore, la pyramide quadrangulaire fut le tombeau de Bélus, nom grec du dieu Bêl-Mardouk. Dans ses étages inférieurs se trouvaient les chambres murées, endroit inviolable appelé « gigounou », là gisait le dieu.
Au-dessus de ruines inaccessibles siècles durant car infestées de serpents, surplombant d’anciens canaux ensablés, il s’agit de monter, un escalier fantôme menant à une terrasse inexistante pour contempler dans les reflets du temps la Babylone des seuils et des gonds.
Sous le linceul de terre, sortie de la légende, s’est érigée la plus ancienne des villes de l’Antiquité : Babylone détruite et relevée, aux cents portes, aux doubles murailles, aux jardins suspendus, admirés de tout le monde antique, hautes terrasses arborées, « aussi solides que les montagnes », la Voie processionnelle, ses briques émaillées, la porte d’Ishtar, le lion reflété par l’Euphrate qui serpente encore, monstre inassouvi, sur le cours duquel disparaissent des bateaux aux voiles en forme d’aile de mouette qui semblent faire planer la ville.
La nuit tombée, ces barques voguaient « scintillantes comme des étoiles », tandis que les lueurs que jetaient les flambeaux de la procession des dieux jouaient avec les décors vernissés qui se mettaient à animer les innombrables monstres en bas-reliefs …
Ainsi s’avance le cortège des substantifs qu’accompagnent leurs serviteurs adjectifs.
À la suite du prophète Jérémie, ces ruines proclament encore :
« Babylone était, dans la main de l’Éternel,
Une coupe d’or qui enivrait toute la terre ! »
Les premières expéditions occidentales scientifiques, pourtant, leur furent catastrophiques. Les vieilles légendes arabes rapportaient qu’il y avait à Babylone sept collines et dans chacune d’elle une merveille. La recherche de l’objet rare et du monument était la seule préoccupation des archéologues qui se mettaient à détacher les têtes des statues dès lors qu’ils ne pouvaient les emporter, mutilant ainsi irrémédiablement les monuments. Que dit le rapport de l’archéologue Fresnel envoyé le 31 mars 1852 ? « Quant au monument vitrifié de Birs-Nimroud que l’on identifie ordinairement avec la tour de Babel, le colonel Rawlinson m’a déclaré qu’il n’en croyait l’exploration facile qu’au moyen d’une mine dont l’explosion fendrait la tour en deux et nous en ouvrirait le cœur. (…) Me permettriez-vous, monsieur le Ministre, d’en essayer l’exécution ? Ne pourrais-je pas encore appliquer le même procédé aux massifs de briques cuites ou crues de la rive gauche de l’Euphrate ? Je vous avoue que si les Anglais en désespoir de cause étaient capable de pratiquer une mine sous ces masses informes, je serais fort aise de les avoir fait sauter avant eux. Mais je ne ferai rien de semblable sans avoir votre autorisation. » Assentiment du Ministre contacté : Faites tout péter ! Faut doubler les Anglais ! Heureusement qu’il n’en fut rien. L’historien Place fit acheminer par radeaux et embarcations les antiquités de Babylone dégagées jusqu’à l’embouchure du Tigre. La flottille fut mise en difficulté par les remous du fleuve et l’hostilité des indigènes, les antiquités sombrèrent dans le Tigre. Cela se passa en 1855. Pharamineuse est l’insouciance avec laquelle les autorités occidentales (cf. le sac du Palais d’été de Pékin) tournent les pages de leur Histoire, et oublient. Avec la même frivolité, semblent-il, dans les colonies, on a balayé d’un revers de main des tragédies sans nom.
Les Portes du Sud de « la Ville de la Totalité » se sont ouvertes d’un coup et s’y est engouffré Nin-Ourta, le dieu des Tempêtes, qui dévasta tout.
« J’ai regardé derrière moi : le malheur est à ma poursuite
Et par les présages qui m’arrivent, le devin a été égaré.
La tombe est ouverte, on a pris possession de mon habitation ! », scande le poème du « Juste Souffrant », que prolongera la complainte de Job.
Jean-Charles Angrand
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