
Turbulence à la Mairie de Saint-André
5 juillet, parAprès les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
21 juin 2018, par
- Que ta soif grandisse au point d’atteindre la surface de l’étang devant lequel tu ne pourras que t’agenouiller pour y puiser non pas l’eau rédemptrice, mais ce que la vie te promet de plus cher…
Chacun vit en Jésus-Christ un reflet de lui-même : Gaspar, le roi nègre, découvrit un petit enfant noir, Melchior, un enfant tout ce qu’il y a de plus asiatique, et Balthazar,…
L’étable était un temple et la paille de l’or ; l’âne et le bœuf, les statues des anciennes divinités venues se soumettre et adorer. L’enfant était Dieu, et Dieu était l’enfant. Le monde se montrait à Bethléem… Redéroulé par Tournier, le récit se pare de nouvelles perles.
Seulement, tous les enfants ne sont pas ainsi adorés.
Certains sont abandonnés, et des nœuds de tristesse en font des labyrinthes. Ces gamins livrés à eux-mêmes grandissent et deviennent abandonniques. Il y a autant de façons d’adorer que d’abandonner.
Le père avait un porte-clés en forme de croix, avec le Christ dessus. Rapporté par la grand-mère de Lourdes.
Pour lui, c’était une meilleure protection contre les accidents que la médaille de saint Christophe sur le tableau de bord.
Mais son fils avait joué avec et l’avait perdu ce qui avait mis le père dans une colère noire. Il avait dérouillé. Comme lorsqu’il avait laissé échapper des bouteilles de cru destiné au grand-père, sur le bitume d’Andernos. À part ces accès qui avaient fait dire à l’enfant qu’il souhaitait un autre père à Noël (et quand sa grand-mère malicieusement lui avait demandé quelle sorte de père il souhaitait, il avait répondu, un peu à court d’idée : « Le père Noël »), à part ça, c’était un homme bon.
La mère de Justine, elle, gardait les petits du lotissement dont les parents partaient au travail. Un jour, ado, elle se rendit compte que c’était des serviettes nouvelles qui séchaient au fil à linge du jardin. Le soir, elle écrivit sur son cahier intime : “Hier, j’ai compris que ma mère, incarnation de droiture et de gentillesse pour moi, volait les serviettes des parents qui font garder leurs bébés chez nous.
C’est peut-être Rousseau qui avait raison, cette société n’est pas basée sur la propriété, mais sur le vol…
Comment regarder les gens quand un jour on découvre que nos plus proches parents nous dissimulaient hypocritement depuis longtemps des pulsions - d’ailleurs jusqu’où allaient ces désirs, et ces dissimulations ? Personne ne peut répondre à cette question.”
Sa mère l’appela à la porte pour manger.
“Qu’est-ce que t’as, Justine ?
- Rien, MAIS RIEN, FOUS-MOI LA PAIX, TU VEUX ?
- ON PARLE PAS COMME ÇA À SA MÈRE ! T’as qu’à te faire la cuisine !”
Un vieux vinyle craque sur la platine. Jaillit une voix profonde, celle de Nat King Cole égrenant quelques notes-cadeaux : “The Little boy that Santa Claus forgot” : l’histoire d’un petit garçon que le Père Noël a oublié. Dieu sait qu’il ne voulait pas grand-chose, ce gamin dans la lettre adressée au Père Noël : quelques crayons et un jouet. Mais il n’a rien eu, rien. Il envie en silence ses copains plus chanceux que lui. “Je suis vraiment désolé pour ce petit gars qui n’a pas eu de papa”, se berce le chanteur noir américain qui s’épanche pour un petit garçon qui n’était autre que lui-même.
Le Stop est parallèle à la sortie du parking commun. À l’heure d’ouverture des écoles, je mets le clignotant pour m’apprêter à descendre la rue à main droite. Une voiture blanche se glisse et se positionne à ma hauteur sur la gauche, à côté de mon véhicule. La route libérée, elle s’engage, me passe devant, coupant la route. Un père et son fils à l’arrière. Avant le pont qui enjambe la quatre voies, la voiture tourne à gauche en direction de l’école catholique. “Que croit-il : qu’il n’y a que lui qui existe, avec sa bagnole aussi immaculée que la robe de Marie ?…”
L’écrivain sort un dossier sur la couverture duquel il écrit : “CRITIQUE DE LA SOCIÉTÉ - L’ABSTRACTION ADMINISTRATIVE”. “Nous nous sentons perdus dans l’abstraction administrative qui fait de notre vie une sorte de dossier. Biaisé, forcément… L’abstraction administrative efface les traits, elle efface les êtres en niant ce qu’ils ont de plus intime, de plus profond, de vrai.”
