
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
31 mai 2012
La difficulté avec Seurat (1859 1821), c’est que l’arbre cache la forêt, et le point le motif. Même Lucie Cousturier, élève de Paul Signac, de Cross, et amie du fondateur du néo impressionnisme, s’y est laissée prendre.
Certes la plupart des propos que tient le peintre, ses Notes sur Delacroix, ou sa lettre du 28 août 1890 adressée à l’écrivain Maurice Beaubourg, tournent toutes autour de considérations scientifiques relatives au ton, à la teinte et la ligne. Le « chromo luminarisme » dont Seurat se fait le chantre constitue une formidable machine à penser la couleur. Inspiré des travaux du chimiste Eugène Chevreul, synthétisés dans De la loi du contraste simultané des couleurs, publié en 1839, Seurat a pour ambition de traduire en peinture « l’idée que la lumière résulte de la combinaison de plusieurs couleurs et que donc un ensemble de points colorés peuvent, observés depuis une certaine distance, recomposer l’unité (le ton et rendre la vibration lumineuse avec d’avantage d’exactitude ». Et de vie.
Cette nouvelle approche de la lumière, détachée de son support, et dans sa vibration, se répand en littérature même, jusque dans l’essai, comme s’en fait le porte parole Léon Werth, grand ami de Lucie Cousturier, et dont on trouve des exemples étonnants dans l’anticolonialiste Gochinchine. Ce qui fait qu’aujourd’hui écrire « La lumière, nuée d’insectes, vibre » est d’une insigne banalité.
Les grands tableaux de Seurat expriment à travers une vibration apaisante, pourtant, une sorte de hiératisme sans dieu ni sacré. Il émane de cette oeuvre une douceur quasi transcendante. La lumière y sourd de partout et de nulle part. Lucie Cousturier le dit, sans assez insister : « Seurat n’a pas besoin d’introduire des figures et des temples grecs clans ses paysages pour leur donner de la gravité, du style. C’est son oeuvre entier qui nous suggère un temple aux mille piliers ou colonnes, avec ses verticales répétées sur des horizontales nettes ; avec ses personnages, ses troncs d’arbres, ses mâts, ses phares érigés ». Il faut aller plus loin : Seurat est un peintre idéaliste, au sens où, à travers le quotidien et par lui, il peint l’idéalité : celui d’une société faite de repos et de joie.
Un dossier édité par le Musée d’Orsay et signé par Aline Dardel consacré aux Temps Nouveaux, l’hebdomadaire anarchiste de Jean Grave, s’en tient à une evidence : « Tous les artistes du groupe néo impressionniste ont participé à la revue, exceptés Dubois Pillet et Seurat, décédés en 1890 1891 ». De fait le premier numéro de la revue n’a vu le jour qu’en mai 1895. 11 est certain qu’à travers ses grandes oeuvres, Seurat fait la peinture d’une utopie anarchiste, d’un monde où régneraient l’harmonie et l’égalité devant le plaisir. La forme renouvelle le fond : le peintre signale que « L’art, c’est l’Harmonie » : l’harmonie dans l’art, l’art montrant le chemin de l’Harmonie. L’Harmonie en tant qu’analogie des contraires, et analogie (les semblables, les contraires s’équilibrant pour se dépasser.
La dernière toile du maître, Le Cirque, présentée par la critique comme un « testament pictural », montre un clown au premier plan, métaphore de l’artiste, aux allures de chef d’orchestre, dirigeant d’une seule main les musiciens acrobates du second plan. De l’autre main, le personnage nous ouvre un rideau qui dévoile une scène de voltige. C’est la couleur qu’il fait danser. Face à nous, spectateur de l’ouvre, dans les coulisses picturales, d’autres spectateurs, ceux du cirque, ils nous font face, confrontation étonnante où nous nous rendons compte que nous devons nous mêmes entrer en scène pour participer à l’envolée. Sur la première rangée du bas, au plus près du spectacle, presque au centre géométrique de la peinture, isolé, est représenté un spectateur en haut de forme, l’ami des premières heures du néo impressionnisme, Charles Angrand (1854 1926). Seurat fit donc de cet ami un témoin privilégié de son travail.
Il serait intéressant de publier les carnets d’Angrand, cet acteur et témoin qui vit les premiers moments du mouvement, petits carnets noirs remplis d’une écriture fine, alternée (le croquis, avant qu’ils ne finissent démembrés. Ceux qui découpent les planches d’ouvrages rares ou uniques pour les vendre à prix fort sont appelés par les bibliophiles des « casseurs ». Espérons que les héritiers de Charles Angrand sauront prendre cette responsabilité. Carnet n°214,4 premières pages arrachées ; puis : « L’art n’est pas seulement une copie — orientée — c’est une création qui a ses propres fins et moyens d’harmonie. N’est pas plus ou moins parallèle à la nature ; il est en soi et en nous : en soi parce qu’en nous.
Cela pourrait être un dialogue de pensée avec Seurat, ou Lucie Cousturier.
Le plus grand ennemi d’un peintre, c’est sa descendance. Elle s’oppose généralement à ce qu’un recensement complet de l’oeuvre de l’artiste soit dressé afin de pouvoir vendre sans publicité, au noir, en dehors de toute déclaration, la production restante — sous l’impulsion bien évidemment de marchands d’art peu scrupuleux. Derrière la beauté, cachée par elle, grimace la concupiscence.
Jean-Charles Angrand
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