Difficultés économiques. René et Judith sont arrivés en France équinoxiale. Guyane. Il est infirmier rééducateur, elle étudiante. Première année de mariage exonérée d’impôt. Perte de la bourse d’étudiante. Pension alimentaire, pour lui, versée pour une première enfant (qui ne voyage pas seule malgré l’âge légal… Quand la justice saura traiter sérieusement un problème, ça se saura !)
10 % de majoration d’impôts : “C’est à vos employés qu’il faut envoyer une lettre de rappel, non à moi”, écrit-il à l’inspecteur. Le site gouvernemental est à dessein illisible.
Contrôle technique : il fallait donner 30 euros de la main à la main pour le pot - non, l’injecteur.
Amende : “Votre voiture n’est pas en conformité. - Votre amende coûte plus chère que ma bagnole…”
La bourse pour l’ordinateur : elle en paye une partie, l’autre c’est le conseil général. Bien sûr, la boîte qui fournit le matériel est en rupture de stock. L’étudiante prend alors le portable que le vendeur lui propose en remplacement. Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’il est de cent euros moins cher que celui payé en partie par le Conseil général et la cliente. Ce qu’elle ne sait pas non plus, c’est qu’un membre du conseil général est de mèche et qu’il se prend au passage une commission. “Qu’est-ce que tu veux, c’est la Guyane…”, fait un camarade en haussant les épaules - du même ton qu’ailleurs on entend : ‘qu’est-ce que tu crois ? c’est Mayotte, ici’, ou ‘Faut pas rêver, on est à La Réunion’ - comme si c’était une fatalité.
Cette insistance des impôts qui essaient de refourguer la redevance télévisuelle, pour un poste que je n’ai pas ! (75 euros) Faut tenir jusqu’à Noël.
Les catalogues qui bouchent la boîte aux lettres : “Regarde, ils font des robes de grossesses pour petites filles, pour imiter leur maman qui est enceinte…”
Le mariage est un contrat, si chaque partie décide de le rompre, alors il n’y a plus de contrat. Divorce pour ‘raisons économiques’. Récupérer la bourse, obtenir l’aide mère célibataire. La lettre du juge : “Votre motif de divorce n’est pas accepté. Bon Noël”. Non, il n’y avait pas de ‘bon Noël’, c’est ce qu’il crut y lire…
Au temps de la Conquête de l’Ouest, un riche fermier du Texas à qui un administrateur avait sommé de verser sa quote-part aux impôts du Comté, rétorqua ceci : “Ce que j’ai gagné, c’est moi qui l’ai gagné. Si jamais un collecteur d’impôts venait frapper au portail de mon ranch, je l’accueillerais comme il se doit, avec mon colt, et pour tout dû, il recevrait quelques foutues balles en or, de sorte que son cadavre pourrissant en vaudrait bien plus que lorsqu’il serait en vie (‘alive’)”.
C’est fini, il n’y a plus de superbe devant l’administration : elle s’est substituée à l’ananké grecque et le fatum latin. On ne se révolte pas devant le Destin.
Au répondeur officiel défile l’ironique ritournelle : “Votre dossier est en cours de traitement, veuillez nous rappeler ultérieurement. Votre dossier est en cours de traitement, veuillez nous rappeler ultérieurement…” Il n’y a plus qu’à raccrocher. Noël ou pas.
Michel Tournier nous déroule l’histoire d’un petit admiré d’il y a plus de deux mille ans. Aujourd’hui, les fantômes d’enfants flottent en Méditerranée, d’autres viennent s’échouer sur la barrière de corail de Mayotte, le plus grand mouroir de l’Océan indien. Et les vagues doucement, doucement, sur le sable fin et brillant comme l’or, bercent leur souvenir.
Les affaires du père Noël ont été ruinées par la crise, il est parti avec les petits souliers qui l’attendaient au pied des sapins et dans les cheminées des pauvres : ne pouvant plus rien mettre dedans, il les a volés.
Il est devenu chausseur, dit-on. Ou cordonnier. Ou peut-être danseur…
Jean-Baptiste Kiya
À Nathalie-Noëlle Rimlinger.
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